Au demeurant, la région du Sud présentée comme privilégiée dans la répartition du budget, peut en réalité n’être qu’une victime, où des projets inscrits au budget sont plutôt des maquillages pour sécuriser des sommes d’argent à récupérer par d’autres moyens, en l’absence du contrôle par les populations pas toujours au courant de ce qui est prévu. On se rappelle encore le paradoxe du pays organisateur de feu Charles Ateba Yene, qui décrivait la région du Sud comme la plus sous développée du pays alors qu’en surface elle bénéficie de tous les avantages, même celle des plus grosses enveloppes budgétaires, sauf qu’on ne sait pas toujours où cet argent va finalement
La construction d’un télé-centre communautaire, du foyer de la paix de Kassap ou de l’hôtel de ville de Bayangam à hauteur d’un milliard de Fcfa, sont quelques œuvres à mettre à l’actif de celui qui aimait à dire « je suis fier d’être le maire des intellectuels». Une main tendue qui lui a valu le titre de notabilité de Fowagap, qui veut dire l’homme généreux. Jean François Bayart disait d’André Sohaing qu’il mobilisait selon les « symboles culturels de l’occident non seulement dans son pays ou envers ses partenaires, mais aussi aux yeux de son terroir » Lors de ses obsèques le 29 août 2015 à Kassap, le message de condoléances du président de la République lu par le préfet du Koung-Khi, Antoinette Zongo Nyambone, était sans équivoque, André Sohaing était « une référence dans le monde des affaires »,
Sur quelles routes allons-nous rouler pour arriver aux postes de péage automatiques, le gouvernement n’est-il pas une fois de plus en train de mettre la charrue avant les bœufs, que deviennent alors les autoroutes promis si des postes de péage automatiques vont être érigés sur les pistes actuelles pour une exploitation de 20 ans, n’est-ce pas là une façon de dire au Camerounais d’oublier une fois pour toute les autoroutes ?
Pour le Senat, en dehors des titres aussi, il ne reste rien à ses membres. Par formalité, les lois introduites à l’assemblée nationale y sont envoyées après débat mais juste pour donner un sens au vocable navette parlementaire, mais dans le fond les sénateurs ne peuvent rien y apporter. Ils peuvent simplement donner des avis ou des recommandations, auxquels les députés ne sont pas tenus. Finalement l’on a un Senat figurant, une assemblée nationale passoire et un Conseil économique inexistant, trois instances qui réussissent tout de même à poncer 41 milliards de francs cfa au budget de l’Etat, chaque année,
En 2020, les Camerounais revivent le même scénario, avec ces vielles routes que le gouvernement rafistole d’années en années. La route Douala Yaoundé n’est pas aujourd’hui différente de ce vieil habit que grand-mère ne voulait pas jeter. Une image satellitaire prise de dessus montrerait un ouvrage sans visage, mais le pouvoir y tient. La différence ici, c’est que si grand-mère s’accrochait sur les vieux habits, c’est parce qu’elle n’avait pas de perspective, l’avenir était sombre, ce qui n’est pas le cas pour le gouvernement Camerounais.
Mais en 2020, quelle image offre les marchés de la ville de Douala ? Les autorités de la ville peuvent-elles recevoir un hôte de marque et proposer de lui faire visiter le marché central de la ville de Douala ou le marché de Ndokoti et l’y amener dans une voiture banalisée sans barrer la ville de bout en bout ? Quelle ville se prépare à accueillir le championnat d’Afrique des Nations en janvier 2021, dans 3 mois exactement, et de manière rétrospective, quelle ville de Douala aurait accueilli il y a un an la Coupe d’Afrique des nations, si jamais il n’y avait pas eu de « glissement »
Il est donc évident que les détourneurs des douanes sont connus par la Justice camerounaise, mais pourquoi cette corruption prospère, ces douaniers détourneurs sont-ils si puissants, au point où il faille se retourner sur le consommateur pour recouvrer les frais de douanes ?
Si la mesure peut permettre à l’Etat de recouvrer entièrement son argent, alors tant mieux, mais dans ce cas il faudra simplement fermer la douane camerounaise… pour corruption hors échelle
En appliquant cette mesure au final, l’Etat avoue là son incapacité à sécuriser efficacement les recettes douanières, il avoue son impuissance devant la corruption très bien installée aux frontières. L’Etat se comporte là comme celui qui devant sa toiture qui suinte de partout, se débrouille à boucher un seul trou en oubliant que l’eau qui va continuer à tomber sur la toiture va passer par les trous restants et l’inondation de la maison va continuer, alors que le plus simple est de changer toute la toiture et refaire la charpente au besoin. Tant que le pouvoir va jouer avec la corruption et la laisser prospérer, c’est toujours le peuple qui va trinquer à la fin.
Les priorités devront aussi être définies comme le développement des petites unités de production laitières intensives et la promotion des petites usines de transformation adaptées aux capacités de production locales et proches des zones de production.
Tout cela peut être fait avec moins de milliards que ceux qui sont dépensés à l’extérieur pour acheter des vaches. Au final cette affaire de vache à lait ressemble à cette autre affaire des ordinateurs PB de 32/500 giga de capacité, distribués aux étudiants, qui ont couté au Cameroun 75 milliards de Fcfa alors qu’en Côte d’Ivoire on mettait sur pied une usine de montage des ordinateurs portables à 4 milliards de Fcfa Cfa, d’une capacité de production de 2000 ordinateurs par jour, avec en prime la création de milliers d’emplois
Il va de soi que le livre de l’économiste n’était pas pour plaire. Il proposait que l’Afrique constitue sa propre zone monétaire, englobant l’ensemble des pays sous-développés du continent, mais totalement indépendante des autres ensembles monétaires du monde. Incompris, il a été assassiné, mais ses idées sont restées, et c’est bien vers la monnaie unique africaine qu’on chemine aujourd’hui, 40 ans après