Affaire Martinez Zogo : les petits pas de la justice

Les voies désignées comme compétentes restent une fois de plus muette, laissant la rumeur ou ce qui est considérée comme telle, gagner du terrain. En attendant une communication officielle, le constat est que les enquêtes préliminaires n’ont pas encore permis de déterminer qui est le commanditaire de l’assassinat du journaliste, les faits retenus ont soigneusement évité le vocable assassinat ou meurtre. Se limitant à la filature, la torture et la complicité, tout se passe comme si le journaliste était encore vivant. Mais Martinez Zogo est bien mort, et le corps mutilé découvert en état de décomposition le 22 janvier, 5 jours après son enlèvement, repose bien à la morgue, en attendant que l’auteur de l’assassinat soit désigné. Les motifs retenus contre les inculpés sont déjà perçus au sein de l’opinion comme une volonté de noyer cette affaire d’assassinat, quand on sait qu’en comparaison avec d’autres affaires, des militants d’un parti politique ont souvent été placés en garde à vue par le même tribunal militaire et plus tard condamnés à des peines allant jusqu’à 7 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat, alors qu’ils avaient été interpellés dans la rue ou à domicile pour avoir annoncé une manifestation publique.