Corona virus : Cameroun, retour à l’école ou à la contagion?

Plus rassurant encore, le ministre de la Santé publique à son tour a démontré, état des lieux région par région à l’appui, que « nous maîtrisons encore la situation ». Le même ministre qui disait 4 jours plus tôt que le Cameroun est entré dans une phase compliquée de la pandémie. Une fois de plus le gouvernement tente d’enrayer le mal par les discours. Plaise à Dieu que leurs vœux deviennent réalité, parce que dans les faits, les chiffres ne sont pas rassurantes du tout, ajouté à l’insouciance légendaire que l’on connait des Camerounais.

Figures : Ni John Fru Ndi, artisan du retour au multipartisme

Sur la conduite du parti il lui est reproché de n’avoir jamais voulu passer la main, de même qu’il est l’objet de vives critiques quant aux relations que le parti et lui-même ont depuis lors entretenu avec le pouvoir. Des critiques plus ou moins fondées, mais qui ne devraient pas faire ombrage au caractère battant et courageux d’un homme, qui a accepté il y a 30 ans, de prendre les devants pour une lutte dont l’issue était incertaine. Il a osé, démontrant que même dans les conditions les plus défavorables, aucun projet ne mérite d’être abandonné, car comme le dit le proverbe, qui ne risque rien, n’a rien

Gouvernance : la corruption au bout du sifflet (2) peut-elle arriver au bout du souffle ?

« l’Église sait et proclame que ces cas de péché social sont le fruit, l’accumulation et la concentration de nombreux péchés personnels. Il s’agit de péchés tout à fait personnels de la part de ceux qui, bien que disposant du pouvoir de faire quelque chose pour éviter, éliminer ou au moins limiter certains maux sociaux, omettent de le faire par incurie, par peur et complaisance devant la loi du silence, par complicité masquée ou par indifférence, de la part de ceux qui cherchent refuge dans la prétendue impossibilité de changer le monde. Les vraies responsabilités sont donc celles des personnes», affirmaient-ils. Comme quoi chacun devrait d’abord faire face à sa propre conscience dans ce processus de lutte contre la corruption, en commençant par faire sa toilette intérieure. Comme dit le proverbe, fait ce que doit, advienne que pourra.

Gouvernance : la corruption au bout du sifflet

La question aujourd’hui est de savoir comment le phénomène de corruption se porte aussi bien sur les routes, malgré la pleine connaissance du phénomène des dirigeants, malgré les dénonciations et plus est, malgré les sanctions infligés ? N’y a-t-il vraiment rien à faire contre cela où devrait-on la considérer comme une fatalité et lancer l’habituel le soupir de désespoir « on va faire comment » ? Tentative de réponse dans le prochain éditorial

Cameroun : la longue marche vers l’unité (3)

Au final, même si le président Ahmadou Ahidjo s’est arrangé pour que l’unification des deux Cameroun revête un caractère légal, il n’en reste pas moins qu’elle a été enfanté dans la douleur et les frustrations. Aujourd’hui elle est une sorte de relation de « je t’aime moi non plus. » Les ressortissants du Cameroun Occidental ou anglophone l’ont toujours considéré comme une arnaque, et ont gardé une rancœur profonde. Cette rancœur qui couvait a refait surface officiellement en 1997, avec la résurgence du Southern Cameroun national Council, un mouvement de revendication qui dénonce la violation des accords de 1961, l’irrégularité du referendum de 1972 et demande un retour au fédéralisme pour la faction modérée, ou simplement la sécession pour les radicaux. C’est cette revendication qui s’est amplifiée depuis octobre 2017 et est devenue ce qui est désormais connu sous le nom de « crise anglophone. » Une crise qui puise ses sources dans l’unité, une unité qui traine encore derrière elle un lourd passif, un contentieux non encore liquidé et dont les dossiers se transmettent …de génération en génération.

Cameroun : la longue marche vers l’unité (2)

“Voulez-vous la fédération, oui ou non?” leur demande-t-il. “Si oui, vous devez collaborer franchement. Sinon, je suis prêt à organiser un référendum et vous pourrez faire sécession. Cela m’est égal; c’est à vous de décider. Répondez-moi demain s’il vous plaît.” Le vice-président et le ministre n’ont aucune envie de se lancer dans une nouvelle aventure. Dès le lendemain, les débats de l’Assemblée, où les partis d’opposition ne sont pas représentés, sombrent dans la platitude. Mais il était évident qu’une colère couve, le vers est déjà dans le fruit

Cameroun : La longue marche vers l’unité (1)

Lorsque le Cameroun français et le Nigéria devinrent indépendants en 1960, se posa la question de ce qu’il convenait de faire de la partie anglophone du territoire que l’Allemagne avait laissé. Après de nombreuses discussions puis un référendum de 1959 à 1961, il fut décidé que la région du Northern Cameroons musulman serait rattachée le 31 mai 1961 au Nigéria, tandis le Southern Cameroons fusionna avec l’ex-Cameroun français pour constituer la République fédérale du Cameroun le 1er octobre 1961. C’est ce jour-là que les premiers jalons de la réunification ont été posés.

Corona virus : la dérive des sanctions

Il faut bien lutter contre le Corona virus en respectant les mesures barrières. Mais il est évident qu’une bonne frange de la population ne se pliera jamais spontanément sans y être contrainte. En conséquence, pour que le minimum de ces mesures soit respecté il faut brandir la sanction, et en l’absence d’une proposée et arrêtée au plan national, chacun en taille à sa mesure dans son territoire de commandement. Mais si l’on ne prend garde, on risque à long terme de créer une crise dans la crise, avec ces traitements à géométrie variables qui laissent la porte ouverte à toute sorte d’abus, et surtout à de frustrations