C’est ainsi que l’Edit de 1685, ou le Code noir œuvre de Colbert, bras séculier de Louis XIV, sera la bible de la traite négrière et du traitement des esclaves pendant deux siècles au moins. En résumé, ce Code considérait un esclave comme un bien meuble, que le propriétaire pouvait disposer comme il entend. En définitive, le super intendant Colbert, le tout puissant ministre des Finances et intendant de la marine, a permis à son Roi Louis XIV de faire rentrer beaucoup d’argent pour la construction du royaume de France, et une grande partie de cette argent venait de la vente des esclaves, activité aussi inhumaine soit elle, mais qui a même été légalisée et règlementée dans le Code Noir. En France aujourd’hui, des mouvements demandent le bannissement pur et simple de cette figure historique…Le 23 juin 2020, la statue de Colbert devant le palais Bourbon, l’Assemblée nationale française a été vandalisée. Elle rappelle en effet ces autres statues représentant des tortionnaires coloniaux qui ont bâti leur réputation dans l’extermination des nationalistes camerounais, et continuent de trôner devant les immeubles administratifs comme des héros.
L’autre chose c’est qu’on ne peut pas penser à une CSU pendant que vous êtes encore dans un système de santé où des individus sont insolvables ; donc sont des prisonniers dans les hôpitaux. Il faut résoudre le problème de l’insolvabilité des patients dans les hôpitaux. Lorsqu’on va dans le processus d’assainissement de la gestion des finances publiques, il faut également mettre un accent sur la gestion et la meilleure distribution possibles des recettes hospitalières en coupant le lien qui existe entre les prestations des soins et les revenus des personnels. Si on ne le fait pas, même l’assurance maladie ne peut pas fonctionner. Et vous savez qu’il y a de cela quelques années, les assureurs de santé avaient décidé de ne plus le faire au Cameroun parce qu’il y a un problème de fond c’est que tant qu’on aura cette liaison, il y aura des surfacturations qui vont asphyxier le système d’assurance et qui finira par tomber en faillite. » C’est dire qu’au-delà de la grève des infirmiers et aides-soignants, qui cache mal la grogne des médecins, spécialistes et autre personnel de la santé, le système de santé au Cameroun a besoin d’un véritable bilan… de santé.
Que comme ça jusqu’à voici que un village est resté entre nos mains s’éteindre !!! Comme ça qu’on arrivera dire que quoi a ceux qui avaient déjà pris le devant? Qu’on était mort on a gardé le deuil ? Que notre part de chose s’était seulement notre ventre? Ou qu’on était devenu les traversseurs de l’eau et couper le pont ? Vous travaillez comme ça jusqu’à arriver dedans dormir ? Que vous avez mis le village de quelqu’un où ? Qu’on fera quoi de la quantité des enfants qui sont dehors-là qui ne voient pas la tête ou ils passent avec ? La tête que vous avez arrêté jusqu’à c’est solide entre vos mains c’est laquelle ? Les enfants sont dedans aujourd’hui qu’ils écrivent l’examen, ils vont prendre le morceau de papier pour passer sur quelle tête ? Que ceux qui ont pris pour eux hier ont déjà cherché la tête jusqu’à trouver? Oui, le chef avait dit qu’ils plient les mains d’habits pour entrer au champ, n’est-ce pas la quantité d’engrais les a sortis du champ!!! Voilà la route qui a ramassée les gens jusqu’à ils ont tous finis. Oui, c’est la vérité qu’il y a aussi la main des tireurs de voitures sur ça. Mais la route même qu’on parle quelque chose sur ça comme est où? Tu as mesuré de quitter Bafoussam pour aller à Douala avant de voir la route ? On part que devant ou on rentre derrière ? » A méditer
Ton grand père te dis de communiquer avec tes ancêtres car ils se trouvent dans le monde invisible et voient des choses que tu ne peux pas voir, étant dans le monde visible, tu qualifies cela de satanisme. Mais lorsque le Vatican et certains imams vénèrent des crânes et communiquent avec leurs ancêtres, tu considères cela comme un commandement de Dieu. Peut-on être ignorants à ce point ? Tu traverses des montagnes de pierres noires dans ton village pour payer l’avion et aller toucher une pierre noire située loin là-bas dans un pays désertique, puis tu reviens en disant que tu as effectué le pèlerinage avec Dieu. Donc ton village a été créé par satan ? Tu affirmes que tes ancêtres sont morts et qu’ils ne peuvent rien faire pour toi, mais en même temps tu vénères et cries le nom des ancêtres d’un autre peuple comme Luc, Matthieu, Pierre, Jean, Paul, Jésus tous les jours à l’église et lorsque quelqu’un te demandes, tu dis qu’ils sont morts et ressuscités le troisième jour. Peut-on être ignorant à ce point ? Le feu professeur Kalala Omotunde disait « la graine de l’arbre de la connaissance, c’est l’Afrique qui l’a plantée, c’est l’Afrique qui l’a arrosée, c’est l’Afrique qui a fait qu’elle a porté tant de fruits. »
Pour Ouandié, le combat ne fait que commencer et ne s’arrêtera plus. Surtout que sa dernière parole, avant que les balles n’aient raison de lui, scandait ces mots : D’autres poursuivront le combat”. L’histoire peut bien lui donner aujourd’hui raison, car cinquante ans après sa prophétie, le combat pour la liberté et l’indépendance du Cameroun reste entier : un pays appauvri, écartelé, divisé, au bout de l’implosion avec plus de 10.000 morts aujourd’hui dans les régions anglophones et un nombre inestimable de déplacés ou vivant en brousse, une dérive dictatoriale assumée digne des temps les plus sombres de l’histoire de notre humanité, pour un oui ou pour un non, on peut se retrouver en prison, reniant la démocratie et tout ce qui en fait la force. Une constitution “coupée décalée”, un code électoral taillé sur mesure, champion toutes catégories confondues de la corruption, de népotisme, d’assassinats pour des raisons diverses et que sais-je encore… Que ceux qui se plaisent à falsifier l’histoire de notre pays pour des raisons de pouvoir, de ventre ou de bas-ventre, se gardent de tout triomphalisme car, les faits sont têtus, inutiles de leur trancher la tête, ils resurgiront toujours et de la plus belle manière, comme disait Nguefang Ambroise alias “supportant” l’ex-cuisinier de Ouandié, au maquis dit “Accra” dans le Ndé.
. Cette somme d’argent pouvait rendre l’île de Manoka un paradis éducationnel, elle pouvait sortir des milliers d’enfants de la région de l’Extrême Nord, du Nord, de l’Est, du Sud, du Sud-Ouest de la boue et de la poussière. Dans un pays où les enfants s’asseyent encore sous les arbres, sous les hangars de pailles, sur des morceaux de bois pour suivre des cours, des fonctionnaires se permettent de laisser passer 310 millions de francs cfa offerts grâce au talent d’un artiste, qui ne profite lui-même rien directement, car il ne s’agissait pas d’un business qu’il montait, mais d’une œuvre sociale. Et ces fonctionnaires poussent le bouchon assez loin pour trouver que Richard Bona, celui par qui le don arrive n’est pas Camerounais. La méchanceté est un mot gentil pour qualifier ces attitudes. Le mal n’est plus seulement profond, il est chronique et dangereux pour la nation, et le préjudice est énorme. Pour une tentative de réparation, un procureur de la république pourrait peut-être ouvrir une enquête sur ces différents cas, interpeller toutes les personnes en charge de ce genre de dossiers pour qu’ils rendent gorge. C’est contre ces fonctionnaires qui constituent des freins au développement du pays que la police devrait se déployer avec énergie, au lieu de faire la chasse aux manifestants aux mains nues dans les rues des villes du pays, faire des prisonniers innocents, tandis que les fossoyeurs de la république se promènent en toute liberté.
Ainsi, en plus de contribuer à l’assainissement de la ville, l’entreprise proposait en même temps une solution agricole pour remplacer les insecticides aux effets nocifs, en recyclant les urines en fertilisant, technique adoptée de par le monde pour une agriculture biologique. Les experts expliquent que cette approche préserve les ressources naturelles, limite les charges à traiter dans les stations d’épuration et augmente la rentabilité des systèmes d’assainissement dans les pays en développement. Mais il s’agit là de vision et de planification, ce qui semble encore échapper aux agents opérationnels de l’administration camerounaise, encore préoccupés par ce qu’ils gagnent sur le moment. A l’instar de Zemmo Denis et de sa structure tuée dans l’œuf, les obstacles qui se dressent devant les investisseurs au Cameroun sont innombrables, alors qu’au Nigéria voisin le rêve de chaque leader est de favoriser l’éclosion de plus de milliardaires possible. Aliko Dangoté vient d’y inaugurer une raffinerie de pétrole, ce qui n’a été possible qu’avec l’appui et l’accompagnement du gouvernement et de toute la machine administrative. Au Cameroun, les fonctionnaires cherchent encore ce qu’ils gagnent quand un membre de la diaspora se propose d’ouvrir seulement une boutique au quartier. Et le pays va vers l’émergence en 2035 !
Toutes les portes étant fermées pour eux et sans aucune possibilité d’obtenir du crédit pour lancer notre activité en privé, Zemmo prend la décision d’aller voir ailleurs dans un pays voisin avec le projet, la Guinée équatoriale. Ce départ marque la fin de Mobil Toilet and Services au Cameroun. Ils s’installent à Bata en Guinée Equatoriale où ils créent la même année Multiservice and technology supply (MTS) une SARL avec un partenaire guinéen, et l’entreprise propose les mêmes projets aux mairies et aux entreprises de constructions présents dans le pays. Les projets étatiques resterons bloqués mais les entreprises comme Bouygues, Sogea, Somagec leur font confiance. De multiples contrats signés avec ces dernières permettent à l’entreprise de se déployer et de faire des économies, mais tout s’arrêtera en 2016 avec la crise pétrolière qui frappa durement la Guinée Equatoriale. Les jeunes entrepreneurs avaient été mieux accueillis ailleurs que chez eux, mais n’avaient pas renié leurs origines pour autant. Ils décident de retourner une fois de plus au bercail, investir les réserves gagnées de l’autre côté dans leur propre pays le Cameroun, croyant désormais pouvoir travailler avec du matériel lourd et de grande classe importé à cet effet, sans savoir qu’ils entamaient là de nouveau leur chemin de croix, vers le Golgotha économique…
Dans l’ensemble, le Secrétaire général a tenu en termes assez clairs, à rappeler à l’Africain qui il est, c’est-à-dire une valeur, l’avenir, l’objet de toutes les convoitises internationales, habitant sur un continent devenu l’enjeu principale de la guerre géostratégique Si les pays occidentaux se battent, s’épient, se neutralisent et se détestent pour l’Afrique, ce n’est pas parce ce que le continent est un désert où ils vont prendre un coup de soleil. Si ces puissances font tout pour freiner le développement de l’Afrique en la maintenant sous le régime de la mendicité avec paradoxalement des prétendus aides au développement, si elles ne veulent pas lui donner la place qui est la sienne dans les instances internationales, c’est parce que le continent est redouté, c’est parce qu’il détient l’arme la plus précieuse qui est la ressource humaine, et la richesse la plus prisée qui celle du sous-sol, presqu’intarissable. C’est la vérité qu’il faut rappeler sans cesse aux Africains, car comme il est écrit, « vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra… libres.»
Ce commerce fut florissant pour le Roi Soleil, qui voyait grand son royaume. Il emménage au château de Versailles en 1682, après plus de vingt ans de travaux, financé essentiellement par l’argent de l’esclavage. Paris lui doit aussi le pont Royal financé sur ses propres deniers, l’Observatoire, les Champs-Élysées, les Invalides, la place Vendôme entre autres. Pour dire le moins, le château de Versailles, sur lequel les Africains veulent modeler leurs constructions, a été financé par le sang des Noirs embarqués sur les bords de mer africaines, pour travailler comme des esclaves dans les champs des cannes à sucre aux Antilles et en Guadeloupe, appartenant au Roi de France à travers diverses compagnies, comme la Compagnie des Indes occidentales. Le signe d’aisance aussi chez les Africains, c’est d’avoir les fauteuils Louis XIV dans leurs salons, pour se sentir important. En résumé, Les Africains construisent ainsi des maisons à l’image d’un château qui devait être plutôt considéré comme le cimetière de leurs ancêtres, et les équiper avec des meubles portant le nom du plus grand négrier de l’histoire, Louis XIV.
L’avenir politique du Cameroun se joue donc dans les partis politiques, et la posture de Michèle Ndoki est celle à encourager dans les autres partis, où les militants croient encore qu’ils ne valent rien et ne sont rien sans le président du parti, ils l’aident par conséquent à s’éterniser, en trouvant les moyens de justifier les violations des statuts ou en stimulant les modifications des textes fondamentaux. Les partis politiques devraient cesser d’être considérés comme des propriétés privées utilisées pour le marchandage des privilèges auprès du pouvoir, pour être des laboratoires d’où sortent des militants défendant une idéologie et non des fanatiques adeptes d’un gourou. Tout le défi de la jeunesse militante réside là, une jeunesse capable de s’assumer et prendre son destin en main que de le confier entre les mains tremblotantes du 4eme âge juste pour masquer des casseroles, l’incompétence et l’absence de caractère. En face de cette jeunesse, les dirigeants des partis politiques qui apprendront à mettre leur mandat en jeu au sein de la formation et aller à une élection à la régulière, garderont ce réflexe une fois au sommet de l’Etat, où ils arriveront dépouillés de cette assertion anachronique selon laquelle le pouvoir s’arrache.
Au-delà de l’aspect qui touche à la bonne santé, la sortie du ministre de la Santé remet au gout du jour la question de la capacité de la jeunesse à prendre la relève. S’estime-t-il incapable d’être président de la république aussi ? Emmanuel Macron est président de la République en France depuis l’âge de 40 ans et est à son deuxième mandat, Cabral Libi’i a été candidat à la présidence de la république au Cameroun à l’âge de 38 ans. Et au-delà des âges, un dicton laisse savoir qu’aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre d’années. Mais l’attitude de certains membres du gouvernement camerounais est de nature à faire croire que quand on sert le président de la république on ne peut plus rien soi-même, on en devient la créature, on est vidé de toute substance intellectuelle. Ce qui est de nature à tromper la jeunesse, que le président Paul Biya lui-même qualifie de fer de lance de la nation. La jeunesse est pourtant pleine de ressources, et des capacités à faire valoir, de toutes les positions, même du sein du gouvernement où devrait être cassé le mythe de l’allégeance. En France Emmanuel Macron a bien quitté un gouvernement pour se présenter comme candidat à la présidence de la république, avant lui François Hollande, Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac et autres. Le train de l’alternance est définitivement lancé au Cameroun, et même le fils du président Franck Biya l’a compris, lui dont mouvement frankiste s’impose désormais partout même dans les fêtes nationales, avec l’ambition bien affichée de conquérir le pouvoir, c’est-à-dire remplacer son père, celui que d’autres s’obstinent à voir demeurer au pouvoir
Même dans le domaine de la science, on arrive à des clonages des espèces ou à des organismes génétiquement modifiés, sans obtenir une espèce pure ou originelle. Les fruits clonés conservent toujours les particularités de chaque partie. Cette forme clonée du Cameroun était la république fédérale. Chaque partie du Cameroun conservait encore ses propres lois et modes de vie, sans grandes disputes. Les anglophones pouvaient se plaindre de temps en temps de quelques interférences administratives dans leurs affaires internes par le pouvoir fédéral, mais sans en faire un « big deal », mais l’Etat unitaire est venu aggraver les choses, l’unité a plutôt créé une fissure, qui s’est agrandie avec le temps, dans l’indifférence du pouvoir de Yaoundé obnubilé par la domination sur un peuple, qui n’avait pas demandé le mariage. L’orgueil et l’arrogance aidant, une marginalisation toujours prononcée, l’humiliation subie par les anglophones même à cause de leur langue, a fini par remettre sur la table la supercherie, et la jeune génération anglophone a ouvert les yeux, motivée par les parents qui n’ont jamais cessé de leur dire qu’ils ont été floués dans cette union. Un peu comme la jeunesse africaine qui dans l’ensemble remet en cause les accords coloniaux et revendiquent une souveraineté véritable de leurs peuples. Il faut se rendre à l’évidence, tout le Cameroun anglophone a été trompé une partie du temps, une partie du Cameroun anglophone a été trompée tout le temps, mais tout le Cameroun anglophone ne pouvait être trompé tout le temps. Le Cameroun officiel peut toujours célébrer l’unité, le Cameroun profond sait qu’on en est loin.
En 2023, l’unité nationale fabriquée et actée en 1972, traîne encore les séquelles des malformations congénitales qu’elle avait déjà à la naissance. Le politique, pour rester fidèle aux institutions de la république continue de la célébrer, sans que les populations ne la vivent au quotidien. A la crise anglophone venue rappeler à tous que la plaie restait ouverte, s’est ajoutée depuis 2018 une autre manifestation du mal être de l’unité, la montée du discours haineux et tribal. Il est florissant dans les réseaux sociaux et des médias, entretenu par certains titulaires de doctorat et de Phd, aux côtés d’une meute politique qui se réclame de diverses obédiences, tout cela sous le regard admirateur d’un article introduit dans le code pénal en 2019, et qui punit le tribalisme.
