Décentralisation : l’enjeu des privilèges

Dans le secteur éducatif par exemple, le promoteur d’un établissement scolaire privé doit dans la pratique de la centralisation, adresser une demande au ministère, d’où doivent partir de multiples missions d’inspection dont le rapport fera avancer la procédure. Ce qui implique des frais de mission, et l’ « accueil » par le promoteur qui doit être digne des gens qui viennent de Yaoundé. Autant d’avantages qui seraient perdus si tous les agréments et autorisations nécessaires devaient désormais s’obtenir au niveau de la Région dans le cadre de la décentralisation. S’il est convenu que la décentralisation est gage d’un meilleur développement au niveau local au bénéfice des populations, le refus manifeste de transférer les compétences accompagnées des ressources nécessaires, ne peut être motivé que par l’enjeu… des privilèges.

Décentralisation : l’Etat central ne lâche pas

De même, l’alinéa 5 de l’article 497 dit qu’un décret du président de la République détermine les modalités de transfert, d’affectation ou de mise à disposition prévu au présent article, selon que le transfert est total ou partiel. Devant les députés de l’Assemblée nationale le 25 novembre 2020, le Premier ministre Joseph Dion Ngute, président du Conseil national de la décentralisation disait que « sur les 32 textes d’application du Code Général des CTD, 26 projets ont été élaborés, 06 textes ont déjà été signés et les 20 autres sont en cours de validation, notamment celui relatif à la mise en place de la Fonction Publique Locale ». En résumé, la décentralisation introduite dans la constitution en 1996, a attendu 23 ans pour qu’une loi la consacrant soit votée et promulguée, laquelle attend aussi depuis 3 ans les textes d’application. Que cache cette lenteur, pourquoi le pouvoir central ne lache pas du lest?

Enseignements secondaires : les nominations victime des lourdeurs

Il va sans dire que la publication de l’arrêté portant nomination des personnels de l’éducation trois mois après la rentrée scolaire, crée plus de problèmes qu’elle n’en résout. Sur le plan social d’abord, c’est la dislocation familiale assurée, avec ses corollaires que sont la perte de l’autorité parentale sur les enfants, l’éloignement physique des conjoints qui peut entrainer l’éloignement des cœurs et aboutir à la rupture. Au plan professionnel, les nouveaux nommés doivent prendre les commandes d’un train en marche et assumer un probable déraillement ou recevoir les lauriers d’une arrivée triomphale en gare, alors qu’ils ne sont en rien responsables du type de passagers embarqués, de la qualité et de la quantité du carburant consommé par la locomotive au départ. Ce qu’ils savent, ces nouveaux responsables, c’est qu’ils doivent se débrouiller pour que l’année scolaire s’achève. Penser que dans ces conditions la qualité de l’éducation n’en prend pas un coup, c’est simplement confirmer l’absence de vision en la matière, car pendant que les Camerounais attendent une véritable politique de l’éducation le gouvernement leur sert…une éducation politisée.

Afrique: des talents au détriment du Continent

Le mythe d’Œdipe, ou le mythe d’Embolo, est à tout point de vue la manifestation de ce que le Boudhisme appelle le karma, dogme selon lequel la destinée d’un être vivant et conscient est déterminée par la totalité de ses actions passées, de ses vies antérieures. Ce qui arrive à l’Afrique aujourd’hui et qui va arriver demain n’est autre que la conséquence de ce qui s’est fait hier et se fait aujourd’hui. La question est : qu’est-ce que l’Afrique fait pour ne plus être spectateur de l’éclosion de ses talents au profit des autres, et contre soi ? Le manque d’anticipation africain n’empêche pas le monde d’avancer, d’être plus exigeant et d’imposer ce que Alexandre Djimeli appelle la circulation mondiale des talents. Pour le « journaliste en retrait », « la star – malgré lui – du match opposant « ses deux pays » est le fruit de la circulation globale des talents. La motivation principale de cette circulation c’est d’abord de rechercher là où l’on peut s’en sortir, se valoriser et, pourquoi pas, briller. » A l’Afrique de se réveiller et devenir le principal pôle d’attraction où peuvent briller ses talents, sans plus rappeler le mythe…d’Œdipe

Figure : Jean Miché Kankan, le « fou » de la société

Que reste-t-il de Jean Miché Kankan ? Pas grand-chose, l’artiste ayant subi le même sort réservé aux héros nationaux, celui de l’oubli. Il a fallu qu’une image de sa tombe en ruine circule dans les réseaux sociaux en 2019, pour qu’elle soit enfin restaurée et rendu digne d’un homme par la mairie d’Akonolinga, grâce dit-on, à une subvention du ministère des Arts et de la culture. Selon le site d’information en ligne la voixdukoat, un prix baptisé « Prix Jean Michel Kankan » a été institué par le Festival international des images comiques (Festico), attribué lors de l’édition de mai 2019 à celui qui jouait avec le comédien de son vivant, René Dieudonné Foudda. Ce dernier avait d’ailleurs un projet du Mémorial Jean Miché Kankan, pour lequel il avouait en septembre 2019 à Valgadine Tonga de lavoixdukoat, n’avoir encore reçu aucun centime pour le projet dont la maquette était exposée sur les réseaux sociaux, notamment sur la page facebook « KANKAN FOR EVER. » Il reste que les œuvres de l’homme continuent d’être une source d’inspiration pour les nouvelles générations de comédiens camerounais et africains, qui essaient de perpétuer en le modernisant, le style de Jean Miché Kankan, convaincus que dans une société où le stress se vit au quotidien, ils peuvent en présentant les situations sous forme de comédie, arriver à susciter une prise de conscience à terme, et un changement en actes.

