Pour ce qui est des routes nationales, la question ne se pose pas, l’entretien revient exclusivement à l’ingénieur de l’Etat, qui est le ministère des Travaux publics. Et que dit ce ministère concernant ces routes qui se dégradent sous les yeux de tout le monde ? En octobre 2021, il informait l’opinion nationale que pour l’année 2020, l’entretien routier au Cameroun avait englouti la somme de 105 milliards, dont 37,5 milliards correspondant aux travaux effectués par ses soins, 58 milliards au profit des collectivités territoriales décentralisées et 2 milliards pour le ministère des transports. L’année 2021 est passée, c’est dire que des milliards doivent aussi être comptabilisés pour la même rubrique de l’entretien. Le bon sens se demande dans ce cas, pourquoi la dégradation des routes s’accentue d’années en années, alors que dans le même temps l’argent est décaissé pour l’entretien, quelle alchimie y a t-il derrière que le commun de mortel ne peut comprendre, pour ne pas dire palper du doigt en circulant sur des routes entretenues en permanence ? Y aura-t-il un jour où l’entretien des routes ne se fera plus à la veille des élections, et présenté comme un don du chef de l’Etat ?
en Afrique le handicap a surtout une perception sociale et culturelle, qui met le porteur en situation de faiblesse, et appelle donc à compassion. La fibre humaine seule pourrait alors empêcher que des malvoyants se retrouvent dans une cellule de commissariat ou déportés dans un village, sans que ne leur soit reproché un crime ou un délit pouvant donner lieu à une peine privative de liberté.
Il y a des raisons d’espérer que toutes les autres puissances coloniales suivent cet exemple, pour ramener les restes de Félix Roland Moumié, Kemayou, Kingué et tous les autres nationalistes assassinés en exil, il est possible que même en interne on réhabilite les Castor Osende Afana dont le corps sans tête a été enterré par son second à l’aide de son couteau quelque part dans la forêt tropicale, Ruben Um Nyobé, Ernest Ouandié….Il est possible que les lieux mythiques comme les chutes de la Metche à l’Ouest du Cameroun où les différentes grottes dans la forêt en Sanaga Maritime, qui ont avalé des milliers de corps anonymes, soient restaurés, tout cela pour permettre au Camerounais de se réconcilier avec lui-même, et faire un véritable trait d’union entre son passé et son présent, pour mieux envisager l’avenir. Cela est valable pour toute l’Afrique martyrisée, il suffit à la jeunesse d’y croire. Comme le chante l’artiste congolais justement Pascal Lokua Kanza, né trois ans avant l’assassinat de Lumumba, dans le titre i believe in you, « le soleil viendra, qu’importe le temps qu’il fera »