Ayant construit la cohésion dans le parti unifié, ce qui a été aussi le socle de l’unité nationale, il se sentait confortable dans sa position de l’homme de l’ombre mais donnait son avis sur tout. C’est pour cela qu’il prendra très mal la démission de son ami Amadou Ahidjo du pouvoir en 1982. Il avait considéré l’acte comme une trahison, et en plus reprochait vivement à son ami d’avoir légué le pouvoir à un « gadamayo », c’est-à-dire un ressortissant du Sud. Un froid s’installa dès lors entre les deux, pour atteindre le pic en janvier 1983 quand Ahidjo, président national de l’UNC l’exclu sans ménagement l’Union nationale Camerounaise (UNC) pour “attitude contraire à l’unité nationale” en même temps que trois autres dignitaires de cette formation politique : El Hadj Ninga Songo Ibrahim, Atangana Bienvenu et Prosper Mbassi. Le froid entre les deux persistera jusqu’à la mort du premier en 1989. Après avoir milité quelques années dans l’opposition, il regagne les rangs du Rdpc en 1990, et Paul Biya fera de lui plus tard un ambassadeur itinérant, sa dernière casquette jusqu’à son décès le 28 octobre 2002 à Paris 13e Arrondissement, Paris, Île-de-France. Ainsi s’est achevée la vie sur terre de l’une des personnalités qui a œuvré dans l’ombre auprès de Ahmadou Ahidjo, pour l’atteinte de ce qui est célébré tous les 20 mai depuis 1972, l’ « unité nationale »
Bien qu’en accord avec son conseiller, Ahidjo fait montre d’une plus grande prudence. Il sait qu’à l’intérieur du parti, notamment parmi les nouvelles recrues, certains restent encore attachés aux « chimères » démocratiques et au respect des « droits de l’homme ». Il sait aussi qu’il existe, à l’extérieur du parti, des formations concurrentes qui, bien que marginales, pourraient profiter d’une radicalisation trop rapide et trop voyante de l’UC pour se refaire une santé. Ahidjo avance donc sur la pointe des pieds. Au cours d’une conférence de presse, le 11 novembre 1961, il propose que le
« grand parti national » qu’il appelait de ses vœux au congrès de Maroua,
un an plus tôt, devienne un « grand parti national unifié ». Ce parti unifié, qui s’appellera Union nationale camerounaise (Unc), servira de laboratoire pour l’unité de la nation. Les méthodes utilisées pour arriver à un parti unique, seront plus tard dupliquées pour obtenir un Etat dit unifié. Tout comme l’adhésion au parti unique sera obligatoire sous peine de punition pour subversion, telle sera également l’adhésion à l’Etat unitaire, c’est-à-dire obligatoire au risque d’être taxé d’antipatriote. Rien ni personne ne pouvait y échapper surtout qu’on a eu par la suite à faire à un parti Etat ou à un Etat parti, le tout étant comme bonnet blanc, blanc bonnet
Distribuant ainsi ses faveurs en fonction de critères « ethniques », le régime cherche à faire croire à des populations dont il sollicite rarement les suffrages qu’il les écoute quand même, par le biais de leurs représentants « naturels », et qu’il répond à leur désir de forger l’« unité » de la nation en puisant dans la richesse particulière de chacune de ses
composantes. Le népotisme ethnique vise en réalité à diffuser et à faire accepter la politique de Yaoundé à travers le pays. En échange de quelques honneurs, de quelques postes et d’un confortable salaire, les ministres, secrétaires d’État et autres députés acceptent de jouer les porte-voix du régime lorsqu’ils rentrent dans leur région d’origine, devant des populations admiratives de leur ascension sociale et de leurs belles voitures. Lorsque les mêmes envisagent de sortir de ce modeste rôle et de prendre des initiatives trop hardies, comme par exemple signifier en haut lieu que telle ou telle mesure est mal acceptée par leurs administrés, une simple menace fait prestement oublier de telles velléités. Car le président n’a pas seulement le pouvoir de nommer à tous les postes. Il a également celui de destituer ». On assistait là à l’unité par la force, chaque bénéficiaire d’un poste ayant obligation de faire rallier son village à la cause du pouvoir.
Parallèlement aux rencontres officielles entre dignitaires des deux Cameroun, les « plumes » de chaque camp, Jacques Rousseau pour les francophones et un attorney britannique pour les anglophones, se voient régulièrement pour rédiger la Constitution fédérale. Durant trois mois, l’ambiance est tendue entre les deux rédacteurs européens : « L’attorney proposait un texte très compliqué, se souvient Rousseau. Je me rappelle qu’il se souciait beaucoup des droits de l’homme, comme un Britannique en somme. C’était vraiment ridicule. » « Nous autres, les “Français”, Ahidjo et Kamé en tête, avions élaboré un texte assez retors de nature fédérative, où l’essentiel des pouvoirs reposait dans les mains du président fédéral, […] N’ayant pas réussi pour la première Constitution à imposer un régime présidentiel, l’occasion était belle d’y revenir », selon le récit de Jacques Rousseau. Ce sont effectivement Rousseau et sa conception moins « ridicule » qui l’emportent : « J’avais prévu un truc vicieux, avec un président fédéral doté de tous les pouvoirs, dans ces pays, mieux vaut un seul potentat plutôt que plusieurs : le despotisme éclairé en quelque sorte. » jubile aujourd’hui le “Blanc du président” devant un verre de whisky, face à la grande baie vitrée de son appartement parisien. Tels sont les aveux des français qui travaillaient pour la constitution fédérale qui conduisait vers l’unité.
Quand j’étais élève, le maître était craint parce qu’il avait du cran et de l’autorité, on ne regardait pas un maître dans les yeux, on ne ripostait pas aux coups du maître aussi cruel fut-il, parce que l’apprentissage passait par la douleur, et la douleur ne faisait pas mal aux droits de l’homme, elle était la sanction de l’échec. Quand nous étions élève, nous lavions à tour de rôle les toilettes nauséabondes, nous balayions la cour de l’école à tour de rôle, nous plantions et arrosions les arbres, nous montions le drapeau à tour de rôle et chacun était pressé de se mettre au pied du grand mât pour entonner l’hymne national. Le drapeau, symbole de la patrie, était plus qu’un morceau de tissu multicolore, il était la raison d’être de tous et de chacun, parce qu’on pouvait laisser sa peau pour ce drapeau. Le drapeau pouvait immobiliser un passant aussi pressé fut-il. Même les morts intimaient à leurs cortèges de faire allégeance au drapeau avant de poursuivre leur ultime voyage, c’était un héritage, c’était une tradition, c’était une contrainte acceptée et partagée. Aujourd’hui, nos enfants vont à l’école comme des bœufs à l’abattoir, ils vont à l’école pour réussir dans la vie et échouer dans la société… » La suite de son constat, est ce que chacun peut faire à son niveau, fait de la montée de l’immoralité, les prémices de nos futurs échecs sont à l’école, et cela dans l’indifférence du politique
: « Force est de constater qu’après l’esclavage, après la colonisation, après les pseudo indépendances, on ne nous a reconnu que le droit d’être libres, mais seulement au sein de l’enclos français. L’Afrique francophone est encore aujourd’hui en octobre 2019 sous le contrôle de la France. Cela remonte à 1884 lorsque les puissances coloniales se sont réunies à Berlin pour se partager l’Afrique, sans que les Africains aient leur mot à dire. L’Allemagne, l’Espagne, l’Angleterre, le Portugal ont compris depuis lors qu’il fallait sortir du schéma de la conférence de Berlin et redéfinir les contours d’une nouvelle coopération avec les pays africains. Pas la France. Qui avance sans bouger. En portant des masques, et qui considère toujours le continent comme sa propriété…Nous voulons sortir du franc cfa, que Paris, avec la complicité de ses laquais africains, veut pérenniser sous l’appellation Eco et qui ne permet aucune industrialisation de l’Afrique francophone. La conquête de notre souveraineté monétaire est capitale, car la seule stabilité que le franc cfa garantit aux pays qui l’utilisent, sont la mauvaise gouvernance, la pauvreté et la corruption. Nous voulons le démantèlement des bases militaires françaises, qui sous le couvert d’accords de défense bidons, ne servent qu’à permettre le pillage de nos ressources, l’entretien de rebellions, l’entraînement de terroristes et le maintien des dictateurs à la tête de nos Etats. »
Et c’est un fait qui n’est pas inconnu des services des mairies des villes, qui mènent en théorie chaque jour des campagnes de lutte contre le désordre urbain. Mais plus ils luttent, mieux se porte le désordre urbain, et la conséquence immédiate est l’embouteillage. Est-ce à dire que la lutte est mal orientée, mal menée ou est-elle juste pour faire bonne figure ? Les autorités municipales du Cameroun peuvent-ils dire sérieusement que ce phénomène de l’occupation des chaussées dans les villes n’est pas jugulable, qu’on ne peut rien y faire, depuis des années que le problème se pose, et chaque année devient plus accrue ? Si pourchasser ces occupants, casser leurs comptoirs, comme cela se fait plus souvent n’est pas une méthode efficace, n‘est-il pas temps de changer de thérapie ? Et à ce sujet, il suffira de se référer à des études de sociologie économique et démographique pour comprendre ce qui marche dans la tête de ceux-là qui s’obstinent à occuper les voies publiques et obstruer la mobilité urbaine. Les embouteillages ne sauraient être une fatalité, pour des villes aussi stratégiques pour le pays, et qui en plus sont appelées à accueillir de plus en plus de monde. Si l’on ne peut gérer la circulation dans une ville de 3 millions d’habitants, qu’en sera-t-il quand elle aura 10 millions ? Comme dit le sage, c’est aujourd’hui qu’il faut penser à demain
« Face au nombre de personnes incarcérées, la volonté de classer et de compter les détenus devient un vœu pieu. Les gardiens sont amenés à s’adjoindre l’aide de détenus choisis, en charge de veiller au comptage des effectifs matin et soir, d’attribuer les cellules et les places et, plus généralement, d’assurer le calme et un semblant d’hygiène. Chaque quartier est ainsi placé, à la discrétion du régisseur et du Chef Discipline, sous la surveillance de détenus : un Commandant, aidé d’un Coordonnateur et d’un Maire qui assure le ménage du quartier. Les Commandants s’appuient sur des escadrons (de détenus), responsables du maintien de l’ordre. A l’échelle de la cellule, on retrouve aussi un Commandant, un Coordonnateur et un Maire, tous nommés par les Commandants de quartier. Les nouveaux arrivants sont de corvée de ménage dans le quartier jusqu’au paiement d’une « taxe » de 2 500 Fcfa. De même, ils doivent donner 250 Fcfa aux escadrons qui tiennent le poste de police du quartier. Quant à celui qui ne payera pas ses droits (100 Fcfa pour un mandataire, 50 sinon), chaque semaine, dans sa cellule, il devra faire le ménage du local, pourra perdre son lit (ou sa place sur le sol du local). » Il est évident que ce pouvoir que détiennent certains détenus sur d’autres conduit à des abus de toute nature et fait de l’immoralité une règle d’or dans l’enceinte. Des odeurs nauséabondes d’immoralité auraient ainsi fissuré le mur d’humanité dans la prison, de l’intérieur le monde s’est effondré depuis longtemps, et le mur tombé le 7 mai 2023 n’en est qu’une manifestation visible.
Côté officiel ou étatique, les autres responsables de ce qui arrive sont les notaires et les tous les fonctionnaires impliqués dans la chaîne d’établissement du titre foncier. Il s’agit des membres de la commission consultative qui sont d’après les décrets mentionnés plus haut le sous-préfet ou chef de district de la circonscription administrative concernée qui est le président, le représentant du service des domaines qui fait office de secrétaire, le représentant du service du cadastre, le représentant du service de l’urbanisme si le projet est urbain, le représentant du ministère dont la compétence a un rapport avec le projet, le chef et deux notables du village, ou de la collectivité où se trouve le terrain. Dans un processus d’assainissement, et pour s’assurer que l’exercice de retrait des titres fonciers ne devienne pas répétitif, tout ce monde devrait répondre de leurs actes avec l’ouverture d’une information judiciaire qui devrait suivre le retrait des titres fonciers. Autrement on serait en train de couper les feuilles d’un arbre, tout en laissant les racines et le tronc, qui reproduiront très vite d’autres feuilles, plus nombreuses et plus fraîches. Le mal se traite à la racine, dit le vieil adage.
Alors faire demi-tour? Retourner dans son pays d’origine et faire face à la honte? Oui, la honte parce qu’on a déjà vendu tous ses biens et rendu sa démission au pays avant de prendre l’avion. C’est ainsi que beaucoup d’Africains et Antillais qui étaient docteurs, ingénieurs et juristes de renommée dans leurs pays d’origine, se retrouvent pris dans le douloureux piège de l’immigration. La plupart finissent par devenir conducteurs de taxis ou de Uber, ou à travailler comme manœuvres dans des entrepôts chez Dollarama et Walmart, ou encore à faire du gardiennage. Ils sont innombrables au Canada. Conseil de Camara Laye : ne venez au Canada que si vous êtes jeune et que vous n’avez absolument rien à perdre à quitter votre pays! Si vous êtes un haut fonctionnaire dans votre pays, en âge de 40 ans et au-delà, restez chez vous!
Mais lors de son passage à la radio Abk en 2019, Eric Chinjé a tenu à repréciser les choses : « Le président Paul Biya ne m’a jamais menacé lors de cette fameuse interview. La fameuse formule “du coup de tête” répondait à une question posée sur le limogeage du ministre Eteki Mboumoua qui avait pris l’initiative de valider un deal en Roumanie au nom du Cameroun sans en informer le président Biya.» Son départ de la Crtv ne serait donc pas en lien avec l’entretien que lui a accordé le président Paul Biya, il faudra trouver les raison ailleurs, peut-être dans les convictions intimes du journaliste, que le président porterait toujours en estime. D’après le magazine panafricain jeune Afrique, Paul Biya lui aurait d’ailleurs confié en 2019 une mission de médiation en vue de la résolution de la crise anglophone. Resté humble malgré sa notoriété, Eric Chinje rappelait également au cours de cet entretien que les postes dit de prestiges, comme celui qu’il a occupé à la Banque mondiale ne comptent pas en réalité : « ce qui est important dans mon parcours ce n’est pas les institutions comme la Banque Mondiale, mais ce qu’on fait quand on y est. On y accède par le travail mais aussi par la chance ».
Feu Pius Njawé, le fondateur du journal Le Messager est le journaliste camerounais qui aura sans doute battu le record des procès, dont le nombre est estimé à près de 400 durant sa carrière, avec au moins 126 interpellations. Le plus connu de ses procès est celui qui le conduisit en prison en 1998 pour 10 mois. Son journal avait évoqué un malaise du président de la république alors qu’il présidait une finale de la coupe du Cameroun. Avant et après lui, on ne dénombre pas les cas de poursuite judiciaires et des emprisonnements des journalistes au Cameroun, en commençant par ses poulains Michel Eclador Pekoua du journal Ouest Echos et Michel Mombio de l’Ouest Républicain, tous basés à Bafoussam, qui ont déjà séjourné à plusieurs reprises dans les geôles de la république dans le cadre de l’exercice du métier. De même, le 22 avril 2021, le journaliste Germain Cyrille Ngota Ngota dit Bibi Ngota décédait à la prison de Kondengui à Yaoundé. Il avait été interpellé le 5 février 2010 avec trois autres journalistes, alors qu’ils enquêtaient sur la corruption au sein de la Société nationale des Hydrocarbures (Snh). Alors que son corps présentait des traces de torture, la version officielle a été qu’il est décédé de suite de complications liées au Vih.
