… C’est ainsi qu’en plus de leur extermination physique systématique, la propagande coloniale a accolé aux combattants nationalistes le label infamant de ‘’ terroristes et maquisards’’ compris comme ‘’criminels’’, une perception ancrée dans l’esprit du petit peuple depuis lors. C’est cette distorsion cognitive qui servira à justifier les atrocités commises par les méthodes de la terreur dite contre-insurrectionnelle, traumatisant de larges fractions du peuple camerounais refugié depuis lors dans une passivité surprenante, en comparaison aux sursauts des peuples d’ autres pays d’ Afrique qu’ on a vu se lever massivement et se débarrasser de leurs dictateurs.» Un panthéon mémoriel pour les héros, cela reste un rêve, mais en attendant, les Camerounais doivent savoir que leurs ancêtres et parents ont été sacrifiés pour ce pays, et que ces vies méritent un minimum de respect, dans leurs faits et gestes quotidien
Persécutions judiciaires et menaces d’interdiction, c’est l’histoire du Cameroun, qui se vit au présent. Le maître menaçait et interdisait, aujourd’hui l’élève est sur ses traces. Comme dit la sagesse camerounaise, « la patate suit la corde »
De nos jours, les pays sont classés dans le monde et déclarés propices à l’investissement, à la création d’emploi ou éligibles à la dette en fonction de leurs niveau de respect des droits de l’homme et de la mise en application des conventions internationales y relatives. Quand un agent de la force de l’ordre procède, sur ordre ou non à des arrestations et détentions sans égard pour les droits des individus, il croit faire du mal à ce dernier, mais il oublie surtout qu’il projette une image négative du pays, qui est prise en compte dans le ranking. Et quand les Ong feront l’Etat des violations des droits de l’homme au Cameroun, les mêmes vont crier au complot des individus tapis dans l’ombre pour ternir l’image du Cameroun, alors que ces violations sont faites à ciel ouvert.
cette sortie traduisait davantage le niveau de déshumanisation de la jeunesse camerounaise, qui est arrivée à un niveau d’effacement de la conscience au point de se complaire dans la misère. Et elle ne s’y complait plus seulement, elle se bat pour s’y maintenir et défend avec énergie son territoire marqué, tout en adulant son bourreau. Le syndrome de Stockholm dans tous ses contours. Un peu comme un animal en cage qui agresse celui qui tente d’ouvrir la grille pour le laisser sortir, en le confondant à un agresseur, parce qu’il se contente désormais de la pitance quotidienne que lui lance de temps en temps celui qui le maintien en cage. Les 100 Fcfa du conducteur de moto taxi illustrent bien cette image. Quel est le profil de carrière d’un conducteur de moto taxi en réalité ?
Ruben Um Nyobè fut abattu par l’armée française le 13 septembre 1958 dans la forêt où il se cachait. Stéphane Prévitali dans son livre Je me souviens de Ruben paru en 1999 écrit : « La mort du leader avait été programmée dès son refus de rentrer dans la légalité lors de la mission officieuse de Mgr Mongo dans le maquis d’Um Nyobé, en octobre 1957 ; mission demandée par le haut-commissaire Pierre Messmer, à l’insu du premier ministre d’alors, André-Marie Mbida (…). Depuis la mise en place, par le gouvernement Ahidjo, d’une campagne dite de “réconciliation” au sein de l’ethnie bassa dans toute la Sanaga, la mort d’Um Nyobé était devenue une sorte d’hypothèque à lever. » Mais comme tout visionnaire, Um est mort, mais pas ses idées. 62 ans après, la libération du Cameroun est toujours d’actualité, même si en face l’oppresseur a changé de couleur de peau.
Prendre conscience de ce que nous sommes, et de ce que nous avons à faire pour le pays est plus que jamais urgent. La situation que traverse le Cameroun aujourd’hui est davantage un conflit entre le bien et le mal, entre le bien être et le mal être, et c’est n’est plus seulement à la classe désœuvrée de se demander ce qu’elle a fait pour le pays, c’est davantage aux dirigeants de se demander ce qu’ils ont fait pour le pays, dès lors que ce pays a déjà tout fait pour eux.
Et la patrie dans tout cela ? Elle est simplement devenue une vache à lait, elle n’est plus cet héritage qu’il faut protéger et léguer aussi à la génération future. C’est à qui pille le mieux les ressources de l’Etat, et avec plus d’intelligence. Les richesses sont accumulées sur le dos de la patrie par des délinquants à col blancs qui chantent l’hymne national plus haut que tout le monde lors des cérémonies officielles. Ils bombent la poitrine en disant l’Etat c’est eux. La patrie, dans ce qui la constitue c’est-à-dire dans les lois, est plutôt moquée, même jusqu’à la Constitution devenue maniable à volonté.
Parlons nous, la violence n’est aucunement la solution et il faut toujours éviter d’entrer dans la tontine des cornes de bœufs si tu n’as pas assez de bœufs. Que chacun apporte sa part de sac de magie pour que nous arrangions ce pays qui nous appartient tous et dont nous avons la lourde responsabilité de transmettre aux générations futures en paix. Quand on confond la lune à la levée du jour, on ne doit pas se plaindre de marcher la nuit
Mais l’homme de Dieu, quoique proche du président de la république, restait distant quant à sa politique quand l’intérêt de la jeunesse surtout était en jeu, et le fit savoir lors de la crise scolaire de 1968, même comme son attitude pendant l’affaire Ndongmo jeta le doute sur la nature de ses relations envers le pouvoir, d’aucuns pensaient qu’il n’avait pas suffisamment intercédé pour son frère de l’église. Ahidjo le considérait d’ailleurs comme le dirigeant effectif des catholiques, ce qui contribua à enfler les soupçons de son accointance avec le pouvoir. Des soupçons qui seront confortés, à tort ou à raison, dès l’avènement du multipartisme, notamment quand il déclara au plus fort des revendications politique en 1990 que : « le terme conférence nationale n’existe nulle part dans le dictionnaire français».
L’intention du ministre de l’Enseignement supérieur d’améliorer la visibilité de l’université camerounaise est louable, mais tant que cette université restera encore un instrument entre les mains du politique, dont les intérêts sont parfois à mille lieux des missions d’un temple du savoir, il fort à craindre qu’une fois qu’elle sera plus présente sur la toile, elle n’ait qu’une piteuse image à présenter. Et dire que cette opération de charme va coûter la somme globale de 2 500 000 000 de francs cfa. A quoi servira-t-il que les universités aient une meilleure visibilité sur la toile, alors que le contenu reste à parfaire ?