A l’Assemblée nationale, les députés ont voté quelques lois à ce sujet, juste pour donner un sens à leur existence. Il est évident qu’après le saupoudrage exigé par les maires des villes, le problème des villes camerounaises ressurgira de plus belle au lendemain de la Can. Et il en sera ainsi jusqu’à ce que les gestionnaires du pouvoir et des villes camerounaises, comprennent que la beauté d’une ville ne se résume pas au rafraîchissement de la peinture sur un mur la veille de noël ou aux casses de quelques kiosques occupants des trottoirs, elle est assise sur la planification contenue dans les textes, et dont la mise en application ne se fait pas en pensant à son ventre et aux prochaines élections, mais en pensant à la prochaine génération.
Méprisés, ils sont pourtant des soutiens actifs ou passifs au régime. Dans la plupart des cas, ils choisissent de se battre entre eux, se mettant bien souvent au service de vulgaires imposteurs pour broyer leurs camarades, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent eux-mêmes dans la position de victimes. Les populations camerounaises les soutiennent avec passion (et compassion, le cas échéant) mais les malheurs desdites populations ne semblent pas toucher ces stars qui, à chaque fois, se taisent ou ajoutent leur voix à celles de leurs bourreaux
. Pendant que les ingénieurs sont dans les champs en Asie et en Inde, en Afrique ils sont dans les bureaux, et en fin d’année, les ministres du Commerce font leur bilan pour dire combien de milliards ont été dépensés pour acheter le riz produit par ceux-là. Comme dit Field Ruwe : « Nous pensons que le développement peut être généré en nous asseyant de 8h à 16h derrière un bureau portant une cravate avec nos diplômes accrochés au mur.»
A méditer
J’écris donc cette préface pour l’encourager à dire au monde si c’est notre conception de la politique ou la sienne qui était fausse. Pour l’encourager à nous éduquer sur la façon dont nous devons concevoir la politique, la manière avec laquelle nous devons concevoir la vie en général, comment nous devons concevoir le progrès, la richesse et le développement. Et tout ceci parce qu’il me paraît toujours difficile de comprendre comment un individu peut choisir de voir les choses différemment que le reste de l’humanité, et pour aussi longtemps.
Avec la dernière correspondance du secrétaire général de la Caf avec un contenu aussi humiliant, un Etat souverain fier devrait à ce stade, se retirer simplement de l’organisation de cette compétition, quitte à supporter toutes les conséquences de droit et payer fièrement toutes les amendes que cette décision entraînerait. La fierté d’un pays ne se négocie pas, et ne peut pas se jouer sur des stades de jeu, en plus sans enjeux. La Can de la fierté du renouveau aura été plutôt la Can de toutes les humiliations.
La décision de poursuivre les auteurs de ces détournements, sera-t-elle judiciaire ou politique, qui donnera un sens au rapport d’audit de la Chambre des comptes, en déclenchant une action judiciaire ? Pour le moment le public semble simplement moqué, par l’absence de réaction d’aucune institution, même pas l’Assemblée nationale depuis la publication du rapport, et par l’attitude des auteurs de ces dérives, dont aucun n’a osé jusqu’ici avoir le sursaut d’honneur de démissionner pour se mettre à la disposition de la justice.
Au demeurant, les descriptions faites par la Chambre des comptes de la Cour suprême de la gestion du Fonds de solidarité Covid au Cameroun, peuvent faire de ce rapport d’audit un manuel de choix pour les cours magistraux de la mafia sicilienne. L’Assemblée nationale qui a refusé en juin de le réceptionner, prendra-t-il au moins acte de sa publication ?
Les ingénieurs zambiens sont-ils si invisibles qu’ils ne peuvent pas inventer un simple concasseur de pierres, ou un simple filtre à eau pour purifier l’eau de puits pour ces pauvres villageois ? Êtes-vous en train de me dire qu’après 37 ans d’indépendance, votre école d’ingénieurs n’a pas produit un scientifique ou un ingénieur capable de fabriquer de simples petites machines à usage de masse ? A quoi sert votre université alors…
Mais ces difficultés firent plutôt ressortir en lui l’essence même du Noir, la fertilité de l’esprit en temps de souffrance. C’est dans cette douleur qu’il eut l’inspiration de composer plusieurs centaines de cantiques à la « negro spiritual », qu’il intitula Esew’a Bosangi, une compilation de plus de 400 chansons aujourd’hui reprises par des centaines de chorales à travers le pays et même dans le monde. Son œuvre musicale est présentée comme un véritable cri de révolte de l’homme noir en quête de libération. Avec ces chansons, il gagna progressivement le cœur des populations, ses chanteurs vinrent de tous les quartiers de Douala et de toutes les religions, sans distinction. Les familles éprouvées par des deuils prirent l’habitude de l’inviter en vue d’organiser des veillées funèbres, où il faisait des prêches de plein air, agrémentés par ses chants d’une profonde consolation.
Comble de tout, alors que les Lionnes indomptables de handball tirent le diable par la queue, le ministre des Sports, annonçait après le match Cameroun Cote d’ivoire, une prime spéciale de 5 millions de francs du chef de l’Etat pour chaque joueur de l’équipe nationale de football. Soit 115 millions de francs cfa au minimum pour les 23 joueurs, alors que les Lionnes indomptables de handball ont besoin de bien moins que cela pour une représenter dignement le Cameroun en Espagne. Pour récupérer les victoires des jeunes en aval, il faudrait au moins songer à leurs souffrances en amont