En la matière, l’administration camerounaise est restée fidèle à l’administration française, qui avait vite fait de transformer sa tutelle sur le Cameroun oriental autorisée par la Société des Nations, ancêtre de l‘Onu, en pouvoir absolu lui permettant de disposer du pays à sa guise. La tutelle dans son essence est pourtant définie comme l’ensemble des moyens de contrôle réglementaires dont dispose le pouvoir central sur les collectivités publiques et les établissements privés d’intérêt public en vue de les maintenir dans le respect de la loi et de faire prévaloir un intérêt public supérieur. Mais le pas vers l’abus avait été vite franchi par le tuteur français devenu le propriétaire du Cameroun, la logique reste la même dans la continuité de l’Etat Camerounais. L’autorité administrative se sent d’autant plus fondée à outrepasser ses compétences et entrer dans les fonds des collectivités décentralisées, que la même loi lui donne les moyens de coercition sur ceux qui auraient des velléités rebelles. D’après l’article 74 en effet, les actes pris par les Collectivités territoriales décentralisées sont transmis au représentant de l’Etat pour approbation préalable. Il suffit donc qu’un maire se refuse d’exécuter une dépense d’une autorité administrative, pour qu’il plombe tout son mandat. Les actes du préfet du Wouri, même stoppés par sa hiérarchie, reste un symptôme qui rappelle que le Cameroun est toujours malade… de sa décentralisation
A côté de cette exclusion établie, contraire à l’inclusion gouvernementale, le thème de l’année fait également mention du travail décent. Difficile de le croire, quand on sait que c’est le 9 février 2023, 63 ans après l’indépendance du Cameroun oriental, que le gouvernement s’est accordé avec les syndicats pour que le salaire minimum interprofessionnel garanti passe à 41 875 francs cfa, contre 36 235 francs auparavant, soit une augmentation de 5 605 franc cfa. Rien n’a changé dans le fond avec cette mesure, au moment où l’Etat lui-même procédait à des augmentations de certains services à hauteur de 100% dans la loi des finances 2023. Et malgré cette hausse consensuelle du Smig, le Cameroun reste avant dernier dans la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale, juste devant la République centrafricaine (36000 Fcfa). Une réalité qui tranche avec son statut de « géant économique » de la sous-région avec un tissu industriel réputé diversifié. Les meilleurs taux de salaire minimum de l’espace Cemac sont de 128000 Fcfa pour la Guinée équatoriale, 90.000 Fcfa pour le Congo, 80.000 Fcfa pour le Gabon et 60.000 Fcfa pour le Tchad. Avec ces chiffres comparatifs, il est évident que le gouvernement camerounais qui aurait pu faire mieux pour les travailleurs n’a simplement pas de volonté
On peut citer à profusion, mais la leçon à retenir, c’est une fois de plus comme disait la panafricaniste sénégalaise Fatou Diome, quand l’on vous donne quelque chose gratuitement, c’est que c’est vous la marchandise. La jeunesse africaine est noyée dans la mondanité, elle cultive le paraître, elle veut être classe, porter les greffes dont le prix payes les études universitaires pendant un an, elle a oublié la leçon de La fontaine qui prône l’amour du travail et recommande de creuser la terre, bêcher et de ne laisser aucun coin où la main ne passe et repasse, elle a surtout oublié cet avertissement de la bible dans 1 Pierre chapitre 5 verset 8 : « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. »
Ce passage à la case prison n’altère pas ses convictions, au sujet de cette crise anglophone : « Pour moi, si l’on s’en tient au droit, les deux Camerouns n’ont toujours pas été réunis. La résolution 1608 des Nations unies du 21 avril 1961 stipule que le Southern Cameroon obtient son indépendance, mais qu’il doit finaliser un accord de gouvernance avec la Grande-Bretagne et avec la République du Cameroun. Cela n’a jamais été fait. » Le 4 mars 2019, il démissionne de ses fonctions de président du PAP et explique sur sa page facebook que « le leadership et l’engagement politiques au Cameroun aujourd’hui, dans un contexte marqué par la destruction gratuite, impitoyable et systématique de la vie humaine et de la propriété, ainsi que par la répression anarchique des droits civiques et des droits de l’Homme, sont incompatibles avec sa conscience». Désormais à moitié sourd, séquelle de son passage en prison, Paul Ayah Abine est replié au siège de Justice for All, dans le quartier Bomaka de Buea où il a reçu en 2021 un journaliste de jeune Afrique à qui il se montrait optimiste quant à l’issue de la crise anglophone : « Tous les conflits finissent autour d’une table de négociation. Pourquoi se faire la guerre ? Je ne promeus pas la violence. Mais si le gouvernement se trompe, je le dirai ; si ce sont les autres, je le dirai aussi. La loi doit toujours primer. » Ayah Paul Abine est l’un des députés pour qui la loi et la justice doivent primer, même sur la discipline du parti.
Maintenant on a des Dr et des Pr qui n’arrivent même pas à s’auto suffire, qui n’arrivent même pas à aller en vacance avec femme et enfants. S’il te dit qu’il connait dix pays, c’est parce qu’il y a une Ong derrière, c’est parce qu’il y a des missions derrière, ce n’est pas que lui-même s’est levé en tant que Dr ou Pr et a dit à sa femme on va aller visiter tel pays pour deux jours. Si vous appelez ça éducation, je suis vraiment désolé » Pour lui il y a une différence entre être incarcéré et être en prison. Pour celui qui est incarcéré, c’est son corps physique qui est privé de mouvements, mais pour celui qui est emprisonné, c’est sa capacité de penser qui est embrigadée, où plutôt il pense comme l’autre veut, et surtout contre lui-même. C’est à ce niveau que l’éducation est arrivée en Afrique. Ceux qui sont allés à l’école réfléchissent contre eux-mêmes, contre leurs propres communautés qu’ils limitent souvent à leurs familles où à ceux qui parlent la même langue, se refusant de voir en leur communauté une nation, fière d’elle et brandissant son drapeau comme l’Américain et son tissu étoilé. Et comme il est devenu un messie à sa manière du simple fait qu’il parle la langue du blanc sans faute, il draine aussi dans cet emprisonnement de la pensée du beau monde dans l’abime. N’est-il pas temps que l’intellectuel se regarde dans le miroir !
D’où vient-il que la volonté d’une certaine catégorie de citoyens soit requise pour qu’ils bénéficient de l’assurance sociale ? Et si l’accès à la sécurité sociale était par exemple annexé à l’identification des citoyens au moment de l’établissement de la carte nationale d’identité, ou plus largement au registre de l’état civil que détient en principe le Bucrep (Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population) ? Le contraste entre la bonne santé financière affichée de la Caisse nationale de prévoyance sociale et le taux de couverture sociale est devenu indécent au Cameroun, et le système en vigueur favorise simplement l’exclusion sociale. Il est précisé que le système de sécurité sociale camerounais est basé sur la solidarité ; ceux qui travaillent cotisent pour ceux admis à faire valoir leurs droits à la retraite. La Cnps qui s’est engagée dans les investissements productifs avait peut-être minimisé la cagnotte qui sortirait de cette solidarité et a voulu multiplier les sources de revenus. Mais peut-elle bomber le torse d’avoir réalisé des investissements florissants, un immeuble à Paris, un immeuble à Bonanjo qui se dresse fièrement et tutoie le ciel, alors que le pauvre cultivateur qui nourrit les populations meurt dans l’indigence au village, abandonné à lui-même et surtout inconnu… de la sécurité sociale.
La Tchad dit entre dans l’obligation de défendre ses intérêts et sa respectabilité. Au-delà des raisons qui laissent soupçonner une haute mafia, le geste de N’Djamena est un signal fort, qui indique que la jeune génération de leaders africains a une autre idée du patriotisme. Il est évident que Idriss père n’aurait jamais osé franchir le pas ne serait-ce que par considération de la solidarité générationnelle. C’est le même style de glace brisé au Mali le 1er février 2022 quand Bamako donne 72 heures à l’ambassade de France pour quitter le territoire, geste impensable il y a 60 ans et plus. Mais le coup de Mahamat Deby peut aussi être une façon d’attirer l’attention de Paul Biya. Ce dernier est-il vraiment au courant du dossier et a laissé pourrir la situation, les canaux de communication dont parlent le SgPr tchadien ont-ils jamais véritablement atteint le président Paul Biya. Il n’est pas exclu que son entourage l’aie évité à chaque fois, lui dont les qualités diplomatiques sont vantées au quotidien, et que le rappel de l’ambassadeur tchadien soit un moyen d’attirer son attention sur cette nébuleuse qui comme le dit Haman Mana « ne concerne point les intérêts du Cameroun et des Camerounais, (mais) résulte de l’utilisation du sceau de l’Etat du Cameroun au service d’intérêts privés… » Maurice Kamto l’appelle d’ailleurs à clarifier urgemment la situation et expliquer « le rôle de son fils dans les affaires publiques où il mène des démarches pour la défense des intérêts privés sous pavillon officiel. »
L’éducation collective n’entre pas en contradiction avec les approches éducatives de l’animisme et de l’Islam. On y retrouve également les questions si importantes de l’initiation et la différenciation des classes d’âge. Il est important d’après l’auteur, de souligner que la conversion à l’Islam n’a pas pour conséquence la rupture avec la coutume. Quant à la vie familiale, elle demeure stable : la polygamie est permise ; l’Islam recommande la libération des esclaves mais n’interdit pas explicitement cette pratique ancrée dans certaines parties de l’Afrique ; le sentiment de la fraternité – tous les musulmans sont « frères » – est bien accueilli. De même, les femmes africaines ont bien accueilli l’islamisation car, par rapport à leur condition de l’époque, elle fait progresser leur statut. Selon la coutume locale, la femme n’a aucun droit à l’héritage. L’Islam lui attribue une demi-part. Au-delà des méthodes violentes de conversion et l’existence de l’extrémisme qui a engendré Al Qaida, Boko Haram et autres, l’islam serait–elle la moins mauvaise des religions importées en Afrique, la question reste ouverte.
« Je ne demande absolument rien. Je voudrais vous dire que je maintiens ma candidature. Pourquoi refuse-t-on un débat, un vote dans une Assemblée qui se dit démocratique ? Vous avez la majorité les messieurs du Rdpc dont je fais partie ! De quoi avez-vous peur ? Je n’attends qu’une réponse. Ma candidature disqualifiée, donnez-moi les dispositions légales qui m’interdisent d’être candidat. C’est tout ce que je vous demande. Laissez-moi voter seul contre tous. Je serai alors très heureux d’avoir su que je ne représente que moi-même. C’est ça encore la démocratie ? Pourquoi certaines personnes ont demandé que je démissionne ? Donc il y a problème. Et je tiens à me présenter quelles que soient les conséquences, parce que j’en ai marre. Je vous ai dit que je suis profondément démocratique. Qu’on nous laisse avec Monsieur Cavayé, qu’on s’explique, qu’on fasse la campagne. Si Monsieur Cavayé gagne avec 162 voix sur les 163 possibles, je m’inclinerai devant lui, je vais le saluer avec tout le grand respect que je lui dois. Est-ce que c’est un problème ? Pourquoi vous avez peur ? On va s’expliquer auprès des députés “. Comme la pierre angulaire rejetée, Adama Modi Bakari a été combattu et exclu. 16 ans après, la sclérose est confortablement installée dans l’institution de représentation du peuple.
Au Cameroun par contre, comparé à ce qui se passe aux Etats Unis, on peut dire que le Senat est simplement une cours de récréation, une maison de retraite, une chambre de transit pour l’hôpital ou une case de repos après l’hôpital avec en prime une immunité parlementaire et des attributs qui permettent de se faire une place dans la société. Aux Etats unis, on a deux sénateurs pour chaque Etats, au Cameroun on en a 10 pour chaque région. Les Etats Unis comptent en 2023 332.314.000 habitants pour 100 sénateurs, le Cameroun compte moins de 30 millions d’habitants, soit près de 300 millions d’habitants en moins que les Etats Unis, mais a aussi 100 sénateurs. La constitution des Etats Unis définit clairement les missions des sénateurs qui ont un véritable pouvoir, y compris celui de refuser une nomination du président de la république et même le destituer au besoin, celle du Cameroun indique seulement qu’ils peuvent faire des propositions de loi, en précisant que l’Assemblée nationale seule a le dernier mot sur les amendements. N’ayant rien de concret dans leur agenda, il devient normal qu’ils prennent tout le temps pour élire un bureau définitif, qui par la suite n’a pas grand-chose à faire. Le Sénat coûte pourtant 15 milliards de francs cfa au budget de l’Etat chaque année depuis 2013. Juste pour ça !
En Italie en effet, en 1992, Giovanni Falcone, ce juge qui avait juré de rendre la vie difficile à la maffia, était victime d’un attentat spectaculaire de la Cosa Nostra, qui n’hésita pas à faire sauter un tronçon d’autoroute sur son passage, tuant quatre autres personnes en plus du juge et faisant 23 blessés. Les juges du monde entier auraient bien reçu le message, ceux du Cameroun compris. De là à conclure que l’Etat a perdu toutes ses forces face à la mafia corruptrice et qu’il n’y a plus d’espoir? Que non, Akéré Muna croit encore, et beaucoup de Camerounais aussi, qu’il existe des juges qui dans un sursaut d’orgueil peuvent lever la tête, passer outre les influences et rechercher la vérité. Le silence du gouvernement et du système judiciaire face à l’affaire Glencore depuis un an, l’indifférence du Parlement, toutes ces attitudes n’ont contribué qu’à renforcer le sentiment d’impunité qui gît en les Camerounais, qui se sont pour la plus part convaincus que tant que cela est possible, chacun doit se servir de sa position, par ce que les autres le font impunément, pendant que la justice multiplie les renvois d’un procès, et qu’au parlement députés et sénateurs sont occupés… à applaudir.
la Chambre souligne que le compte 470552 intitulé « Fonds Spécial de Solidarité pour la lutte contre le Coronavirus » géré par la paierie spécialisée auprès du ministère de la Santé a continué à être mouvementé en dépit du fait que la gestion des opérations liées à la lutte contre le Coronavirus a été confiée exclusivement au Payeur spécialisé du Compte d’Affectation Spéciale Covid-19, et que les opérations de recettes qui ont été effectuées sur ce compte n’ont aucun intitulé permettant de retracer leur provenance et leur sort. Ainsi, l’historique de ce compte sur la période du 1er janvier au 31 décembre 2021, fait état de deux recettes de montants respectifs 90 954 000 fcfa et 9 000 000 fcfa sans intitulé. L’explication obtenue par la Chambre des comptes auprès du payeur spécialisé du ministère de la Santé, laissait que cet argent était le remboursement des prestataires qui avaient fait l’objet de double paiement. Un remboursement qui s’est pourtant retrouvé dans un compte qui devait être fermé, et a été enregistré sans aucun intitulé, de manière anonyme. Ainsi, si cet argent disparaissait après, ce serait normal, puisqu’il n’avait jamais existé.
Il est très fréquent que les intellectuels noirs signent une publication non pas uniquement avec leurs noms, mais avec leur CV : Agrégé en ceci, Docteur en cela, Lauréat de machin chouette…! Or en France, où la plupart se sont formés, on n’appelle pas les enseignants d’Université par « Docteur » ou « Professeur », on les appelle tout simplement Monsieur ou Madame Untel et ça suffit largement. Quant aux avocats, en Afrique, ils adorent se faire appeler « Maître » et ce même hors contexte. Pourtant, on n’appelle un Avocat « Maître » que quand il agit dans l’exercice de ses fonctions. Dès lors, si un avocat s’engage par exemple en politique à plein temps, l’appellation de « Maître » n’a plus de raison d’être. Pourtant les sénégalais appelaient abusivement leur ancien président « Son Excellence Maître Abdoulaye Wade », comme aujourd’hui les Ivoiriens appellent leur président « Son Excellence docteur Alassane Ouattara ». En France, des figures de la scène politique comme Nicolas Sarkozy, Jean-François Cope, Marine Le Pen, sont tous des avocats, or il ne viendrait à l’esprit de personne de les appeler « Maître ! » Enfin, l’Élite noire adore les flatteries basses et assidues qui consistent à louer le Chef et faire des courbettes. On serait tenté de croire que cela tient à une certaine culture africaine portée sur le respect des Anciens et des aînés. Que Neni ! La plupart du temps, il ne s’agit là que d’une tropicalisation de la Fable de La Fontaine : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » !!
Mais à bien y regarder, il y a lieu de se poser la question de savoir si Judas Iscariote est en réalité le traître ou celui qui a permis que l’œuvre de Dieu s’accomplisse. N’y a-t-il pas dans sa condamnation trop de passion qui rétrécit la vue ? Que se serait-il passé si Jésus n’avait pas été trahi et arrêté ? D’abord il n’aurait plus était crédible, ayant annoncé lui-même depuis longtemps que l’un de ses disciples allait le livrer. Ensuite il n’aurait pas été conduit devant Ponce Pilate qui le condamna et lui fit porter sa croix sur le chemin de Golgotha, où il lui a été possible d’expier les péchés du monde, accomplissant ainsi sa mission divine. Vu sous ce prisme, Juda n’est plus le méchant traître, mais celui qui a rendu possible la prophétie biblique, celui qui a fabriqué le héros en jouant son rôle. Le même scénario est souvent reproduit dans les œuvres cinématographiques, où le héros qui est applaudi à la fin n’est héros que face à un anti héros, un autre acteur au même titre que lui mais qui joue le rôle contraire, qualifié socialement de mauvais.
La Chambre a relevé en outre l’utilisation excessive de la procédure dérogatoire d’avance de trésorerie, réservée aux dépenses publiques payées avant service fait et par conséquent sans engagement comptable. Elle a été utilisée à titre exceptionnel au début de la pandémie, avant que le Fonds Spécial ne soit opérationnel à partir de septembre 2020. Après cette date, cette procédure ne se justifiait plus. La Chambre constate qu’elle a pourtant été utilisée en 2021 de façon massive, et que l’absence de régularisation a posteriori des avances de trésorerie ne permet pas de connaître avec un degré de certitude suffisant la situation de l’exécution budgétaire de la riposte contre la pandémie du coronavirus. » Ainsi, malgré la mesure de création de la Task force pilotée par le secrétaire général de la présidence de la république, les mauvaises pratiques ont persisté, quoique à un degré réduit comparé à la gabegie observée l’année précédente, quand le Fonds spécial était considéré comme un éléphant abattu et jeté au milieu des fauves, où chacun devait se débrouiller pour se tailler le plus gros morceau.
