Fonds covid : à fonds perdus (suite)

Il faut dire que cette société en effet, appartenant à un certain Bidzongo Ndongo Bienvenu, avait ce seul mois d’août gagné 5 marchés de fournitures du matériel médical, pour un montant total de 992 110 500 fcfa. En plus, il a bénéficié toujours le même mois d’août de 4 lettres commandes pour la fourniture de divers matériels médicaux également, pour une somme totale de 167 649 450fcfa. Bbn services a ainsi cumulé à elle seule des marchés pour 1 milliards 159 millions 759 mil 950 en un mois, et des marchés tous livrés dans le temps, si l’on s’en tient toujours aux termes du communiqué.

Figure : Toumba Modomdoko, le dieu de Lam au Nord Cameroun

C’est sur dénonciation de Doubla Masay, un chef de quartier de Douvah qui le faisait suivre, qu’un gradé et quelques gardes vont mettre la main sur Mangilva. Il s’était caché à Koussoukou, dans une grotte. A son arrestation il ne sera pas menotté, les uns et les autres étaient unanimes quant au caractère non violent de Toumba. Alors que certains faisaient mine d’intervenir en sa faveur, il leur dit, ainsi qu’à ceux de sa famille : « Laissez, ne perdez pas votre vie pour moi. » Condamné à dix ans d’internement à Ébolowa, Toumba moura à la prison de Garoua, le 25 juin 1928, les archives rapportent qu’il se serait laissé mourir de faim.

Camwater : des primes pour l’absence d’eau

Et que dire des missions sociales de la Camwater ensuite ? Tous les employés passés ou présents, concernés par les revendications ou pas, mais qui au moins bénéficient à vie de la gratuité de l’eau, peuvent-ils se dire fiers d’avoir contribué à donner l’eau à cet enfant de Kolofata qui discute les nappes phréatiques avec les chameaux ? Quel est le taux d’accès à l’eau des populations camerounaise après autant d’année d’existence de la société en charge de la distribution, combien de quartiers pourtant connectés au réseau de distribution même dans les grandes villes sont sans eau pendant des mois et des mois, combien de ces quartiers dans ces villes qui s’élargissement, ont simplement oublié Camwater pour se retourner vers des forages à l’entretien douteux ? Les primes réclamées souvent sont-elles celles du travail bien fait ou bien du temps passé au travail comme employé ?

Fonds covid : à fonds perdus ?

Petite curiosité, le marché spécial numéro 055 avait été passé depuis le 1er juillet 2020 pour la fourniture du matériel médical au centre d’isolement d’Ebolowa, d’un coût de 127 278 829 francs à la société Business et cie, fournitures livrés et réceptionnés, mais c’est un mois 4 jours plus tard, le 5 août 2020, que le marché spécial numéro 113 est signé pour la construction de ce centre d’isolement. Conclusion, on avait déjà livré du matériel dans un centre qui n’existait pas. Cette curiosité n’est qu’une parmi tant d’autres qui jonchent le communiqué d’Alim Ayatou. Déjà, à chacun de jeter un coup d’œil sur le centre d’isolement de l’hôpital de sa région, question de se faire une idée sur l’identité véritable des bénéficiaires des fonds Covid.

Carnage de Kumba : une manifestation du monstre

Aujourd’hui le Cameroun vit avec un véritable monstre dans la maison, odieux et horrible, auteur des actes inqualifiables, qui sème la terreur à tout va. Mais comment est-il né, de quoi vit-il ? Autant de questions qui doivent être posées aujourd’hui. Dans une lettre ouverte au camerounais datant de 1986, le feu Alexandre Biyidi, de son nom d’écrivain Mongo Beti, écrivait : « la province anglophone est désormais, au moins virtuellement, en état de sécession. Une tension quasi irréversible monte peu à peu entre cette province et l’Etat Biya, avec son appareil répressif et ses conseillers franco catholiques suicidaires, et elle risque de déboucher sur un bain de sang. »

Infrastructures : le pays a mal à ses routes

En 2020, les Camerounais revivent le même scénario, avec ces vielles routes que le gouvernement rafistole d’années en années. La route Douala Yaoundé n’est pas aujourd’hui différente de ce vieil habit que grand-mère ne voulait pas jeter. Une image satellitaire prise de dessus montrerait un ouvrage sans visage, mais le pouvoir y tient. La différence ici, c’est que si grand-mère s’accrochait sur les vieux habits, c’est parce qu’elle n’avait pas de perspective, l’avenir était sombre, ce qui n’est pas le cas pour le gouvernement Camerounais.

Figure : Karnou, la résistance coloniale à la frontière Est

En 1924, il commença à prôner la résistance non violente aux colonisateurs français à cause de la mobilisation et de l’exploitation, souvent inhumaines, des populations locales, dans la construction du chemin de fer Congo-Océan et l’extraction du latex. Il prit également position contre les Européens et les Peuls qui administrèrent au nom de la France certaines portions du territoire Gbaya, localisées au Cameroun français. Pour lui, le renversement pacifique des Français et des Peuls devait procéder de l’utilisation de la médecine traditionnelle locale, symbolisée par un petit bâton crochu qui ressemblait à un manche de houe miniature appelé Kongo wara, et qu’il distribuait à ses disciples

Marchés de Douala : les appétits dans les poubelles (1)

Mais en 2020, quelle image offre les marchés de la ville de Douala ? Les autorités de la ville peuvent-elles recevoir un hôte de marque et proposer de lui faire visiter le marché central de la ville de Douala ou le marché de Ndokoti et l’y amener dans une voiture banalisée sans barrer la ville de bout en bout ? Quelle ville se prépare à accueillir le championnat d’Afrique des Nations en janvier 2021, dans 3 mois exactement, et de manière rétrospective, quelle ville de Douala aurait accueilli il y a un an la Coupe d’Afrique des nations, si jamais il n’y avait pas eu de « glissement »

Lois : la porosité de l’assemblée nationale

La polémique née aujourd’hui sur la collecte des frais de douanes des téléphones sur les usagers, n’est plus ni moins que la conséquence de la défaillance du Parlement, Assemblée nationale et Senat confondus. Ces deux chambres avaient joué leur rôle de contrôle de l’action gouvernementale qu’on n’en serait pas là, que les membres du gouvernement ne seraient pas en train de se marcher dessus et afficher aussi ouvertement l’incohérence de leurs décisions. Au final, il reviendrait aux partis politiques d’être un peu regardant sur la qualité des candidats qu’ils investissement pour les élections, si l’on veut avoir une assemblée nationale de qualité, qui ne laisse plus passer des lois suicidaires pour le peuple dont elle a pour mission de défendre les intérêts.

Mœurs : la société du gain facile

Où l’on a intégré que la famille doit cotiser de l’argent et le placer pour le passage d’un enfant à un concours qui ouvre les portes de la fonction publique, et une fois intégré il pourra ne pas travailler et avoir toujours le salaire à la fin du mois, ou il peut simplement transformer son poste de travail en comptoir et faire des recettes journalières substantielles, surtout quand il a la chance d’être dans le corps des impôts, de la magistrature, de la police, du cadastre et affaires foncières ou de la douane, si l’on s’en tient aux rapports successifs de la Commission nationale anticorruption sur l’état de la corruption au Cameroun. C’est cette société qui est encore et toujours en constante reproduction.