Vie chère : le coup de grâce du gouvernement

Il faut donc élargir l’assiette fiscale pour utiliser les termes savants du milieu, ce qui veut dire en termes simples qu’il faut davantage presser les populations pour extraire le maximum d’argent. Les populations se retrouvent ainsi dans une serre qu’il faut presser chaque année un peu plus. Et pendant que ces populations suffoquent chaque jour sous la pression du gouvernement pour lequel lutter contre la vie chère consiste à rendre les choses plus chères, toutes les explorations et études confirment que le Cameroun est un pays riche, béni par la nature. Sans être un El dorado, le Cameroun a dans son sous-sol de quoi donner aux populations un niveau de vie enviable. Il est d’ailleurs démontré que ces richesses africaines nourrissent bien les gens ailleurs, qui viennent les piller en laissant sous la table des milliards de cfa pour quelques individus, comme l’ont confirmé par le passé les dirigeants de Elf et récemment ceux de Glencore.

Audits et enquêtes : rien à attendre

La Chambre des Comptes a relevé que des entreprises ont été créées à la faveur du plan de riposte, ou réactivées pour les besoins de la cause, mais également que des marchés ont été attribués sur fond de conflit d’intérêt. Trois prestataires, Proof Consulting Group Sarl, Technologie Medicale du Cameroun Sarl et New Pharma Sarl, alors qu’elles n’ont été immatriculées qu’en juillet et août 2020 et sans aucune expérience ont bénéficié 35 à 40 jours après, de 3 contrats de 276 554 869 fcfapour Proof Consulting Group Sarl, d’un marché spécial de 131 355 000 fcfapour Technologie Medicale du Cameroun Sarl et d’un marché spécial de 291 597 346 fcfa pour New Pharma Sarl, soit un total de 699 507 215 fcfa. 1 250 000 000 fcfa de travaux inachevés ont été payés intégralement, des doubles paiements de marchés ayant occasionné un préjudice de 708 400 000 fcfa. La liste des irrégularités du rapport de la Chambre des comptes dans la gestion des fonds Covid est loin d’être exhaustive. Depuis la publication de ce rapport, aucun ministre n’a été démis de ses fonctions, aucun cadre de l’administration interpellé par la justice, aucun des responsables de ces entreprises créées le matin pour gagner des marchés le soir inquiété. Le préjudice de l’Etat s’évalue en dizaines de milliards de fcfa, alors que les enfants s’assoient toujours sur des morceaux de bois dans des hangars pour apprendre. Il n’y a rien eu depuis juin 2021. Et comme le dit le ministre des Finances pour l’audit des lignes 65 et 94, « il n’y aura rien »

Corruption : le blanchiment d’argent en bonne place

Un autre secteur de blanchiment des capitaux qui prospère au grand jour, est celui du commerce des matériaux de construction, communément appelé quincaillerie. D’après le rapport, le secteur des marchands des matériaux de construction est intimement lié à celui de l’immobilier. La menace « élevée » observée dans ce secteur a amené le législateur communautaire, dans sa réforme de 2016, à intégrer les quincailleries dans la liste de professions assujetties à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. La forte prépondérance du cash et des mesures ou diligences de la lutte appliquées par les professionnels du secteur financier conduit les criminels à déposer les fonds directement dans les quincailleries et à retirer leurs contreparties en matériaux de construction. L’ampleur et le standing des immeubles témoignent de ce que de fortes sommes d’argent transitent par ce secteur. Au demeurant, ces quincailleries sont en nombre très élevé et disséminés un peu partout sur l’étendue du territoire national

Sommets : la diplomatie de façade

Et pourtant, jamais la nécessité d’une coordination internationale n’a été plus grande. Jamais le monde n’a été plus menacé d’une fragmentation : la Chine se referme sur elle-même ; les Etats-Unis, même s’ils ont pour le moment échappé au pire, se dirigent à grands pas vers l’isolationnisme qui les attire depuis leur création. La Russie s’est exclue du monde. Et les puissances européennes, incapables de définir une vision géopolitique commune, retournent à grande vitesse à leurs égoïsmes suicidaires des siècles passés. Pendant que les événements démontrent chaque jour davantage que les frontières ne protègent pas des principales menaces : les pandémies, le réchauffement climatique, l’inflation, l’accumulation folle des richesses, les mouvements de population.

Figure : Nioussérê Kalala Omutundé et la renaissance africaine

Quels sont les rouages de l’aliénation culturelle des Kamits (Noirs) ? Comment s’exprime cette aliénation et d’où vient-elle ? Telles sont les thématiques abordées dans cet ouvrage, où il soutient que l’aliénation culturelle continue de créer une espèce de dualisme dans le fonctionnement psychologique de chaque Kamit ou Noir. Dualisme qui révèle l’existence d’une relation conflictuelle secrète et intérieure, entre un Moi africain continuellement agressé et un sur-Moi occidental agresseur et conquérant, désireux d’imposer par tous les moyens au Moi africain, sa vision du monde. Pourquoi cette agression et que cache-t-elle ? Au-delà des analyses faites par Frantz Fanon et Aimé Césaire, Omotunde Kalala souhaitait apporter une vision et une solution afrocentriste, à ce mal qui ronge nos consciences et engendre le complexe d’infériorité, la frustration et la violence.