Ici aussi, il « n’y a rien eu, il n’y a pas eu vol de bébé, en fait, il n’y a jamais eu de bébé » C’est la version officielle, lue, approuvée et signée par le ministre et la haute administration de l’hôpital. Que ce soit pour les audits des lignes 94 et 65 du budget de l’Etat, l’enquête sur l’assassinat de martinez Zogo ou l’affaire du bébé de Laquintinie, et les exemples ne sont pas exhaustifs, l’on ne devrait pas perdre de vue que les « il n’y aura rien », ou « il n’y a rien eu » ne sont justement que les versions officielles, celles qui arrangent les choses du côté des officiels. Et dans l’histoire du Cameroun, de l’Afrique et du monde globalement, les versions officielles ont toujours été éprouvées par le temps, ou ont démontré leurs limites. Lors de l’élection présidentielle de 2018 au Cameroun, la télévision d’Etat, celle qui donne l’information la plus officielle, avait présenté des observateurs internationaux se réclamant de Transparency International en conférence de presse, qui magnifiaient la transparence électorale au Cameroun. Bien avant cette conférence de presse, ils s’étaient exprimés au micro de Tv5 monde en ces termes « J’ai trouvé que c’était d’une grande sérénité et d’une grande émancipation démocratique », disait l’un, et pour l’autre « d’après ce que j’ai vu hier pendant le dépouillement, c’est une véritable leçon de démocratie, c’était très pédagogique, très pédagogique. » Seulement le lendemain, un communiqué de l’Ong rappelait n’avoir aucune équipe d’observateurs internationaux au Cameroun et dénonçait une usurpation de titre inacceptable.
A l’image de Jésus, ses suiveurs devraient assumer leurs choix et faire dignement leur chemin de croix. Il ne se s’agit pas de porter ses beaux habits et défiler dans les rues de la ville ou du village, en prenant soin de ne pas être éclaboussé par la boue, en chantant à tue-tête des chansons sans même croire aux paroles qu’on ne comprend parfois pas. Le vrai chemin de croix consisterait à affronter la réalité et ne pas chercher des échappatoires. Jésus ne pensait ni à sa vie ni à sa carrière, mais au bien être de l’humanité après lui. Est-ce le cas pour ceux qui le suivent ? Le juge rend-il son verdict sans penser à préserver sa carrière et l’enveloppe, mais à la justice ? Le fonctionnaire peut-il endurer toutes les peines de sa carrière, travailler uniquement pour le bien des usagers sans penser à remplir ses poches ? Dans cette foule qui dit faire le chemin de croix le vendredi saint, ils sont peu qui veulent souffrir pour laisser derrière un monde juste, alors que Jésus qu’on dit suivre a souffert au point où des gouttes de sang sortaient à la place de la sueur. Jésus suivait son chemin avec sa croix en direction de Golgotha, bien conscient qu’il allait y être crucifié, mais les Camerounais eux, font leur chemin de croix… sans vouloir porter leur croix, et surtout pour mieux s’éloigner de Golgotha
Selon Henri Bandolo, journaliste et ancien ministre de l’information et de la culture de 1988 à 1990 dans l’ouvrage intitulé La flamme et la fumée, des soldats loyalistes, conduits par le général Pierre Semengue, organisent la résistance. L’officier le plus gradé (au poste le plus élevé) de l’armée camerounaise, était bien informé de la préparation de l’insurrection. Incertain de la date de mise en exécution, il avait pris le soin -dans le plus grand secret- de consigner au stationnement à quelques kilomètres de Yaoundé une unité militaire avec armes et munitions. Sorti miraculeusement des tirs d’obus essuyés par son domicile ce matin du 6 avril 1984, il sera l’homme-orchestre de la réplique. L’apport de l’unité militaire de réserve sera déterminant, car elle prend au dépourvu les putschistes qui s’étaient assurés au préalable de contrôler le quartier général des armées, c’est-à-dire les armes et munitions. D’après certaines indiscrétions, c’est le général Pierre Semengue qui aurait encouragé le président Paul Biya à rester au pouvoir en le rassurant qu’il maîtrisait la situation, qu’il réussit d’ailleurs à retourner en une journée, donnant ainsi l’occasion à Paul Biya de s’exprimer à la nation le 7 avril au soir en tant que président de la République du Cameroun, bien en poste.
Le Cameroun est pourtant dirigé comme le répète à longueur de journée les pourfendeurs du pouvoir, et diriger c’est prévoir. Où passent chaque année les prévisions budgétaires pour l’entretien des routes, pour qu’elles se dégradent à vue et dans l’indifférence. Dans le même temps pourtant, l’entretien des voitures de luxe de l’Etat, des bureaux, le renouvellement du mobilier et des rideaux ne souffrent de rien. Quand il s’agit de se mettre dans un confort insolent, la gouvernance paraît bonne ; on se rappelle qu’il faut faire la vidange de la voiture du ministre et autres fonctionnaires, on se rappelle qu’il faut en acheter de nouvelles et les appels d’offres sont lancés, mais on ne se rappelle pas que la route doit être entretenue, ne serait-ce que, parce que dans le cadre de l’émergence on devrait être en train de parler des autoroutes reliant les différentes capitales régionales du Cameroun. Mais au lieu de cela on en est encore à constater le non entretien des pistes.
L’évolution de la situation avec un poste de questeur à l’assemblée nationale et un siège de sénateur pour le Sdf, a ainsi confirmé les rumeurs selon lesquelles les deux partis marchaient ensemble depuis belle lurette. A ce sujet, Jean Robert Wafo, ancien ministre de la communication du Shadow cabinet et figurant parmi les cadre exclus affirme « l’épicier affiche au moins sa profession, et souvent le nom de sa boutique et n’y vend pas autre chose que les épices, le traître politique ne vaut pas celui-là.» Sur la scène politique nationale, on est revenu au parti unique dans les institutions, il ne subsiste sur le terrain que le Mrc honni dont les militants sont traqués, comme ce fut le cas pour l’Upc dans les années 60. Si Ahidjo en son temps était obsédé par le parti unique en justifiant son option par la consolidation de l’unité nationale, il y a lieu de se demander à quelle fin le pouvoir en place en 2023 tient à absorber toutes les formations politiques, si ce n’est pour avoir un consensus autour de la conservation du pouvoir par une succession dynastique, dans un business politique où tout le monde gagne, sauf le peuple.
Mais l’Amérique n’est pas le Cameroun, ou pour rester sur la terminologie locale, le Cameroun c’est le Cameroun. Si historiquement il n’a pas connu non plus des princes et des rois, il a bien développé la reproduction sociale qui tend à maintenir un statut quo et se transformer en une dynastie déguisée, savamment masquée par des élections à la transparence discutable ou justifiée par la notion tout aussi floue que tyrannique de pouvoir discrétionnaire des nominations. L’alternance sociale, la diversité des talents, le mythe de la méritocratie observé ailleurs ont laissé place ici au mythe de la dynastie. C’est ainsi que le système gouvernant construit une société dans laquelle, de plus en plus, ceux qui réussissent, quel que soit le domaine, sont les enfants de ceux qui ont réussi.
Le corps sans vie de Marthe avait été retrouvé par un proche qui, après avoir frappé plusieurs fois à la porte sans succès, avait décidé de rentrer en l’enfonçant. Elle achevait ainsi dans les tribulations une vie de combat entamée dès l’âge de 16 ans auprès de Félix Moumié. Dans le documentaire sur la mort de son mari, elle finit en pleurs sur la tombe profanée à Conakry en ces termes « Ça c’est l’histoire du Cameroun, il faut que la jeunesse camerounaise voit ces choses-là, ils ne connaissent pas…On cache l’histoire aux jeunes, on cache tout ». Sa vie, elle l’avait sacrifiée pour les indépendances africaines, pour l’égalité et la justice. Elle symbolisait la femme africaine dans la quête de la dignité humaine et la restauration des valeurs propres à un peuple qui s’est vu tout prendre. Déjà meurtrie par les souffrances et les combats au cours desquelles elle avait perdu deux hommes de sa vie, l’ennemi invisible l’a pourchassée jusque dans sa chambre pour l’humilier. Un certain Eboutou Minla’a Franck interpellé par la police a avoué être l’auteur du forfait, et qu’il cherchait l’argent, sans plus. C’est la version que l’histoire retient encore, de la fin tragique de cette icône qui 14 ans après sa mort sombre dans l’oubli, comme il de coutume dans un pays où les héros sont des zéro.
Amnesty décrit un contexte caractérisé par les violences armées qui se sont poursuivies dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest entre les forces militaires et des groupes séparatistes armés, alors que le conflit armé a continué de faire rage dans la région de l’Extrême-Nord, où les groupes armés Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest étaient activement présents. En mai 2022, les populations de Tourou (département du
Mayo-Tsanaga) avaient organisé une manifestation devant la sous-préfecture de Mokolo pour dénoncer l’insécurité et réclamer davantage de protection de la part des autorités. Au 30 novembre 2022, le conflit armé avait obligé 385 000 personnes à quitter leur foyer dans la région de l’Extrême-Nord et, en
décembre, les violences armées avaient déplacé plus de 620 000 personnes dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest, avec quelques 87 000 personnes réfugiées au
Nigeria
En résumé, le Parlement camerounais est dans tous ses états en ce début de l’année 2023, ou plutôt cherche encore ses repères, après 77 ans d’existence. Alors que cet âge devait avoir permis à l’institution de se structurer solidement, d’huiler des mécanismes lui permettant un fonctionnement quasi automatique, elle balbutie encore. La chambre basse est sclérosée au sommet où un député s’est arrogé le titre foncier depuis 31 ans, elle est devenue une passoire des lois suicidaires pour les populations comme la loi des finances 2023 avec les prix des services administratifs revue à la hausse dans un contexte de lutte contre la vie chère, elle est également devenu une chambre dans laquelle on se bat pour entrer juste pour s’affubler le titre de « honorable » et bénéficier des avantages liés sans une préoccupation pour le peuple, elle est devenue aussi un gibier pour lequel les hommes à l’écharpe se déchirent pour avoir chacun son morceau en guise de poste occupé dans le bureaux ou dans les commissions. Et cela peut prendre toute une session de 30 jours sans que cela ne gêne personne, du moment où les frais de session sont payés. La chambre haute quant à elle, qui engloutit autour de 15 milliards chaque année des impôts du contribuable, ne fait pas mieux et n’est pas autre chose qu’une maison de retraite avec le nombre en moins par rapport à la chambre basse. Elle en est même à gaspiller temps et énergie pour mettre sur pied un bureau pour une durée de vie de 14 jours. Le Parlement camerounais, constitué des représentants du peuple et des représentants des collectivités territoriales décentralisées, tourne en rond et sans direction, alors que le pays est en situation d’urgence, et a plus que jamais besoin d’institutions fortes.
Selon des données du Fonds monétaire international, le Cameroun avait importé en 2021 pour 824 milliards de fcfa de pétrole et produits pétroliers contre 899 milliards de fcfa l’année précédente. Face à cette situation paradoxale et surtout préjudiciable pour les populations, leurs représentants que sont les députés ont la possibilité de poser des questions simples au gouvernement : qu’est ce qui empêche le Cameroun de transformer le pétrole qu’il produit et mettre à la disposition des populations à moindre coût les dérivés que sont l’essence, le gasoil et le pétrole lampant? Depuis mai 2019 que la Sonara, dont on annonçait la modernisation des équipements pour la transformation de la production locale avait subi un incendie loin d’être anodin, qu’est devenue l’enquête ouverte à ce sujet, et depuis bientôt 4 ans, qu’est ce qui bloque la reprise des travaux ? Est-ce le manque d’argent, alors que les lignes 94 et 65 du budget de l’Etat sont dilapidées à hauteur de 5000 milliards entre 2011 et 2021, ou est-ce le manque de volonté politique ? Tout cela, les députés ont la possibilité non seulement de le savoir, mais surtout de faire en sorte que les choses changent. Mais jusqu’ici ils sont en permanence… hors sujet.
« Si l’on pouvait convaincre un membre de la diaspora sur dix d’investir 1 000 dollars dans son pays d’origine, l’Afrique collecterait ainsi 3 milliards de dollars par an pour financer le développement. » La condition est là, convaincre les membres de la diaspora. Et comment les convaincre, sinon en améliorant la gouvernance dans l’ensemble, en instaurant un climat de confiance avec une administration moins corrompue, une justice saine, en reformatant le cerveau fonctionnaire pour qu’il ne voit plus en un membre de la diaspora une vache à lait qu’il faut traire à souhait avec l’expression « ou est ma part », mais un investisseur qu’il faut encadrer et encourager, pour qu’il créée de la richesse indispensable aux familles, et à la nation. En attendant, la diaspora camerounaise reste un capital sous exploité, à cause essentiellement des égoïsmes individuels des fonctionnaires et membres du gouvernement en panne de vision qui ne voient pas souvent plus loin que le bout de leur nez ou le bas de leurs ventres
Dans l’œuvre théâtrale de Jacques Fame Ndongo « Ils ont mangé mon fils » que Alphone Beni a décidé de porter à l’écran, la confrérie des sorciers est une secte solidaire dont l’objectif principal est de nuire. Cette confrérie dont fait partie le père de Jean signe un pacte s’organisant autour d’une cotisation humaine, ce que Joseph Abanda appelle « le cannibalisme sorcier ». Il est question de sacrifier régulièrement l’un des enfants du membre de l’association par rotation. Dans ce faisceau de croyances reçues de l’omniprésence d’une tradition rigide, l’intelligence se trouve prisonnière de l’obscurantisme ; le sens de la créativité est complètement annihilé et les efforts sociaux et collectifs sont pris au piège de l’envoûtement possible. De quoi s’interroger sur la puissance de la sorcellerie africaine. Ces sorciers, sont-ils des génies ? Que serait l’Afrique si ces connaissances ésotériques étaient exploitées positivement pour le développement scientifique et technologique de l’Afrique ? La trame de l’histoire est donc de démystifier, sensibiliser et éveiller la conscience publique. La réalisation de ce film a été la dernière signature de Alphone Beni, qui s’est éteint le 12 mars 2023 à l’âge de 77 ans, des suites de maladie.
Après Paul Biya, Fru Ndi, Bello Bouba, qui ont déjà été compris comme dit l’artiste, Maurice Kamto semble hésitant sur les bords, Cabral Libi’i s’est empressé de sécuriser une vie à l’abri du besoin pour ne plus avoir faim comme il le dit dans une vidéo qui a circulé dans les réseaux sociaux. La question se pose dès lors de savoir si les Camerounais ne sont pas dans un cycle infernal, un éternel recommencement entre les mains de vendeurs d’illusions qui se présentent avec le temps sous diverses facettes, mais avec le même objectif : faire leur business, avec le nom du peuple ?
Trois noms, trois trajectoires, la même déception pour le peuple. Avec Paul Biya le renouveau a vieilli, avec Fru Ndi, la souffrance n’est pas finie, avec Bello Bouba le pouvoir pour le peuple s’est éloigné. Ils se sont servi du peuple comme marche pieds pour atteindre leurs objectifs, se faire remarquer, gagner en notoriété pour s’éterniser au pouvoir pour l’un et mieux monter les enchères dans la négociation des prébendes pour les autres. Et ce peuple dans tout cela, abandonné à ses illusions. 2018 a vu l’entrée en scène de Maurice Kamto et Cabral Libi’i. Mais ces derniers seraient-ils sur la même voie, le sort du peuple est-il scellé ?
Les 183 milliards déjà engloutis par le sénat camerounais auraient offert au pays et au même coût 6 centrales solaires avec les mêmes caractéristiques, et même en intégrant le fait que tout est surfacturé au Cameroun et que la même centrale aurait coûté 50 milliards, le pays aurait au moins trois centrales pareilles, soit 480 000 ménages électrifiés. Ces fonds pouvaient aussi servir à améliorer l’offre en eau potable. Avec 5000 000 de francs cfa les points d’eau sont aménagés dans des villages et même en ville, 183 milliards équivalent à 36 600 points d’eau, ce qui fait 101 points d’eau dans chaque arrondissement du Cameroun, c’est-à-dire de l’eau pour presque tout le monde. Ce montant peut également être converti en salles de classes, en lits d’hôpitaux, en salaires des enseignants ou des infirmiers vacataires, en kilomètres de route rurales ouvertes et entretenues, en usines de transformation d’une ressource naturelle, en hectares de champ de culture du riz, du manioc ou de la patate douce, en fermes piscicoles ou avicoles, en quelques avions pour la compagnie aérienne nationale Camairco invisible dans ses propres aéroports, pour ne citer que quelques secteurs. Et on pourrait ajouter à ce montant ce qui est distribué pour la campagne électorale, et dont les chiffres restent secrets. Le Cameroun tend la main aux partenaires et aux institutions financières internationales tous les jours pour demander des prêts, et multiplie en interne des postes de dépenses inutiles à la nation, qui ne servent qu’à engraisser et entretenir la clique politicienne.
