Figure : Jacob Fossi, l’homme qui mit fin aux tueries de la Metche

Les témoignages ne s’accordent pas sur la date de ces évènements historiques. Pour Mekah Fossi la fille de Jacob Fossi, cela se passait dans la nuit du 9 au 10 mai 1957, pour d’autres écrits, on était dans la nuit du 11 au 12 septembre 1959. Quelle que soit la date, l’acte héroïque de Jacob Fossi permit déjà d’annuler l’opération de cette nuit-là, les prisonniers furent ramenés à la prison de Dschang, et les colons mirent également fin à partir de ce jour à cette pratique d’élimination nocturne dans les eaux. Fossi Jacob avait choisi de donner sa vie pour sauver celle des autres, de son engagement pour la libération totale jusqu’à cet acte ultime. Cette année 2022, la famille du héros commémore comme depuis quelques années les 65 ans de cette disparition, en attendant que la nation fasse, elle aussi, son devoir de mémoire

Blé : la non nécessaire dépendance

Le pain a réussi à reléguer au second plan les mets locaux. Maman a laissé les mets qu’elle composait elle-même pour l’enfant le matin, y mettant des ingrédients naturels qu’elle maîtrisait et connaissait les vertus, pour dépendre désormais du pain. Que met-on dans ces baguettes après lesquels tout le monde court, dans quelles conditions sont-elles fabriquées, la levure qui sert à gonfler la farine, quels sont ses effets indésirables, sur le plan nutritionnel, une baguette de pain vaut-elle une boule de mets d’arachide, un morceau d’igname jaune glissé dans le sac de l’enfant pour son goûter ? Il n’y a pas de comparaison en réalité. Dans les zones reculés du pays où les populations ont conservé ces habitudes alimentaires, où on mange encore un plat de pomme pilé ou de couscous légume le matin, les habitants sont bien portant, moins fragile, avec des organismes qui ont développé une immunité naturelle, presque intouchables par ces maladies étranges que développent les populations en ville, où les types de cancer ne se comptent plus. Et pour mieux maintenir la dépendance des populations urbaines au pain, on en trouve de toutes les variétés dans les rayons : pain complet, pain au lait, sans sel, pain grillé et autre.

Education : les marques introuvables

Dans le système éducatif, le Cameroun est comme un simple pilote formé et mis aux commandes d’un avion qu’il n’a pas conçu, il doit juste appuyer sur des boutons suivant les indications qui lui sont dictées par le concepteur. On en arrive à ce qu’un enseignant à la retraite appelle la triple aliénation : aliénation des parents qui donnent seulement l’argent, aliénation des élèves qui ne savent pas pourquoi ils vont à l’école, aliénation des enseignants qui ne savent pas pourquoi ils enseignent. Pourtant, le Cameroun devrait travailler à produire des enfants en mesure de se battre demain avec les autres à armes égales, d’où la nécessité d’une éducation de qualité, et qui corresponde à des objectifs précis. La chine, la Russie ont ainsi conçu leurs systèmes éducatifs, et avec les résultats ils fixent aujourd’hui l’agenda de toute l’humanité.

Rdpc : la « justice » à double vitesse

L’affaire Messanga Nyamding ressemble au final, à tout point de vue à celle décrite par Jean de La Fontaine dans sa fable intitulée « les animaux malades de la peste. » Il y est question que chaque animal confesse ses péchés pour que le plus coupable soit puni et que l’on obtienne une guérison commune d’une peste qui n’épargne personne. Le lion qui confessa avoir dévoré les moutons inoffensifs, et même parfois le berger, fut déclaré saint et applaudi, de même que bien d’autres animaux. L’Ane vint à son tour et dit qu’il avait mangé une herbe parce qu’il avait faim. Et l’auteur de conclure : « A ces mots on cria haro sur le baudet. Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue, qu’il fallait dévouer ce maudit animal, ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable ! Rien que la mort n’était capable d’expier son forfait : on le lui fit bien voir. Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

Les pages de l’histoire : les politiques agricoles des années 60

Des programmes de « développement agricole » sont mis en place et de grands projets, tels que les zones d’actions prioritaires intégrées (ZAPI), lancées en 1967, sont mis sur pied pour accroître la production, stimuler la production agricole afin de créer la richesse en zone rurale mais aussi stabiliser les ruraux afin qu’ils puissent résister aux mirages de l’exode rural Cf Kamerun, version longue P 783. Cette politique a permis au Cameroun d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, qui était de 96% en 1980, mais qui n’a cessé de régresser depuis lors, faisant du Cameroun en 2022 un PFRDV, entendu comme Pays à Faible Revenu et à Déficit Vivrier. Le prix d’un régime de plantain sur le marché est là pour le confirmer.

Figure : Paul Bernard Kemayou, l’ombre qui plane sur Bangou

Les difficultés que cette administration rencontre aujourd’hui à Bangou, témoignent une fois de plus de la grandeur du chef Paul Bernard Kemayou Sinkam, dont la mémoire n’a pas toujours été restaurée, tout comme sa lignée ne devrait pas être effacée aussi facilement de l’histoire. Paul Bernard Kemayou a peut-être été destitué et contraint à l’exil où il est mort, mais il n’a sans doute jamais quitté le trône, et son esprit semble encore planer au village où il rappelle un vieux proverbe ancré dans les cultures à tous ceux qui s’agitent autour de son trône, tout en refusant de faire ses obsèques. Cette vérité qui dit : « on ne remplace jamais quelqu’un… sans l’avoir enterré »

Gouvernement : le suivi en berne

Si les ministres savaient qu’ils ont des rapports et des comptes à rendre toutes les semaines au Palais de l’Unité, chacun sans doute s’arrangeraient-ils à ce que tout aille bien dans leurs départements ministériels. Il y aurait sans doutes moins de chantiers abandonnés, les fonctionnaires n’auraient sans doute pas à attendre 10 ans pour être intégrés et pris en solde, les préavis de grèves seraient sans doute moins nombreux, des mesures véritables auraient sans doute été prises pour anticiper sur la cherté de la vie à laquelle fait face la population. L’absence des Conseils ministériels réguliers n’est pas étrangère à l’état de déliquescence dans lequel se trouve le Cameroun en 2022. La gestion d’un pays ne peut se passer de ces réunions dont l’efficacité a été prouvée dans l’histoire du management, et qui ne peuvent être remplacées, et surtout pas en permanence, par des « hautes instructions »

Gouvernement : la nécessaire réforme préalable

En définitive, un nouveau gouvernement ne devra plus être l’occasion pour certains de dire « c’est mon tour » et traiter de fous ceux qui suggèrent la démission en cas d’échec, mais il devra être conçu pour ceux qui auront compris quels sont les intérêts nationaux qui s’imbriquent dans les enjeux internationaux. Le peuple a faim, les Camerounais ont assez souffert pour qu’un remaniement soit un simple changement d’acteurs, qui viendront jouer les mêmes scènes.

Education : assainir la pépinière

Ainsi, pendant que l’élève apprend à lire l’alphabet et à écrire les formules mathématiques, la mallette pédagogique lui donne une éducation financière en le disciplinant dans ses rapport avec l’argent-ce qui peut en faire des gestionnaires moins prévaricateurs demain-, cultive en lui l’esprit de bienfaisance et lui rappelle qu’il lui incombe aussi d’extirper la mauvaise graine de la société à partir des dénonciations, tout cela pour faire de lui un citoyen complet et responsable pour la société.