Affaire Glencore : la justice face à ses responsabilités

Le Camerounais n’a nul part où aller en premier ressort, personne vers qui se tourner pour demander justice, face à ce qui est désormais avéré, à savoir que les populations sont maintenues dans la pauvreté, la misère et la précarité par ceux-là même qui sont supposés être les gardiens de leurs richesses, et s’assurer en cas de vente, que c’est vendu au meilleurs prix sur le marché. Il n’est surtout pas question pour les garants de la justice de vouloir se réfugier derrière l’illusion de leurs carrières pour ne rien faire, car une bonne carrière ce n’est pas accumuler les médailles et grimper les échelles au point d’en être hors, c’est au soir de cette carrière être fier d’avoir été au service du peuple.

Sous-sol : les richesses en otage

Elf garantit un prêt bancaire aux Etats souverains à court de trésorerie en se remboursant sur le pétrole produit pendant un certain nombre d’années, c’est bien pour tout le monde, et au passage les présidents africains prennent une commission sur ces emprunts. » S’il en est ainsi pour les compagnies pétrolières, pourquoi en serait-il autrement pour les compagnies minières, hôtelières et autres ? Dans cet extrait il suffit de remplacer la compagnie Elf par une autre compagnie, (Sinosteel, Glencore…) et le reste tient. En Libye, Kadhafi a utilisé l’argent de la richesse de son sous-sol pour mettre l’eau dans le désert, en Afrique subsaharienne, on utilise l’argent des richesses du sous-sol pour créer le désert en pleine forêt, et la soif au milieu des fleuves.

Afrique : recolonisée par ses richesses

Elf fut et reste une pièce essentielle du dispositif néo-colonial mis en place par Paris, quelques années après les indépendances, afin de maintenir sa tutelle économique et politique sur les pays de son ancien pré carré formellement émancipés. Les “soleils des indépendances”, pour reprendre le titre de l’écrivain africain Ahmadou Kourouma, étaient par avance brouillés.” En définitive, l’affaire Elf a démontré aux yeux du monde et des Africains, comment les richesses africaines sont retournées, ou retournent…contre elle.

Figure : Solomon Tandeng Muna, le joker de la réunification

Usant des manœuvres d’investiture du parti unique, Ahidjo avait déjà pu placer Muna comme Premier ministre du Cameroun occidental, il fera également supprimer la clause d’incompatibilité de ce poste avec celui de vice-président de la République fédérale, pour le prendre comme vice-président pour la candidature à l’élection de 1970. A ces positions, Solomon Tandeng Muna aurait assisté, impuissant selon ses adeptes, complice selon ses détracteurs, à la manipulation des textes et des hommes pour obtenir une réunification au forceps. Pour le consoler après avoir supprimé le poste de vice-président de la Constitution en 1972, Ahidjo le nomma ministre d’Etat, et en récompense pour son « adhésion » à son projet d’unification, il accepta sa démission du gouvernement en 1973 et favorisa son entrée à l’Assemblée nationale. Tandeng Muna restera Président de la Chambre jusqu’à la démission d’Ahidjo en 1982 et 6 ans encore après la prise du pouvoir par Paul Biya

Ens et Enset : formation pour le chômage ?

Il faut relever également que si la décision était entérinée, les Ecoles de formation des enseignants du secondaires rejoindraient ainsi les Ecoles normales d’instituteurs de l’enseignement général et technique (Enieg et Eniet) qui forment les enseignants du primaire, les Ecoles nationales polytechniques qui forment les ingénieurs, les Facultés de médecine qui forment les médecins, l’Institut des relations internationales du Cameroun qui forme les diplomates, l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la Communication (Esstic) qui forme les journalistes et autres. Dans le même temps, il reste à l’abri les écoles de formation des militaires, des policiers, des sous-préfets, des inspecteurs d’impôts et de la Douane. Tous des corps de métier qui transpirent la répression. Ceux-là continueront d’être intégrés à la fonction publique et pris en solde, tandis que les corps de formation et d’éducation sont laissés à la traîne. Demain se prépare aujourd’hui, dit l’adage.

Dikolo : les lois foncières galvaudées

En application de cette loi, le bénéficiaire de ce site devait débourser au bas mot 1 milliard 972 millions 500 mille francs cfa pour espérer contenter les populations déguerpies, surtout que le coût annoncé du projet de construction de cet hôtel est de 60 milliards de francs cfa. En attendant de savoir qui se cache derrière ces déguerpissements, le Marriot ayant annoncé que le groupe n’a aucun projet au Cameroun jusqu’en 2023.

Marche vers l’unité : les graines de la haine

Ces graines de la division implantées depuis le début, ont pris le temps d’arriver à maturité, et de se manifester de diverses façons. Mais le pouvoir de Yaoundé, hier comme aujourd’hui, continue de vivre dans l’illusion selon laquelle ce qu’il dit et décide est vrai. Il croit encore que scander à longueur de discours et ce pendant des années, que le Cameroun est uni, le rend uni. Face à un problème anglophone né d’une unité mal ficelée, il continue de faire la sourde oreille ou la politique de l’Autriche, multipliant les moyens pour casser le thermomètre croyant par la faire baisser la fièvre. Des solutions simplistes sont pourtant proposées, pour que l’on parle d’un même langage de l’unité

Marche vers l’unité : le ver était dans le fruit

La loi en main, les institutions législatives, judiciaires et administratives sous contrôle, plus rien ne lui faisait obstacle. Il fallait consolider l’unité nationale, plus pour atteindre un dessein politique que pour garantir le bien-être des populations, et surtout sans attention particulières aux spécificités des compatriotes anglophones désormais désarmés et contraints, subtilement bien sûr, à applaudir ou au pire, subir une unification imposée de toute pièce. Cela avait tout l’air d’un mariage forcé, dans lequel le mari avait adopté seul le code du mariage en se donnant tous les privilèges et les pouvoirs, choisi le célébrant, la date, les invités, le couvert et les convives. La mariée n’avait plus qu’à prononcer le mot fatidique « j’accepte. » 50 ans après le mariage, l’époux continue de célébrer l’union, pendant que l’épouse rumine les souffrances, et ne manque plus de le faire savoir à l’occasion.

Marche vers l’unité : le parti unique

La création du parti unique, qui prendra le nom de l’Union nationale camerounaise (Unc) se ferait sous les auspices d’un comité directeur provisoire (Cdp), dont la composition exprimait le rapport de force et les partages d’influence révélés par la réunion du 11 juin : 22 représentants de l’Union camerounaise, 4 du Kndp, deux du Cnpc et deux du Cuc. Au total, les 3 partis du Cameroun anglophone étaient représentés par 8 membres alors que l’Union camerounaise seul en comptait presque 3 fois plus.