Aujourd’hui encore les enfants nés et grandi à New-Bell, de parents Bangangté et Bafia, sont obligés de payer le visa pour entrer au Cameroun, du simple fait qu’ils sont allés s’installer ailleurs. Le père a fermé la porte quand l’enfant est sorti de la maison, et l’a même renié, alors qu’il est allé chercher de quoi manger et nourrir la famille. Il est même parfois parti sans rien demander, il a pris les chemins risqués du désert et de la mer, il a réussi et quand il revient, il doit payer pour entrer dans la maison, on prend même ce qu’il a apporté, mais on lui rappelle après qu’il n’est plus de la maison quand il émet l’envie d’entreprendre quelque chose. La bible parle de l’enfant prodige, celui-là qui a demandé à son père sa part d’héritage, est allé dans un pays lointain le dilapider dans les jeux, a été obligé de travailler comme esclave pour survivre, mais s’est souvenu que son père était assez riche et employait des gens qu’il payait plus que ce qu’il gagnait. Il décida de rentrer demander pardon à son père et travailler dans ses champs pour un salaire au besoin, mais quand il revint, son père le reçu en fête, joyeux que son fils soit revenu, oublia toute la fortune qu’il était allé dilapider et le réintégra dans la famille. Au Cameroun, l’enfant est parti sans rien prendre, il revient avec les mains pleines, prêt à aider, mais est refoulé à la porte. Malgré les discours, la diaspora camerounaise reste indésirable au pays, l’article 31 de la loi de 68 le prouve bien.
À sa mort, le bus dans lequel Rosa Parks avait été arrêtée est drapé d’un linceul rouge et noir jusqu’aux obsèques officielles. Les premières places des bus de Montgomery restent vacantes jusqu’au jour de son enterrement, et sont recouvertes d’une photographie de Rosa Parks entourée d’un ruban noir portant l’inscription suivante : « La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s’est tenue debout en restant assise. » Dans son autobiographie publiée avec James Haskins en 1992 elle affirme : « Les gens ont répété à l’envi que je n’ai pas cédé ma place ce jour-là parce que j’étais fatiguée, mais ce n’est pas vrai. Je n’étais pas particulièrement fatiguée physiquement, pas plus qu’un autre jour après une journée de travail. Je n’étais pas si vieille, bien qu’on m’imagine toujours comme une petite grand-mère. J’avais 42 ans. Mais s’il y avait bien une chose qui me fatiguait, c’était de courber l’échine. » Une cause bien noble que celles qui rythment les journées internationales de la femme, comme le combat pour l’égalité des sexes.
Le combat pour l’égalité homme femme, quel que soit le moyen ou les instruments utilisés, comme l’innovation technologique dont on parle à l’occasion de la journée de la femme 2023, participe simplement du plan de déstructuration des sociétés bien établies, de déshumanisation de l’espèce humaine ou de déstabilisation de l’ordre divin et naturel des choses. A quelle fin, pourquoi la femme voudrait-elle être l’égale de l’homme alors que dieu a établi l’ordre des choses. Veut-elle que les rôles soient inversés dans le processus de procréation ? Toutes ces idées sont-elles l’œuvre de dieu ou du diable ? Quel bilan fait-on de cette lutte, si ce n’est la déstabilisation des familles à la base, et de la société plus globalement ? Ces question devraient se poser sans passion, car en observant la nature et les espèces vivantes qui peuplent la terre, on constate que chez les animaux par exemple, le problème de l’égalité des sexes ne s’est jamais posée, et ils ne se portent pas plus mal, au contraire ils semblent être plus que jamais en paix.
la doyenne d’âge de l’Assemblée nationale ne croyait pas si bien dire en parlant de la république des scandales. Sauf que ces scandales résistent et se multiplient aussi à cause de l’inertie parlementaire. De tout ce qui est évoqué, qui représentent dans les faits pas grand-chose, l’Assemblée nationale, dont une mission capitale est le contrôle de l’action gouvernementale, n’a jamais mis sur pied une commission d’enquête parlementaire prévue par les textes. L’appel à la rectitude morale des gouvernants et des gestionnaires de la chose publique par la doyenne d’âge, fait simplement échos des multiples appels souvent lancés par le président Paul Biya lui-même, mais restés sans effet. Tant que l’Assemblée nationale ne pourra pas utiliser l’instrument de la commission d’enquête parlementaire pour rappeler les dirigeants à l’ordre, elle pourra toujours crier du haut du perchoir pour faire sensation, sans rien changer au vieil adage qui dit : « le chien aboie, la caravane passe.»
Les voies désignées comme compétentes restent une fois de plus muette, laissant la rumeur ou ce qui est considérée comme telle, gagner du terrain. En attendant une communication officielle, le constat est que les enquêtes préliminaires n’ont pas encore permis de déterminer qui est le commanditaire de l’assassinat du journaliste, les faits retenus ont soigneusement évité le vocable assassinat ou meurtre. Se limitant à la filature, la torture et la complicité, tout se passe comme si le journaliste était encore vivant. Mais Martinez Zogo est bien mort, et le corps mutilé découvert en état de décomposition le 22 janvier, 5 jours après son enlèvement, repose bien à la morgue, en attendant que l’auteur de l’assassinat soit désigné. Les motifs retenus contre les inculpés sont déjà perçus au sein de l’opinion comme une volonté de noyer cette affaire d’assassinat, quand on sait qu’en comparaison avec d’autres affaires, des militants d’un parti politique ont souvent été placés en garde à vue par le même tribunal militaire et plus tard condamnés à des peines allant jusqu’à 7 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat, alors qu’ils avaient été interpellés dans la rue ou à domicile pour avoir annoncé une manifestation publique.
De tout temps les relations entre la presse et les gouvernements ont toujours été conflictuelles, caractérisées par un jeu de pouvoir où l’un cherche à dominer l’autre. La balance a toujours pesé du côté des gouvernements en raison de la mainmise qu’ils ont sur l’argent, la loi et la force publique. A l’aide de ces moyens, les gouvernements ont toujours travaillé à asservir et dominer les médias, transformer les journalistes en communicateurs ou les réprimer au besoin. Et le journaliste doit en permanence jouer la survie, mais fait parfois la proie des forces répressives des mains noires qui manipulent l’argent et le pouvoir. Martinez Zogo en a fait les frais, comme d’autres journalistes avant lui, et après cela il faut que les médias se taisent. Selon un adage africain, « Vous ne pouvez pas taper un enfant, et lui interdire de pleurer »
. Mgr Paul Etoga demandera de les gracier et de transformer leurs peines en emprisonnement à vie, ce qui fut fait. Ils passeront six mois dans la prison principale de Mbalmayo et seront par la suite transférés à la prison de Kondengui à Yaoundé. En août 2008, quand le journaliste revisitait les lieux, les assassins étaient tous morts en prison, dans des circonstances assez peu ordinaires, comme le confia Jean Baptiste Kounou, l’héritier spirituel du prélat : « En mourant, ils étaient devenus des déréglés. Certains mangeaient d’ailleurs leurs peaux et leurs excréments. Le jeune qui est sorti de la prison avant de mourir, est devenu fou. Il marchait de ville en ville. » Pour la mort de monseigneur Jean Kounou, qui avait été surnommé le prophète de Ngomezap, s’est sans doute réalisée cette prophétie de la bible dans Deutéronome 32 verset 35 qui dit : « A moi la vengeance et la rétribution, Quand leur pied chancellera! Car le jour de leur malheur est proche, et ce qui les attend ne tardera pas. »
Convoqué à la suite d’une dénonciation faite par un de ses collaborateurs, Danwe s’est, selon les informations de jeune Afrique, autodénoncé aussitôt que lui ont été présentés les éléments ayant conduit à son arrestation, lesquels le situaient déjà comme la pièce clé de l’organisation du meurtre de Martinez Zogo. Comment le directeur des opérations des services secrets du pays, décoré chevalier de l’ordre du mérite camerounais – la deuxième plus haute distinction honorifique du pays, le 20 mai 2021, est-il devenu le principal suspect d’un tel crime ? S’interroge le magazine. Qui situe son admission à l’École militaire interarmées (Emia), en 2002. Sorti en 2004, il devient lieutenant en 2007, et sera ensuite promu capitaine au début des années 2010, chef d’escadron en 2018, et, depuis le 1er janvier 2022, lieutenant-colonel de la gendarmerie. Un niveau assez respectable dans la hiérarchie militaire au Cameroun, mais également un niveau où on a accumulé suffisamment d’expérience et tissé assez de relations, couvert assez de collègues pour oublier que la tenue que l’on porte, est faite pour protéger la population, au lieu de semer au sein d’elle la mort et la terreur. La recrudescence des crimes impliquant les hommes en tenue tout grade confondu, a atteint des proportions inquiétantes, qui devraient amener ces corps à se regarder dans le miroir et surtout à réviser les manuels pour se remémorer de leurs missions, celle de dresser les murs de sécurité autour des populations, et non être des vecteurs d’insécurité
Au Mrc de Maurice Kamto, la mort de Martinez Zogo n’a pas mérité une marche blanche, même pas l’intention n’a été exprimée, quitte à ce que la police vienne à domicile interpeller ceux qui avaient cette intention. Au Sdf, le Chairman Ni John Fru Ndi est occupé à faire la purge au sein de son parti pour se débarrasser des cadres qui ne pensent pas comme lui et sécuriser son pouvoir, quitte à le léguer à qui il veut. Les autres partis politiques ont depuis longtemps aménagé leurs places au sein du pouvoir ou à côté, et entendent rester politiquement corrects. Dans la société civile, on pense déjà au projet à écrire pour la protection des journalistes et demander à des partenaires le financement, qui pourra toujours servir à quelques séminaires de renforcement des incapacités. Ailleurs un jeune s’est lui-même mis le feu dessus et le peuple n’a pas supporté que la misère entretenue par le pouvoir l’ait conduit à cet acte, au Cameroun un citoyen a été sauvagement détruit, mais les leaders des partis politiques, de la société civile et des syndicats cherchent plutôt à y tirer des dividendes, tout en mettant en application cette sagesse en vogue dans une jungle, selon laquelle « qui veut vivre longtemps vit cachée »
Dans ce discours, le chairman fixait le cap de la démocratie dont l’un des piliers centraux est la liberté d’opinion. De 1990 à 2023, beaucoup d’eau a coulé sous le pont, les mêmes mots n’ont plus les mêmes sens, les réalités ont remodelé la pensée, les attitudes ont changé, les pratiques ont muté. Cela s’explique simplement par le fait que la lutte érode, fatigue, use et épuise. C’est pourquoi à certaines positions il est recommandé de passer la main à un moment donné, au risque de reprendre le chemin inverse. Ce retour en arrière, ces contradictions paraissent souvent naturels, sans que les concernés ne s’en rendent compte, car comme le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument. L’alternance n’est pas un vain mot, elle contribue au moins à éviter les dérives autoritaires, que ce soit à la tête d’un parti politique, d’une entreprise publique, d’une institution, ou au sommet d’un Etat.
Dans tous les cas de figure, les faits et les lois sont immuables. Les faits c’est qu’un humain a été enlevé et odieusement torturé, assassiné et son corps abandonné sur un terrain désert. Aucun doute n’est permis là-dessus parce que le corps a été retrouvé et formellement identifié par la famille. Il est également établi qu’il ne s’agit pas d’un suicide, Martinez Zogo a bien été assassiné par un tiers. A côté de ces faits, il y a la loi qui interdit à quiconque de se rendre justice, de donner la mort, de profaner un corps et surtout qui consacre la formule selon laquelle « nul n’est au-dessus de la loi », dans un Etat de droit. Les réseaux sociaux, les médias étrangers ou nationaux, les communiqués et contre communiqués, sont tous des éléments qui gravitent autour du point central, mais qui ne sauraient être des éléments de diversion ou de distraction. Dans un Etat de droit justice doit être rendue, c’est-à-dire que le cerveau du crime doit être trouvé et punis comme tel, qu’il soit Pierre ou Paul, les deux servant d’ailleurs la même cause, selon les évangiles.
Malgré des fortes rumeurs selon lesquelles ces symptômes avaient été provoqués par des substances qu’une main noire lui aurait fait ingurgiter, le gouvernement n’a jamais jugé bon de les dissiper en clarifiant les choses. 9 ans après, les causes réelles de sa mort font encore l’objet des supputations, et l’opinion fait vite le lien entre le combat pour une société juste qu’il menait, et cette mort, surtout que 4 ans avant sa mort, l’un des ouvrages les plus révélateurs qu’i a laissé est intitulé « Le Cameroun sous la dictature des Loges, des sectes, du magico-anal et des réseaux mafieux : de véritables freins contre l’émergence en 2035 : la logique au Cameroun de la performance » publié en 2012. Le titre à lui seul en dit long, et traduisait surtout le courage de l’homme que rien n’arrêtait quand il fallait défendre les causes juste. Le rappel à la mémoire de sa vie et de ses œuvres dans un contexte secoué par le lâche assassinat de Martinez Zogo, est pour dire que son cri pour une société de justice est plus que d’actualité, et ce rappel va surtout en direction de la jeunesse en laquelle Ateba Eyene croyait, seule en mesure de prendre son destin en main, se défaire d’une génération de gouvernants dépassés et en déphasage, pour fonder une autre société, celle de l’espoir, assise sur l’éthique que le fils de Bikoka prônait à travers son club Ethique.
A qui profite ce cafouillage informationnel ? Pourquoi ni le ministre de la communication, ni le Secrétaire général de la présidence de la république ne s’avancent plus sur le sujet en faisant le up to date pour la bonne information du public ? Les experts en droit ont expliqué qu’en créant une commission mixte gendarmerie/police, l’enquête s’était déplacée du terrain judiciaire pour devenir administrative. Privant ainsi un éventuel procureur de la possibilité de faire le point au jour le jour comme cela se passe ailleurs, pour donner la primeur au patron de l’administration. Et sauf erreur d’interprétation, le patron de l’administration camerounaise, celui qui coordonne l’action gouvernementale est le Premier ministre chef du gouvernement, à qui s’adresse légitimement la question : quelle est la version officielle ? Continuer à se taire c’est donner raison au courant d’opinion qui pense que le gouvernement essaie de gagner du temps pour laisser passer les passions…et noyer l’affaire.
Dans l’histoire de David et Goliath, David pris en main son bâton, choisit dans le torrent cinq pierres polies et les mit dans sa gibecière de berger et dans sa poche. Puis, sa fronde à la main, il s’avança contre le Philistin. Le Philistin regarda et lorsqu’il aperçut David, il le méprisa, ne voyant en lui qu’un enfant blond et d’une belle figure. Zogo Martinez n’avait que son micro et ses papiers, et les puissants ne voyaient en lui qu’un petit homme avec une grosse touffe de cheveux, ils étaient loin d’imaginer que son cadavre serait comme cette pierre qui frappe au front de Goliath et cause sa chute. C’est pourquoi ils ont commis l’erreur de ne pas le faire disparaître, ils ne savent pas pourquoi ils ne l’ont pas fait disparaître, ils le regrettent sans doute en silence, mais c’était dit et fait ainsi, car toute chose a une fin, et le déclic vient souvent de là où on s’attend le moins. Les bourreaux de Martinez Zogo, du haut de leur puissance, n’avaient pas imaginé qu’un corps mutilé et jeté sur un terrain vague ferait autant de bruit, ferait perdre le sommeil à tant de monde. Sa majesté Sokoudjou Jean Rameau dit qu’il y a des viandes qui sont amères dans la bouche. C’est ainsi, et tous les adeptes des pratiques obscures devraient le savoir, qu’on finit toujours par commettre pas une erreur, mais l’erreur…
Il n’est pas exclu que ces attitudes tendant à discréditer l’enquête en cours et à disculper les suspects, aient un prix. On n’est pas loin de faire croire que les auteurs de ce crime ne sont pas des Camerounais et qu’il faudrait aller les chercher à l’extérieur du pays. Mais l’histoire est têtue, la nature est fidèle. S’il y en a qui prennent l’argent du sang, libre à eux, il faut bien vivre. Mais chacun devrait fermer les yeux et visualiser son fils, sa femme, sa mère, son père, son frère, son ami cher subir les atrocités que Martinez Zogo a subies, puis s’imaginer en train de prendre de l’argent pour se taire ou désinformer. Comme l’argent ne se mange pas en billet, il va bien acheter du pain pour son enfant, mais qu’il se dise bien que l’enfant en mangeant ce pain serait en train de boire du sang. Cet argent utilisé à n’importe quoi, contaminerai cette chose de sang. Voiture, bière, maison, tout ne sera que sang. Dans l’histoire de Judas Iscariote, il a eu un dernier sursaut de conscience et est revenu remettre l’argent que personne n’a voulu reprendre, mais dans le cas d’espèce, il y en a qui serait en train de faire pire que Judas. Au lieu de remettre, ils en prennent même après que le sang soit versé.
