1982, la France encore par un tour de passe-passe nous sort Paul Biya du chapeau. Le peuple se dit être libéré et chante en voyant un jeune homme enthousiaste qui vient avec un discours nouveau, “rigueur et moralisation,” on se dit, finie la torture, un jour nouveau se lève pour le Cameroun et le peuple porte Paul Biya en triomphe. Le temps d’un feu de paille et le peuple commence à réaliser qu’on dormait que le rêve. Et chacun se dit donc : c’est vrai qu’il faut faire deux mariages pour connaître le bon? Moins de deux ans, le peuple a commencé à réaliser qu’en fait on a pris la vigne familiale au vigneron buveur, pour donner au vigneron vendeur et que le successeur là risque ne pas pleurer son père.
Il y a des habitants à Douala qui se sont laissés tromper par cette idée et qui sont dans la ville depuis 50 ans ou plus. Aujourd’hui c’est ce nombre d’années qu’ils présentent comme leur trophée de la ville. Ils habitent dans un marécage indescriptible, et n’ont parfois pas de l’argent de transport pour se rendre au village à une cérémonie. Pendant ce temps, leurs camarades d’âge qui sont restés au village habitent dans des grandes concessions, épanouis et bons pères de famille.
Habiter à Douala, oui. A tout prix, peut-être, mais à tous les prix, sûrement pas
Aujourd’hui tous les analystes sont unanimes qu’il a laissé un pays prospère et en voie de développement, unis et pacifié. Mais qui à ce jour est devenu pauvre et très endetté, déchiré par une guerre civile interne, un champ d’horreur et un laboratoire de tribalisme, l’unité a volé en éclat en somme. Dans l’ensemble, la situation politico économique du Cameroun est devenue telle qu’on en vient à regretter celui que le président Paul Biya lui-même, après avoir promis de ne jamais le trahir, avait baptisé son « illustre prédécesseur. »
, les africains, les camerounais doivent mettre de côté leurs us et coutumes, leurs modes de vies, et adopter ceux apportés par le civilisé, qui est allés à l’école, qui est bardé de diplômes et de titres universitaires, les seul en mesure de s’asseoir dans une commission et dire que tel médicament est bon ou pas. Ironie du sort, il y en a parmi ces blancs à la peau noire, sinon tous, qui rentrent aussi le soir prendre la potion de grand-mère et marchent avec leur gris-gris sur eux. On peut au moins
Le problème des populations victimes des inondations n’est pas celui du savon, du riz, des seaux ou des couvertures, c’est celui de l’habitat. Les causes de ces inondations sont d’ailleurs bien identifiées : les drains mal ou pas construits, les rigoles bouchées par les déchets, la trop grande proximité des habitations par rapport à la mer, la destruction de la mangrove. Et ces problèmes ne datent pas d’un mois, ils sont connus depuis très longtemps. Distribuer des denrées alimentaires aux populations victimes des inondations et les laisser aux mêmes endroits, tout en sachant que le phénomène va se répéter, cela a quelque chose de vicieux à la limite, de pernicieux même.
On n’a pas vu un hélicoptère survoler la ville et les quartiers ne serait-ce que pour avoir une réelle appréciation de la situation, à défaut d’aider les populations prises dans le piège des eaux à s’en sortir. Il est évident que la mal gouvernance caractéristique de l’Etat camerounais ne lui a jamais permis d’être prêt à parer à aucune éventualité, mais même dans ce cas une petite volonté aurait suffi pour qu’il ne soit pas aussi absent lors des événements malheureux. Les experts en gestion des catastrophes préconisent d’abord une nécessaire amélioration de la sensibilisation des populations.
Sourira et fera bon accueil à tous ceux qu’il rencontrera, déclarera qu’il n’est pas un tyran, promettra beaucoup et en particulier en public, remettra des dettes, partagera des terres au peuple et à ses favoris, affectera d’être doux et affable envers tous… Mais ensuite il suscitera des guerres pour que le peuple ait besoin de guerres…et pour que les citoyens appauvris par les impôts soient obligés de songer à leurs besoins quotidiens et conspirent moins contre lui […] ou pour que certains, qui ont l’esprit trop libre pour lui permettre de commander, puisse se faire tuer en étant livré aux coups de l’ennemi. »
N’attendons pas que des compatriotes mal à l’aise et qui crient leur mal être, en viennent un jour, par désespoir, à rechercher des appuis à l’extérieur. Nous discutons bien avec des criminels, pour libérer des otages ! Discutons avec tous les compatriotes qui en ressentent le besoin, pour libérer le Cameroun des menaces à la paix, à sa stabilité et à sa sécurité. »
Vous manquez même la bonne bouche pour dire au peuple qu’il n’y a plus rien dans le grenier, que vous avez déjà tout volé pour garantir l’avenir de vos familles au détriment du peuple qui ne demande qu’un minimum pour vivre. On ne peut pas taper un enfant et l’empêcher de pleurer, et parfois il faut goûter le fouet sur toi même pour comprendre comment ça fait mal. Qu’attendez-vous d’un porc que vous avez enfermé dans une porcherie sans lui garantir au-moins de quoi manger?
La série de mesures qui seront prises par la suite dans le but de satisfaire les revendications initiales apparaitront désormais comme un coup d’épée dans l’eau, le reptile de la revendication s’était déjà installé et tendu ses tentacules. Et désormais une queue qui était coupée repoussait immédiatement. Mieux, l’autre bout de la queue coupée renaissait pour reformer un autre reptile. On en est là aujourd’hui. On ne sait plus à qui on a affaire. La spirale de la violence et de la barbarie a pris le dessus. Les combattants séparatistes semblent affolés, le gouvernement semble perdu. On égorge désormais l’humain au Cameroun avec moins de respect que le mouton de la tabaski.
Pourtant au commencement était une simple marche de revendication.
Et si on revenait au tout début, pour s’asseoir autour d’une table ?