Si les héritiers de l’homme avait su taire leurs égos pour poursuivre la vision de l’homme, nulle doute qu’aujourd’hui, ne serait-ce que sur le plan de la santé, Douala aurait pu être, avec la polyclinique Soppo Priso, une référence en matière de soins hospitaliers, qu’il y ait le corona virus ou pas.
Si le même gouvernement avait mis autant d’énergie il y a 4 ans à surveiller les activités de la Mida, il est certain que des milliers de Camerounais n’auraient pas vu leurs épargnes voler en fumée, à moins que ce ne soit l’initiateur du projet Survie Cameroun …qui soit le problème.
Les mesures d’accompagnement suite aux restrictions des habitudes de vie, comme on l’a vu dans d’autres pays, n’ont pas suivi au Cameroun. Si le gouvernement n’a pas des moyens propres pour soutenir ses populations en cas de détresse, le moins qu’il puisse faire, c’est au moins d’être transparent sur ce qu’il reçoit…en guise de « don »
Le corona virus est peut être une occasion pour l’Afrique de se réveiller définitivement, à condition que les chefs d’Etat suivent l’exemple du président malgache, en donnant l’onction officielle aux solutions proposées localement
Le constat est simple, il y a une confusion communicationnelle au sommet de l’Etat, un peu comme si Dieu, dans l’histoire de la tour de Babel, a vu que les hommes étaient devenues trop orgueilleux et se mesuraient à lui, et a décidé de semer de la confusion, afin que chacun parle sa propre langue, et surtout qu’ils ne se comprennent plus. Dans le film long-métrage titré Le Château dans le ciel d’Hayao Miyazaki (1986), qui ‘inspire de l’histoire de la tour de Babel, le générique fait penser au thème des hommes qui ont voulu s’élever au rang des dieux (vie dans les nuages, puissance infinie qui peut faire le bien ou le mal suivant leur volonté) et qui ont été presque anéantis, les survivants ayant tout à réapprendre.
Il faut noter que dans son parcours il avait fait un bref séjour à la prison centrale de Kondengui après le coup d’Etat du 6 avril 1984, mais il sera blanchi après enquête et continue sa carrière administrative. Membre de la Commission nationale anticorruption depuis sa création en 2006, il disait encore il y a deux ans, le 27 mai 2018 sur l’antenne de la télévision nationale où il était l’invité du programme Actualités Hebdo, que « Cette lutte contre la corruption est un échec, quand la CONAC surprend quelqu’un en train de voler 20 milliards, elle rend compte et c’est le silence absolu. » Il estimait que cela pouvait s’expliquer par le fait que les corrompus sont peut-être plus forts que les surveillants. Ce qui est encore le seul regret de cet homme de 76 ans qui depuis 28 ans avait quitté le gouvernement à cause de la même corruption
Au demeurant on devrait se féliciter de la publication de ce rapport, en espérant que ceux de beaucoup d’autres enquêtes ouvertes suivent, pour rétablir la confiance entre les gouvernants et un peuple qui ne demande rien d’autre que de la transparence. Parce qu’à bien y regarder, ceux qui complotent contre le pays ne sont pas ceux qui se battent tous les jours pour que la vérité éclate au grand jour, mais ceux qui utilisent les moyens de l’Etat mis à leur disposition pour cacher la vérité au peuple, ceux-là et ceux-là seulement, ont des agendas cachés sur le Cameroun.
Et en la matière, les Camerounais attendent encore que le président de la république pose des actes de souveraineté et de fiertés dans cette crise sanitaire, et retrouve par là aussi sa place de leader de la sous-région Afrique centrale. Depuis le 7 avril au Gabon, le gouvernement a pris de vraies mesures d’accompagnement : le dépistage massif de la population et création de 60 centres de tests sur l’ensemble du territoire, la prise en charge des factures d’eau et d’électricité pour les personnes les plus fragiles et économiquement faibles, la suspension durant le temps de confinement des paiements de loyers des personnes sans revenus, la prise en charge par l’Etat des pertes des petits propriétaires liées à la suspension du paiement des loyers, la gratuité des transports publics terrestres assurés par les compagnies publiques, la mise en place d’une allocation de chômage technique, le maintien les salaires compris entre 80 et 150 mille francs CFA. Pendant ce temps au Cameroun on en est encore au savon pour laver les mains. De quoi donner les mains à ce gouvernement… comme on dit en langage familier
Si au moins les institutions sanitaires déclarées centres de prise en charge Covid-19 avaient été équipées en urgence d’un minimum permettant de tester et avoir les résultats en 24 maximum, cela permettraient aux médecins de travailler avec un peu plus de sérénité, en même temps qu’ils éviteraient de se faire des ennemis inutiles, dans une guerre où ils ne sont en réalité que des soldats sacrifiés en ligne de front.
Le Cameroun est habitué à une communication présidentielle par le silence. Mais le silence a beau être d’or, il finit parfois par devenir un danger, et comme le disait Martin Luther King dans un de ses discours en 1968, « A la fin, on ne se souviendra pas des mots de nos ennemis, mais du silence de nos amis.»