« Dans toutes les sociétés où règne l’impunité, on cherche par tous les moyens à provoquer l’amnésie collective. Il est important, par conséquent, de comprendre pourquoi impunité et musellement de la mémoire vont de pair et quelles conséquences cela implique-il pour la société. Au-delà de la quête élémentaire de justice de la part des victimes, la première obligation est d’empêcher par tous les moyens que l’histoire ne se répète. Que les leçons apprises dans une souffrance incommensurable se transforment en bénéfice non seulement pour ceux qui luttent pour cicatriser les blessures, mais aussi pour les nouvelles générations. Le premier impératif pour y parvenir est de connaître en détail et dans toute son ampleur les conséquences de la catastrophe vécue. Mais se rappeler le passé pour en tirer de véritables enseignements suppose que l’on puisse en avoir une connaissance exacte. Ce n’est jamais le cas pendant une période de dictature : la société toute entière a été soumise à la désinformation la plus totale, à l’isolement, à l’incommunication et à la peur. Ce sont des années de chape de plomb, où la population a été emprisonnée dans le silence, s’évertuant à développer des mécanismes de survie. » Dire la vérité et toute la vérité sur les crimes, humains ou financiers, est dès lors une thérapie pour les populations, qui se sentent soulagées, en plus d’être le meilleur moyen de rendre hommage aux victimes, que ce soit l’Abbé Mbassi, ou Martinez Zogo
Pour que les jeunes s’intéressent à l’agriculture, il faut qu’ils aient accès au foncier, et depuis que les experts critiquent la loi foncière existante en demandant qu’elle soit revue pour faciliter l’acquisition des terres, la réponse du gouvernement a été d’augmenter les taxes sur les transactions foncières dès 2023. Les jeunes ne tarissent pas de génie dans la fabrication des produits artisanaux, mais pour quel marché ? Ils sont en mesure de fabriquer des meubles de très grande qualité esthétique avec du bambou ou du bois, mais le mobilier de bureau des administrations est renouvelé chaque année par des meubles sortis des conteneurs. Comment vont-ils développer l’économie numérique quand l’électricité est rationnée, quand la société nationale Camtel est incapable de fournir une connexion internet en qualité, en quantité et au meilleur prix et se fait même battre sur le marché par les opérateurs privés qui sont pourtant ses clients ? Un vieux d’un âge avancé, malgré sa sagesse et son expérience, peut-il vraiment comprendre et résoudre les problèmes d’un jeune de 25 ans, dans un monde qui court de tous les côtés ? Trop de questions qui poussent à implorer la classe dirigeante vieillissante, à faire preuve d’un peu d’amour du 14 février, à l’endroit de la jeunesse du 11 février, ne serait-ce qu’à l’occasion du partage du gâteau du 13 février
A 90 ans il sait qu’il a tout donné pendant 41 ans de pouvoir, et n’a plus de miracle à faire. Il souhaite qu’on lui soit reconnaissant pour ce qui a été bien fait, ou qu’on le pardonne pour ce qui ne l’a pas été. Sauf que quand il jette un coup d’œil dans le pays, il a peur de ce qui va se passer derrière lui, il a peur de constater que le pays est devenu un no mans land où les uns et les autres s’entretuent pour des prébendes, où l’industrie du crime est bien installé, un pays où l’unité de détournement est le milliard, un pays où on n’est même pas capable de lui offrir un stade en son nom, malgré des centaines de milliards engloutis. Demander à un président de la république à 90 ans de se représenter à l’élection présidentielle est loin d’être de l’amour, c’est à la limite de la méchanceté, c’est comme demander à son père de 90 ans de continuer à aller couper les arbres dans le champ ou de continuer à monter sur le palmier, alors qu’il a élevé des enfants qui peuvent prendre la relève. Mais le président Biya du haut de ses 90 ans n’est pas idiot, s’il ferme souvent les yeux cela ne veut pas dire qu’il ne voit pas, car comme dit l’adage, un vieux assis voit plus loin qu’un jeune debout.
Il peut alors arriver facilement que sous l’influence de l’argent, la force de l’ordre ou la justice prête main forte au groupe, si certains membres de ces corps institutionnels ne sont pas simplement recrutés par les groupes. La mise aux arrêts des hauts responsables des services de renseignements camerounais dans la procédure d’enquête suite à l’assassinat de Martinez Zogo, et le nom du ministre de la justice qui revient dans les dénonciations, font croire qu’on y était déjà arrivé au Cameroun. Il est également démontré que les groupes criminels ne s’implantent et se développent que face à d’autres, avec lesquels ils sont en concurrence pour des objectifs précis. Si Martinez Zogo, et bien d’autres qui ont été assassinés avant lui dans des conditions obscures sont des victimes des groupes criminels organisés, combien en compte le Cameroun ? Toujours est-il qu’il y a désormais urgence de faire le ménage nécessaire, si jamais les forces institutionnelles ont encore la virginité nécessaire pour. Et même si c’était le cas, quelles sont les chances d’y arriver, quand les responsables en charge de la lutte contre la grande criminalité sont soit mouillés, soit sont désormais réfugiés dans le ponce pilatisme que cache mal l’expression devenue commune : « je veux voir mes enfants grandir » ?
En attendant de poser ces questions et d’y apporter des réponses, l’industrie du crime a atteint la côte d’alerte, avec la banalisation de la vie humaine. Les motivations importent désormais peu, l’essentiel c’est d’ôter la vie, en y mettant si possible le plus de cruauté possible. On prend plaisir à tuer, à mutiler, profaner, soit pour assouvir des appétits cyniques et protéger des intérêts politico-économiques, qui permettent de rouler dans un luxe qui brille de sang, soit pour emporter des parties du corps pour des livraisons occultes qui nourrissent des sombres pratiques, entretiennent l’illusion du pouvoir et d’invulnérabilité, comme c’est le cas du jeune Fritz Essoh Essoh dont l’âge tournait à peine autour de la dizaine. Ces moments si durs et cruels, ne sont-ils peut-être pas le signe du temps, qui appellent tous et chacun, à revoir sa propre vie ?
Plus de 5 ans après, l’enlèvement le 17 janvier 2023 et l’assassinat de Martinez Zogo semble avoir ouvert la boite de Pandore. Dans le cours des dénonciations, l’on apprend que Mgr Benoît Bala avait découvert que les enfants internés au petit séminaire Saint André de Bafia, étaient régulièrement amenés en excursion à son insu, des sorties qui en réalité étaient des prétextes pour aller offrir ces enfants aux hommes de l’ombre pour des pratiques de pédophilie. Il avait alors réuni suffisamment d’éléments pour confondre les mis en cause, lesquels ont anticipé pour le faire taire, ou pour le mettre dans l’eau, après avoir également réglé le compte du recteur du petit séminaire Armel Djama, retrouvé mort dans sa chambre 3 semaines avant la disparition du prélat. A l’âge de 58 ans, Monseigneur Jean Marie Benoit bala a été frappé par ces mains obscures qui sèment la terreur et impose la loi de l’ombre, il faisait partie de ces anges de lumière qui allument la torche que les forces du mal cherchent en permanence à éteindre, mais que la postérité a intérêt à garder allumée.
Quel que soit le ou les coupables désignés en fin de compte, il reste constant qu’un ou des Camerounais ont commandité le meurtre, et que d’autres Camerounais ont exécuté la sale besogne. Autant le travail consistera à extirper la gangrène de la société, autant il serait important de se poser les questions essentielles : comment la société camerounaise est-elle arrivée à fabriquer de pareils monstres, combien sont-ils, que sont-ils capables de faire, jusqu’où peuvent-ils aller, de quels moyens financiers disposent-ils ?…. A l’instar du pays des animaux malades de la peste de Jean de la Fontaine, le Cameroun est un pays malade, de ses pratiques, de ses habitudes, de ses institutions, de ses valeurs, bref d’un mal qui répand la terreur partout, jusqu’aux extrêmes comme l’illustre le meurtre de Martinez Zogo. C’est cette société malade, en crise des valeurs, qui produit les monstres comme les assassins du journaliste et d’autres victimes antérieures. Le mal est plus profond que ne le montre les apparences, la pieuvre a des tentacules et des ramifications plus qu’étendues, et la potion curative va au-delà de l’emprisonnement d’un assassin. Avec la mort de Martinez Zogo l’abcès a été crevé, il faudra curer complètement le caniveau, sinon l’assassin livré pourra se trouver être un sacrifié, dans le but de mieux protéger la pieuvre.
Si ceux qui rendent compte directement et officiellement au président de la république sont inquiétés, que dire de ceux qui n’ont aucune fonction officielle, ou de ceux qui ne sont que des ministres alors que les prisons sont pleines de leurs anciens collègues. Dans une récente publication dans les réseaux sociaux, David Eboutou expose la loi de finitude que lui a enseignée le professeur Bekolo Ebe en prison : « Il m’avait dit…de ne jamais oublier qu’il existe une loi immuable. Il l’avait appelé la loi de la finitude. Il m’avait dit que c’est une loi irréfutable qui consacre la réalité implacable qui veut qu’il vient un jour où, tout fini… par finir !! » Les hommes peuvent toujours se prévaloir des positions sociales et des fortunes pour se croire tout permis, y compris supprimer la vie d’un homme et jeter son corps dans la nature, ils peuvent par la suite occuper les premiers rangs à l’église ou compter parmi les plus gros donateurs, Dieu ne se laisse pas impressionner, ses voies restent insondables, et comme il est écrit : « Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont,… » 1 Corinthiens 1 27-28
Celui qui a été cambriolé croit que tout le monde autour de lui, au quartier ou au travail, en association ou en famille, peut avoir monté ou exécuté le coup, tant que l’auteur n’est pas identifié. De même qu’il est finalement rassuré quand son bandit est arrêté, de même les populations sont rassurées quand elles savent qui est l’auteur d’un forfait. Autrement, la suspicion reste de mise, tant qu’elles sont conscientes qu’un tueur froid rôde autour, qui peut frapper à tout moment, à tout heure et n’importe qui, surtout sans être inquiété. Communiquer sur l’évolution d’une enquête, tout en ménageant le secret d’instruction n’est donc pas une faveur à l’endroit des populations, mais un devoir de transparence avec effet pédagogique et psychologique. Qui a ordonné l’assassinat de Martinez Zogo, pourquoi, à quel titre, sont autant de question qui restent en suspens, 20 jours après. Pour combien de temps encore ? Malgré les communiqués gouvernementaux jusqu’ici publiés sur le sujet, il subsiste le sentiment qu’il y a une épaisse couche de nuage qui voile encore l’identité du cerveau de ce crime. Et à l‘instar de la fumée blanche du Vatican, il est impatiemment attendu, le rayon de soleil qui va dissiper ce nuage, et faire la lumière sur ce monde obscur du crime.
Le communiqué du Secrétaire général à la présidence de la république du 02 février annonçant l’arrestation des premiers suspects, précise : « le président de la république réaffirme sa détermination à continuer avec le gouvernement, ainsi que les Camerounais et les Camerounaises de bonne volonté, son combat en faveur de la démocratie, des droits de l’homme, de la bonne gouvernance et du progrès. » Le mot combat utilisé ici n’est pas anodin, car il est permanent, et l’ennemi de toutes ces valeurs est partout, même à l’intérieur. Raison de plus pour ne pas crier victoire trop tôt avec l’arrestation des premiers suspects dans l’assassinat de Martinez Zogo. De même, l’arrestation des supposés intouchables de la république, devrait faire comprendre à tous les adeptes de telles pratiques imbus d’eux-mêmes, dans le but de protéger des fortunes douteuses que la roue tourne, et qu’un adage africain dit : « le baobab que la tornade va renverser ne voit pas le ciel s’assombrir. »
L’histoire étant têtue, on peut dire que depuis le 17 janvier 2023 le Cameroun vit la même histoire avec l’affaire Martinez Zogo, à la différence que le train de la mort a laissé place au journalisme de la mort. Comme la plupart des nationalistes, ces 27 victimes du 1er février 1962, il y a 61 ans, sont restées dans l’anonymat, pas de stèle en leur hommage à la gare de Yaoundé, et suivant la logique néocolonialiste, leur histoire n’est pas évoquée dans les enseignements scolaires. Les pouvoirs d’alors et d’après n’ont jamais voulu faire la lumière sur cette affaire, dont l’écho et la mobilisation faite autour avait plutôt amené le président Ahidjo à édicter le 12 mars 1962 la loi contre la subversion, en vertu des pleins pouvoirs qu’il détenait depuis le 1er octobre 1961. La substance de cette loi peut se résumer en ces termes : quiconque manifeste un quelconque désaccord avec le pouvoir, sous quelque forme que ce soit, sera considéré par ce même pouvoir comme « subversif » et puni comme tel. Le but était d’enterrer l’affaire, et officiellement elle l’est restée, 61 ans déjà.
Une volonté qui doit amener à poser la question simple et sincère : à qui profite le crime ? Ce qui devrait écarter la thèse d’un crime démentiel ou passionnel, du tireur isolé. Les enquêteurs ne devraient pas présenter à l’opinion un coupable du genre Lee Harvey Oswald, ce bouc émissaire désigné dans l’assassinat le 22 novembre 1963 du 35eme président des Etats Unis John Fitzgerald Kennedy comme auteur du crime, alors que tout démontrait qu’il y avait complot. Après 36 heures de garde à vue et 12 heures d’interrogatoire sans assistance légale, Oswald avait été abattu par Jack Ruby dans les garages du quartier général de la police de Dallas, en direct, devant les journalistes et sous les yeux de millions de téléspectateurs, alors que la police s’apprêtait à le transférer des cellules de la police vers la prison du comté. Les enquêteurs ne devraient pas non plus présenter au public le muscle ou l’exécutant, mais le cerveau ou le commanditaire, et surtout faire d’une enquête à priori impossible au vu du nombre d’enquêtes sans issues au Cameroun, une impossible enquête, celle que personne n’espérait plus.
Dans les coutumes bantu authentiques, pures et respectueuses des traditions, c’est le chef qui convoque ses sujets, quel que soit leurs rangs sociaux. Mais la tenue de cette réunion chez le ministre élite de la Lekie, laisse croire que c’est lui qui l’a convoqué et présidé. La précision faite du lieu de la tenue de cette réunion en tout début du communiqué n’est d’ailleurs pas anodine, le vrai auteur du contenu a tenu à ce que cela soit su. Chacun veut tirer son épingle du jeu, chacun installe désormais son comptoir autour du corps de Martinez Zogo, on oublie vite l’horreur, la cruauté, la violence et le cynisme qui ont entouré la mort de Martinez, on porte des gants pour demander justice, là où les bourreaux se sont assurés que la cruauté étaient à l’extrême.
Fin mai 2017, l’abbé Armel Djama, recteur du petit séminaire de Bafia est trouvé mort dans sa chambre, quelques jours avant monseigneur Benoit Bala. Les chroniques de ces assassinats font également cas du prêtre Lucien Anya Noa dont le corps est retrouvé le 10 novembre 2007 derrière la porte d’une chambre du domicile de feu Belinga Eboutou, alors représentant diplomatique du Cameroun auprès des nations unis à New-York. Le Père Anya Noa avait bouclé une enquête sur un réseau d’homosexualité au séminaire Saint Paul du diocèse de Mbalmayo et s’apprêtait à donner le rapport au Vatican.
Au vu de ce lourd passé pas toujours évident à porter pour l’église, le silence face à l’assassinat de Martinez Zogo s’apparente désormais à une confession sourde, une méditation dans le silence devant une situation qui semble échapper à tout contrôle. Mais si l’église est la première à baisser les bras, qui pour entretenir l’espérance ? L’église aurait-elle laissé ses ouailles à la merci du diable, le berger aurait-il abandonné ses brebis ente les mains des loups ?
La pieuvre est en mesure de mettre en corrélation ou en coordination les différents tentacules qu’elle contrôle pour atteindre un objectif, en général le contrôle sur les détenteurs de tous les pouvoirs et du pouvoir suprême. En général la pieuvre ne cherche pas à gérer un pays, mais à contrôler les gestionnaires d’un pays. Elle impose le silence, la loi de l’omerta, et n’hésite pas à faire le ménage quand quelqu’un se montre trop bavard, avec une main noire impitoyable, qui ne tarde pas à se faire sentir face à la rage sourde d’un enfant du pays qui voit, subit, se révolte et dénonce l’indénonçable au pays de l’omertà. Martinez Zogo est passé par là, et nul ne s’étonne que les survivants demandent à vivre désormais sous escorte policière. Les acteurs du Cameroun de l’ombre tiennent le pays en otage, et il en sera ainsi jusqu’à ce que le pouvoir central s’émancipe, et permette au pays de connaître son Eva Joly.
Martinez Zogo faisait partie de cette race d’humains qui montrent la lune, mais on regarde les défauts de leurs doigts. Ce qui a été le cas par le passé de nombreux martyrs parmi lesquels Castor Osendé Afana, l’un des dirigeants nationalistes de l’Union des populations Cameroun, dont l’assassinat avait aussi été décidé alors qu’il réclamait comme ses camarades la libération des Camerounais par des lobbies coloniaux. Son corps avait été retrouvé dans une forêt de la Boumba et Ngoko et enterré à l’aide d’un couteau par son aide. Là au moins ses bourreaux étaient des militaires identifiables, qui agissaient à visage découvert et assumaient plus ou moins. La fatwa pour la mise à mort a été décrétée contre Martinez Zogo, alors qu’il revendiquait la clarté dans la gestion de l’argent du peuple. Son corps aussi a été retrouvé en état de putréfaction, liquidé par une main obscure qui manque même le courage d’assumer. A 51 ans il s’en est ainsi allé, le monde entier est unanime qu’il ne méritait pas pareil sort. L’opinion réclame que justice soit faite et que son sang ne soit pas versé pour rien, son épouse réclame que la nation le reconnaisse comme martyr de la république. Sera-t-elle seulement entendue !
10 jours après l’enlèvement de Martinez Zogo, et son assassinat par la suite, le gouvernement ne peut prétendre que son « enquête » lui a permis seulement de découvrir le corps. Le contexte, le cours des évènements, des informations circulant sur les réseaux sociaux devraient déjà avoir donné à la justice de quoi interpeller des suspects. Dans d’autres circonstances, au mépris de la présomption d’innocence, des personnes interpellées sont quotidiennement présentées à la presse par les unités de police et de gendarmerie, et qualifiées sans précaution de bandits de grand chemin. Dans la même logique, le gouvernement devrait déjà sinon présenter au public des suspects identifiés pour ce crime qu’il qualifie lui-même de crapuleux, du moins donner leurs noms. Et s’il n’y a pas encore de suspect, cela devient suspect.
Au regard de tous ces cas d’enquêtes ouvertes et non fermées, celle de l’assassinat de Martinez Zogo apparait comme celle de tous les défis, de tous les démentis, celle qui devra permettre au gouvernement de redorer son blason et tenter de restaurer la confiance au sein de l’opinion. La partition à jouer est énorme pour le gouvernement, les attentes sont nombreuses pour les populations. Pendant longtemps, l’ouverture d’une enquête au Cameroun a été synonyme de l’ouverture d’un cercueil pour enterrer l’affaire. Au point que le journaliste Jean Baptiste Sipa, dans la rubrique « Takala et Muyenga » qu’il animait au journal Le Messager à l’époque, faisait parler ses deux personnages. L’un d’eux après avoir énuméré de nombreux cas d’affaires dont on attendait les résultats de l’enquête au Cameroun, se proposait d’ouvrir une enquête sur ces enquêtes non abouties. Et son ami de lui répondre « si tu le fais, on te tue et on ouvre une enquête.» L’enquête sur l’affaire Martinez est une occasion pour le gouvernement soit de conforter l’opinion sur cette mauvaise foi décriée, soit de refaire son image, en servant au public non plus une enquête impossible, mais l’impossible enquête !
Martinez Zogo est-il victime d’une guerre des clans, son assassinat est-il un message qu’un clan envoie à l’adversaire en face, et si oui cet adversaire va-t-il rester les bras croisés, ou prépare-t-il froidement la vengeance ? Va-t-on assister à un bain de sang, le Cameroun va-t-il devenir le Far West ? Qui sera la prochaine victime ? Un autre journaliste, une femme, un enfant, une maison qui va prendre feu, une voiture qui va exploser au démarrage ? Le journaliste en particulier, et le citoyen en général fait un effort pour rester serein, mais le gouvernement à la lourde responsabilité d’arrêter le massacre, au plus vite, comme il l’a promis, en commençant par livrer à l’opinion le coupable. Le vrai coupable, pas celui qui a exécuté la mission, mais le commanditaire, « quel que soit son rang social », pour paraphraser le président Paul Biya, dans son discours prononcé il y a exactement 24 jours.
Ils l’ont fait, ils ont commis le crime, le citoyen est désormais en sursis
Qu’est ce qui dans un passé récent peut exposer le journaliste Martinez Zogo à un enlèvement ? D’après le journal en ligne camerounweb.com, il avait fait des détournements des deniers publics à travers des marchés publics fictifs son plat de résistance, et faisait sans cesse des dénonciations sur le braquage organisé des lignes 65 et 94 du budget de l’Etat. Il avait à cet effet compilé des documents de près de 300 pages indiquant dans les détails les montants siphonnés de ces lignes, les entreprises fictives inconnues du fisc qui étaient utilisées, les identités bancaires et les bénéficiaires. Ces documents avaient été remis à la présidente de la Cour d’Appel du Centre, à la présidence de la République, au ministère de la Justice, au Contrôle supérieur de l’Etat entre autres. Son malheur viendrait-il de là ? La famille n’a pas été contactée pour la demande d’une rançon, et le véhicule décrit comme ayant servi à l’enlèvement ne semble pas indiquer ce les auteurs ont faim. Si la rançon n’est pas le mobile de l’enlèvement, chercherait-on alors à le faire taire, si oui qui ? Ou pour s’interroger comme dans le milieu des enquêtes, à qui profite le crime ? Aucune piste n’est désormais exclue.
Les menaces et les chantages ne faisaient pas plier l’homme dans une rectitude qui dérangeait. Des fois il recevait des lettres de recommandations pour un marché, soit disant provenir de son ministre de tutelle. Il mettait les lettres de côté, tranchait en toute objectivité, et le lendemain se rendait à Yaoundé pour remettre les lettres au ministre, qui de surcroît étaient de fausses. Beaucoup de hautes personnalités de la région et des élus locaux se sont heurtés à la rectitude morale et l’intégrité de Jean Talla, unanimement reconnu dans tous les domaines de la vie comme une espèce en voie de disparition. L’instituteur a enseigné la vertu aux enfants à l’école, il l’a enseigné aux adultes en tant que président de la commission des marchés publics, surtout en prêchant par l’exemple. Il s’est éteint le 16 janvier 2023 au petit matin à son domicile de Bafoussam. Au cours de sa vie, il a été comme une étincelle dans l’obscurité, essayant à sa manière de montrer le chemin. Il s’en est allé laissant derrière lui toute sa vertu, comme une bouteille jetée à la mer, dans l’espoir qu’elle soit pêchée au plus vite.
Tandis que les agents des forces de l’ordre réquisitionnées pour surveiller le respect d’une mesure, comme la fermeture des débits de boissons ou l’interdiction de circuler pours les motos, embarquent systématiquement tout contrevenant, tandis qu’un voleur surpris dans un quartier ou au marché est interpellé immédiatement, s’il échappe à la justice populaire, l’élite délinquante continue de jouir de sa liberté d’aller et de venir, même avec toutes les preuves matérielles de sa délinquance réunies. Sa culpabilité est diluée dans les procédures, et finit par s’évanouir. La Commission nationale anticorruption, l’Agence nationale d’investigation financière, la Chambre des Comptes de la Cour suprême, toutes ces institutions peuvent boucler une enquête et ficeler un dossier inattaquable sur la corruption, le trafic d’influence, les détournements des deniers publics, les marchés fictifs, les prises d’intérêts, de l’argent liquide conservé dans des valises à domicile, des noms peuvent être cités, le dossier échoue finalement dans un tiroir.
Dans des scénarii de film, on a souvent vu des partenaires entrer en conflit pour le partage des gains. On voit par exemple des situations où un entrepreneur, n’en pouvant plus de payer des fortes rétro-commissions à tous les niveaux, suffoque à un moment, redevable à ses sous-traitants, faisant face à des mouvements d’humeur et devant les travaux qui n’avancent pas. À bout de souffle, il lâche tout, fait fuiter quelques informations, procède par chantage et menace de tout abandonner. En face, le partenaire exige que ses engagements soient tenus, aussi bien au niveau des commissions à verser que de l’avancement des travaux, car dans le milieu, le business c’est le business. Les deux complices finissent par s’entendre, se rendant compte que le bruit attire déjà beaucoup de curieux, et dans le milieu il n’est pas bon d’être éclaboussé. Et on se remet au travail pour laisser passer la tempête. Et si Magil et le ministère des Sports étaient en train de servir un film au Camerounais ! Toujours est-il que le Complexe sportif d’Olembe porte plus que jamais bien son nom, il est complexe. Et plus il l’est, plus lourde est la facture que paie le contribuable.
Difficile de penser que c’est l’argent gagné dignement, payé par les virements bancaires, et qu’ils ont choisi d’aller décaisser pour le conserver en liquide à domicile. L’explication la plus plausible qui est peut être donnée à la présence du liquide dans les domiciles, c’est qu’on ne veut pas qu’il laisse des traces. Et quel argent gagne-t-on honnêtement qui ne devrait pas laisser des traces ? Il ne reste plus qu’à conclure que c’est l’argent de la corruption, des retro commissions sur les marchés publics, de l’argent dont on ne peut justifier l’origine, c’est pour cela qu’il n’est pas déposé dans les banques. Ces institutions financières sont obligées d’ouvrir les yeux et demander la justification des importantes sommes déposées chez elles, et même alerter les services compétents comme l’Agence d’investigation financière en cas de soupçon, au risque d’être étiquetées comme finançant le terrorisme. Les détenteurs des sommes d’argent aux origines douteuses n’ont dès lors pas de choix que transformer leurs plafonds ou dessous de lits en coffres forts que se plaisent à visiter les cuisiniers, chauffeurs et autres techniciens de circonstance.
Au-delà des habitudes quotidiennes, le ponce-pilatisme dans lequel se complaisent les Africains s’est avéré néfaste et compromet le développement. Les Africains en général continuent pour la grande majorité à rejeter la responsabilité de leur malheur sur la colonisation et l’impérialisme, tout en lui faisant complètement allégeance. On accuse les multinationales occidentales de venir en Afrique piller les ressources naturelles, alors que ces dernières admettent devant la justice de leurs pays qu’elles passent par les dirigeants et autres hauts responsables africains pour avoir accès à ces ressources, contre des fortes enveloppes. Les affaires Elf en France et Glencore aux Etats Unis et en Angleterre en sont des exemples patents. Inconsciemment, les Africains ont abandonné leur destin entre les mains des autres, et dans une fuite en avant permanente, se confortent dans l’idée que le changement de leur situation dépend des autres. Comme Ponce Pilate, tout le monde prétend ne rien avoir avec des situations dont il détient pourtant la clé de l’énigme. On reste dans l’indifférence qui est en réalité la mort lente de l’humanité véritable
Njimoluh Seïdou Njoya fut à ce sujet le tout premier pèlerin bamum à la Mecque en 1947 accompagné de quelques responsables religieux. A son retour des lieux saints il redouble d’ardeur dans son engagement à encourager l’expansion de l’islam, à travers un enseignement adapté aux réalités du milieu ouvert au progrès et au développement. Si le royaume Bamoun reste aussi célèbre, c’est parce que le 18 eme roi Njimoluh Seïdou Njoya, géniteur de Ibrahim Bombo Njoya, a su allier l’islam adopté par son père aux traditions ancestrales, en prenant soin de ne pas laisser la religion venue d’ailleurs assimiler la culture et les traditions locales. Le jour de son intronisation, il déclara « j’aurai les affaires de Dieu dans ma main droite et les affaires de la tradition dans ma main gauche. »
Les pénuries à répétition sont simplement le signe annonciateur de l’augmentation du prix à la pompe. Mais au stade où on en est, même une augmentation des prix ne garantit pas la disponibilité du produit en permanence. Une petite fille, dans toute sa naïveté, proposa un jour à son père qui éprouvait des difficultés à lui acheter le lait chaque matin, d’acheter une fois la vache, comme cela on aura plus besoin d’acheter le lait, il suffira de traire l’animal. La vache dans le cas d’espèce, c’est la Sonara, elle existe même déjà, il suffit de la mettre à jour. Cela ne coûtera sans doute pas les 700 milliards de subventions que le gouvernement dit avoir consenti en 2022 pour maintenir le prix du carburant à la pompe. Et même si c’était le cas, cela permettrait de paver le chemin, pour des lendemains meilleurs…
» Le document est paraphé côté nigérian par Chief Bayo Ojo, Attorney General et ministre de la Justice, chef de la délégation du Nigeria à la Commission de suivi, et côté camerounais par Maurice Kamto, ministre délégué auprès du ministre de la Justice, chef de la délégation du Cameroun à la Commission de suivi. 5 ans après, le 14 août 2013, le Nigéria se retirait définitivement Bakassi. Mais la pilule n’a jamais vraiment été avalée par le grand voisin du Cameroun, malgré ces accords. Depuis quelques mois, des voix s’élèvent encore pour dénoncer ce qui est appelée au Nigéria une erreur monumentale, celle d’avoir accepté de céder Bakassi. La pression est de plus en plus exercée sur le gouvernement pour qu’il revienne sur cette décision, avec même en sourdine des menaces d’invasion de Bakassi par des groupes armés (qui ont toujours existé comme les Bakassi freedom fighters), si le gouvernement ne réagit pas. De quoi remuer les dossiers diplomatiques et judiciaires de cette affaire Bakassi, qui ne peut se traiter qu’en haut lieu, et par les personnes concernées, en l’occurrence Paul Biya et Maurice Kamto. Ceci explique-t-il cela ?
Quel volume de marchandises est ainsi écoulé sur le marché camerounais chaque jour, chaque mois, chaque année, et combien d’argent perd le fisc dans ce cafouillage ? Mais il reste constant que si cette pratique prospère, c’est bien avec la complicité d’un système de corruption trouvé sur place. Il est difficile de dire que les commerçants chinois sont venus avec l’intention de contourner le fisc, mais il est facile de penser qu’ils ont été entrainé sur place par les acteurs déjà moulés à la corruption, lesquels leur auraient d’ailleurs proposé des pistes, maîtrisant parfaitement les failles qu’offre la machine fiscalo-administrative. L’Etat perd beaucoup d’argent dans ces pratiques, mais l’assainissement de ce milieu qui pourrait renflouer davantage les caisses, semble plus difficile à faire que de doubler le prix de la vignette automobile ou du timbre sur le permis de conduire. Donnant plus de sens à cette phrase « la politique n’a pas changé depuis Louis 14. Colbert disait : Sire, nous n’avons plus d’argent. Le roi répondait : prenez aux pauvres, ils sont nombreux et ils ne disent jamais rien. »
J’ai vu des soutes en provenance d’Afrique garnies de billets de banque et des coffres de voitures transformés en caverne d’Ali Baba pour distribution d’argent à grande échelle, des contrats d’État passés aux mains des filous, des comptes bien cachés dans des pays aux lagons bleus, (…) J’ai vu des enfants éventrés, des femmes violées, lapidées, torturées. J’ai vu un avion avec une croix rouge sur son flanc porter secours à des populations africaines affamées en leur tirant dessus, et j’ai même vu certains crocodiles bouffer de malheureux témoins encombrants et d’autres tomber des fenêtres, arrêts cardiaques et cancers fulgurants. Toute cette honte, tous ces crimes pour encore plus de Pouvoir et Richesses. Un monde aux mains de la Finance Internationale, Bilderberg, Nouvel Ordre Mondial criminel, FMI, GAFAM etc, pour maintenir, verrouiller le système, protéger une élite et asservir les peuples en les abrutissant et en les dépravant en inversant les valeurs !
Mohamadou Dabo est mort le 18 décembre 2022 à l’âge de 63 ans, alors que son image de diplomate économique patriote était désormais entachée. Le voile de la discrétion qui le couvrait était tombé et il a été révélé à l’opinion avec l’avènement du covid 19 et l’affaire du covid-gate. Le rapport d’audit de la Chambre des comptes de la Cour suprême a en effet épinglé deux entreprises contrôlées par Mohamadou Dabo. Mediline Medical Cameroon (Mmc), filiale de Moda Corporation, a selon le rapport obtenu un « quasi-monopole » dans la fourniture des tests de dépistage du Covid-19, soit 89 % des parts de marchés équivalent à 24,5 milliards de f cfa, contre 10 % pour deux autres prestataires locaux ayant un meilleur avantage concurrentiel. De même, Moda Holding Hong Kong, toujours une filiale de Moda Corporation était chargée de transporter les tests de dépistage, et l’a fait à un coût prohibitif, portant le prix de revient d’un test à 17 500 fcfa, alors que le Cameroun pouvait l’obtenir à 2932 fcfa s’il s’adressait directement au fabricant. L’intervention des entreprises de Mohamadou Dabo ont fait perdre à l’Etat au moins 14 milliards de francs cfa. Le rapport n’a pas encore fini d’être exploité par la justice au moment où Mohamadou Dabo s’en va, et c’est après lui qu’elle établira si ce principal artisan du financement du 3eme hôpital général du Cameroun était du côté des coupables, ou de celui des victimes
En termes simples également, les prix des services publics qui augmentent, ce n’est pas parce que l’Etat veut renflouer les caisses, c’est parce que le pays doit déjà trop d’argent à l’Etranger et l’huissier l’a déjà sommé et lui a donné un délai pour faire preuve de bonne volonté. La question de savoir à quoi ont servi ces dettes est un autre débat. En attendant, la situation dans les prochains jours se dessine ainsi, en schéma simple : le conducteur de taxi devra payer 10 000 francs pour avoir son permis de conduire au lieu de 5000 francs, 10 000 pour sa capacité au lieu de 5000, et payer plus cher le carburant à la pompe, comme annoncé par le président de la République. La conséquence logique sera qu’il augmente à son tour le prix de la course. Bien sûr il ne va pas dire qu’il a augmenté le prix, mais quand il va refuser deux fois le client pour une distance, ce dernier va lui-même proposer plus cher que le tarif normal, pour espérer aller vite, ce qui revient au même. D’un autre côté, l’augmentation des salaires que réclament des syndicats pour rendre la pilule moins amère, est un leurre. Si l’on augmente un salaire de 20 000, au même moment que les charges ont augmenté du même montant, la balance est nulle, c’est une opération qui ne vaut pas la peine, ou qui nous maintient comme depuis 42 ans dans le mouvement immobile dont parle l’autre économiste, Célestin Monga.
Le scandale le plus récent en fin d’année 2022, c’est celui de la gestion des lignes 65 et 94 du budget de l’Etat, devenus un véritable marché entre amis et une source de gabegie à haute échelle finançant des projets privés, le ministre des Finances étant allé jusqu’à avouer devant les députés qu’il ne connaissait pas les critères qui guident le choix des bénéficiaires de ces lignes, et assurant qu’à l’issue des audits commandés, « il n’y aura rien.» Comme le marronnier du journaliste, le thème de la corruption devenu répétitif et cyclique dans le registre langagier du président de la République, semble avoir perdu dans le temps toute sa signification, son annonce de lutter contre elle étant devenue de moindre importance, en l’absence des effets concrets.
Au désir d’être ensemble au moins lors des fêtes, s’est substituée l’envie d’être le plus éloigné possible. Beaucoup de facteurs y concourent, du développement technologique à l’instinct de survie. Au XXIe siècle l’homme est devenu plus qu’un loup pour l’homme, tout en devenant paradoxalement plus civilisé. Le frère qui incarnait l’amour dans le temps, et auprès de qui on sentait en sécurité, est devenu l’objet de toutes les suspicions, une menace. A sa vue on développe automatiquement un réflexe d’auto défense, on se sentirait mieux si l’on était le plus loin possible de lui, aller loin dans la société, est devenu synonyme d’éloignement de la famille et des proches, même des intimes d’enfance. A l’aube de la nouvelle année, notre souhait est que chacun réalise à quel point les relations humaines sont devenues froides, intéressées, conditionnées, à quel point l’homme est devenu capable de vendre l’homme, sacrifier toutes relations pour les biens matériels et le pouvoir, notre souhait est que chacun fasse sienne ce dicton du dramaturge irlandais Georges Bernard Shaw : « dans la vie il y des gens qui regardent les choses telles qu’elles sont et se demandent pourquoi, il y en a qui les imaginent telles qu’elles devraient être et se disent : pourquoi pas.»
Excellente fin d’année à tous.
Aux Etats Unis par exemple, pays auquel le Cameroun n’a rien à envier pour ce qui est des talents musicaux, les droits des artistes sont tellement protégés et encadrés que même après le décès, une compagne qui a passé quelques années avec l’artiste peut réclamer et obtenir sa quotte part sur les droits d’une œuvre créé alors que les deux étaient ensemble. Parce qu’elle aurait d’une manière ou d’une autre contribué à la création de cette œuvre, en inspirant un mot, une phrase, une tournure, un coup de pinceau ou même seulement en restant couchée dans le canapé pendant que l’artiste travaillait. Par ailleurs les œuvres sont minutieusement conservés pour servir non seulement de patrimoine national en la matière, mais aussi faire l’objet d’études et d’inspiration pour les générations à venir. Toutes ces mesures permettent de rendre l’artiste immortel. Au Cameroun on se débrouille plutôt pour que les talents s’éteignent, que les artistes soient les plus mortels possible et rentrent dans l’oubli au plus vite. Que reste-t-il de Manu Dibango, y a –t-il un musée à Douala ou à Yaoundé où l’on peut aller revisiter les œuvres de l’homme dont la notoriété n’est pas contestable ? Et s’il en est ainsi des aînés, qu’en sera-t-il des cadets ? Penda Dallé le 26 décembre 2022, Djené Djento le 14 décembre 2022 ; Ekambi Brillant le 12 décembre de la même année, ce sont les lampions de la musique camerounaise qui s’éteignent progressivement, sans que rien ne garantisse leur survie, au-delà de leurs tombes.
Les religions abrahamiques (judaïsme, christianisme, Islam) sont des traditions des peuples judéo-chrétiens et arabo-musulmans construites à partir de leurs propres réalités ; Ces religions ont été exportées vers la terre africaine dans un but de domination politique, économique et culturelle. C’est pourquoi les contenus de leurs livres dits saints ou sacrés, qui portent les empreintes de leurs traditions et des milieux de vie qui les ont générés, ont été interprétés pour servir leurs intérêts ; 11. Chaque peuple a découvert ou inventé sa façon de croire ou d’agir dans son environnement, ces systèmes ont évolué par le phénomène d’acculturation, mais l’identité culturelle et religieuse des peuples doit être rigoureusement respectée ; 12. Le prosélytisme religieux assorti d’un marketing médiatique devenu nauséabond qui caractérise les lunatiques des religions étrangères en Afrique est une pratique que ma religion traditionnelle ne connaît pas. Elle est celle qui se pratique au village, dans chaque concession, parfois en communauté, sans nuire au voisin. Et aucune concession n’a jamais demandé de l’argent au voisin pour construire sa case sacrée. 13. Ma religion et ma culture traditionnelle, malgré 400 ans d’esclavage et 200 ans de colonisation et de néocolonialisation résistent aux cultures et aux religions étrangères.
La situation peut ainsi se résumer : en Chine on ne fête pas Noël, on en tire les bénéfices. Pendant que les camerounais se tuent à dépenser de l’argent qu’ils n’ont pas pour des pacotilles qui deviendront encombrant deux jours après, en chine on se frotte les mains, on engrange les bénéfices pour un noël qu’on ne célèbre même pas ici. L’Empire du milieu se fait ainsi des milliards d’années en années sur l’incrédulité des Africains, et pour revenir leur prêter un peu d’argent. Pendant qu’en Occident, en Afrique, au Cameroun on boit, mange et danse à l’occasion de Noël, en Chine les usines tournent 24h sur 24h. Et le lendemain on se réveillera surpris qu’elle soit devenue la première puissance économique du monde, elle sera même taxée d’envahissante. Que gagne le pays économiquement, aux sortir des fêtes de fin d’années, c’est la question que se posent les dirigeants d’un pays comme la Chine. Quoique n’étant concerné ni de par ses traditions ni de par la religion, elle a fait de noël une opportunité économique. Au final, même la famille la plus pauvre au Cameroun ou au bout de la planète se débrouille pour donner de l’argent à la Chine, en achetant la guirlande même la plus moins chère. Cet argent va en Chine, ou à l’extérieur dans tous les cas pour celui qui n’a acheté qu’un kilogramme de riz. On fête ici, pour le bénéfice des autres.
C’est ici que se trouve le piège dans lequel l’Afrique s’est laissé prendre. Cet effort pour perpétuer la tradition chrétienne se fait au détriment des traditions africaines. Si ailleurs certains pays se battent pour garder leurs fêtes traditionnelles à eux, comme les carnavals au Brésil, d’autres pays par contre en Afrique n’ont aucune fête nationale dont le rôle est de perpétuer une tradition. Au Cameroun par exemple, les efforts communautaires dans ce sens existent, mais restent submergés. Le fils Sawa, jeune ou adulte, connaît et accorde plus d’importance à Noël qu’au Ngondo, le fils Bamendjou se fait prier pour avoir une oreille attentive au festival culturel Shepang, là où toute l’attention est captivée par la tradition juive incarnée dans le fête de Noël. A la faveur de cette fête de Noël, des jours supplémentaires de d’arrêt de travail sont même décrétés par les Etats, alors qu’aucune fête traditionnelle locale ne peut bénéficier de tant de largesses. Il est dès lors évident que l’ascendance du christianisme sur les religions africaines ne fait aucun doute, et la menace de les faire disparaître persiste.
« Révérends Pères et mes Chers Compatriotes, la tâche qui vous est confiée est très délicate à remplir et demande du tact. Prêtres, vous allez certes pour l’évangélisation, mais cette évangélisation doit s’inspirer avant tout des intérêts de la Belgique. Le but principal de votre mission au Congo n’est donc point d’apprendre aux Nègres à connaître Dieu, car ils le connaissent déjà. Ils parlent et se soumettent à un mundi, un mungu, un diakomba et que sais-je encore ; ils savent que tuer, voler, coucher avec la femme d’autrui, calomnier et injurier est mauvais. Ayons donc le courage de l’avouer. Vous n’irez donc pas leur apprendre ce qu’ils savent déjà. Votre rôle essentiel est de faciliter leur tâche aux Administratifs et aux Industriels. C’est dire donc que vous interpréterez l’Évangile d’une façon qui serve à mieux protéger nos intérêts dans cette partie du monde. Pour ce faire, vous veillerez entre autres à désintéresser nos sauvages des richesses dont regorgent leurs sols et sous-sol, pour éviter qu’ils s’y intéressent, qu’ils ne nous fassent pas une concurrence meurtrière et rêvent un jour de nous déloger. Votre connaissance de l’Évangile vous permettra de trouver facilement des textes recommandant aux fidèles d’aimer la pauvreté, tel par exemple : « heureux les pauvres car le royaume des cieux est à eux. Il est difficile au riche d’entrer au ciel ». Vous ferez tout pour que les Nègres aient peur de s’enrichir pour mériter le ciel.
Quand se pose la question de la nécessité en droit, la réponse a tendance à revenir sur un fait longtemps établi. C’est que « nécessité fait loi »…L’entrée de ce proverbe dans la sphère juridique provient d’une affaire de vol qui défraya la chronique au XIX e siècle avec la fameuse affaire Louise Ménard. Il s’agissait d’une mère de famille accusée d’avoir volé un pain et qui avait finalement été acquittée parce que son vol avait été dans un état de nécessité…, (elle avait passé 36 heures sans manger) …Dans ce cas, l’état de nécessité permet-il de passer outre les obligations relatives à la protection des droits de l’homme ? Qui est le juge de la nécessité ? La nécessité suscite ainsi une certaine obligation de déroger dans le but de protéger, voire de mieux assumer ses responsabilités, que ce soit de la part d’un parent ou d’un gouvernement. De ce fait, nécessité et droit n’entretiennent pas des relations d’inclusion, car l’un implique la dérogation, voire l’exclusion au profit de l’autre. En droit public, l’état de nécessité a trait à des situations où les pouvoirs publics doivent momentanément s’affranchir de la légalité ordinaire. Cette théorie en droit public est ancienne, et a constitué une source de justifications de certaines actions posées par les autorités publiques. Deux conditions sont nécessaires pour que l’état de nécessité soit admis : l’existence d’un danger et l’existence d’un acte justifié. Le danger ne doit pas seulement être probable, il doit être réel. L’acte de sauvegarde doit à son tour non seulement être nécessaire, mais doit aussi être proportionné au danger. Il ne doit pas y avoir de meilleure solution, pour éviter le danger, que de commettre l’infraction. Ce qui est sacrifié doit donc être inférieur ou égal à ce qui est sauvegardé, sinon l’acte n’est pas justifié. »
Sorti des toilettes, la propreté intérieure des services publics est loin d’être un exemple, en commençant par l’aspect extérieur de certains bâtiments administratifs. Les murs sont défraichis depuis des années, la peinture ayant laissé place à d’énormes traits de moisissures et d’algues qui poussent, certaines plaques d’indication du service sont illisibles ou noyées dans la broussaille. Inutile de préciser que ces administrations bénéficient des budgets d’entretien chaque année. En période de fin d’année, on assiste souvent dans les entreprises privées à un nettoyage de fond, une reconfiguration de l’espace suivie des décorations circonstancielles, assorties des félicitations et remerciements des usagers par l’offre des gadgets ou des bonbons disposés dans un panier ou accrochés à un arbre de Noel. Mais même en cette période de fêtes, pareille préparation et accueil est rare dans les services publics, les services financés par l’Etat.
On compte également beaucoup sur les conditions physiques, matérielles et leur influence sur le mental et la moralité. C’est un aspect prépondérant de l’initiative pour la construction des logements ouvriers, il faut désormais créer un espace tel qu’il modifie les comportements, éduque, serve d’exemple. De même qu’il est rappelé que l’ordre et la propreté domestiques sont le reflet de la moralité, de la capacité, de l’honnêteté. L’adage dit « l’intérieur de la femme parle d’elle » : le désordre, la saleté et la négligence sont associés à la dépravation, à l’immoralité et à l’irresponsabilité. Au contraire, la tenue exemplaire du ménage est signe de bonheur, de prospérité, de sécurité, et même d’amour ! La santé est protégée, la moralité est sauve. Plus encore, l’humeur, l’énergie jusqu’à la productivité sont conditionnées par la propreté. « L’individu qui s’est lavé, qui s’est débarbouillé, marche d’un pas alerte, le visage frais, l’esprit disponible et peut très réellement produire mieux… et plus vite. »
Conséquence, l’espace public réservé pour accueillir les ordures est indéfiniment extensible. On vit avec telle mentalité tout le long de l’année, durant des années, et subitement on veut faire la propreté circonstancielle de fin d’année, une propreté à laquelle on ne croit pas. Dans la plus part des études et analyses où on parle d’hygiène urbaine, on a tendance à se focaliser sur les tas d’immondices qui prennent du volume le long des rues, situation souvent aggravée quand l’entreprise en charge de la collecte des ordures attrape la grippe à la suite d’un retard de paiement. Les villes deviennent de vastes poubelles, parce que le citoyen lui-même a une gestion catastrophique de l’ordure, ces immondices ne se forment pas seuls, mais bien par les hommes. L’assertion biblique selon laquelle il y a un temps pour tout, un temps pour pleurer et un temps pour rire, ne s’applique pas à l’hygiène et la salubrité. Il n’y a pas un temps pour être sale et un temps pour faire la propreté.
Dans la logique de la souveraineté des Etats, un seul pays ne devrait pas inviter tout un continent à un sommet. On devrait parler de sommet Europe Afrique et de sommet France-Cameroun par exemple, et non de sommet France-Afrique, on devrait avoir à faire à des sommets Afro-américains et des sommets États-Unis Nigéria, au lieu de sommet Etats-Unis Afrique. Cette formule reste dévalorisante pour les Etats africains. Ensuite, dans les traditions africaines, le père d’une fille ne court pas chez les prétendants, ces derniers viennent le voir, à moins que le père ne connaisse pas la valeur de ce qu’il a chez lui. En allant chez le prétendant, il se présente comme un nécessiteux qui vient supplier de prendre sa fille en mariage, alors que le père sage reste chez lui, soigne l’éducation de sa fille, attend le prétendant sur place et monte les enchères au plus haut, ne cédant sa fille qu’à celui qui lui garantit une meilleure qualité de vie avec des retombés subséquentes dans la famille, tout en restant confiant que si la fille n’allait pas en mariage elle serait en mesure de se prendre en charge et subvenir aux besoins de ses frères, vu l’éducation qu’elle a reçue. Les chefs d’Etats africains, que de courir dans des sommets où un seul pays les mélange dans un même panier, devraient attendre ceux qui parlent d’industrialisation et de développement économique sur place, sur le continent.
Ekambi Brillant, qui a été élevé par décret présidentiel au rang d’Officier national de l’ordre de la valeur en 2009, menait dans ses derniers jours un dernier combat, celui de la valorisation de l’artiste camerounais. Il avait été révolté par le traitement qui leur est réservé, quand en juillet 2020 la Société camerounaise des droits voisins s’était permis de lui attribuer 20 000 francs dans la distribution des droits d’auteurs. Le combat va continuer après lui, et en attendant qu’il soit élevé au panthéon des sommités de la culture camerounaise, des actions individuelles et isolées sont déjà initiées depuis quelques années pour reconnaître à l’homme sa vraie valeur et son apport dans la musique camerounaise. C’est dans cette mouvance que le promoteur de Balafon Média, Cyrille Bojiko lui a dédié un studio de production dans son immeuble siège à Douala. Baptisé Studio Ekambi Brillant, le défunt avait pris soin lui-même de le faire décorer par son artiste plasticien, et le visitait régulièrement jusqu’à en être empêché par la maladie, qui l’a finalement emporté au soir du 12 décembre 2022. Mais si l’être physique est mort, Mot’a Muenya a eu le temps de léguer à la postérité cet important héritage immatériel… que constituent ses œuvres musicales.
L’afflux des populations rurales vers les villes – entre autres facteurs – entraînant en effet, une croissance rapide et parfois mal maîtrisée des zones urbaines, engendrant la construction de quartiers entiers d’habitations improvisées. Aussi, la problématique liée aux logements précaires, déjà cruciale, le sera plus encore au cours du 21e siècle. Et dans tous les pays, la règle reste la même : comme on fait son nid, on se couche. Si les gouvernants préparent le lit de l’insécurité en laissant prospérer tous les facteurs qui y conduisent, ils devront s’attendre, qu’elle éclate au visage un jour où l’autre. La poussée démographique ne leur facilitant pas la tâche, les dirigeants ne peuvent éternellement passer le temps à courir après les évènements, sur lesquels une simple conscience professionnelle aurait permis d’anticiper.
« À Washington, il sera beaucoup question d’investissements, de « partenariat public-privé », de « liberté de commerce » et « d’aide ». Tout cela dans le but d’ouvrir grandes les portes d’entrée des économies africaines pour les livrer à l’appétit insatiable des multinationales américaines », a confié l’économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé au média Anadolu. Mais Alioune Diouf professeur en économie internationale rappelle dans le même média que « le meilleur partenaire du continent africain est le continent africain lui-même, le marché pertinent pour l’Afrique reste le marché intérieur africain car c’est un marché d’un milliard d’habitants avec une classe moyenne de plus de trois cents millions de personnes. » Les choses vues sous cet angle, on se serait attendu que le président Paul Biya, pour une fois qu’il sorte du palais, aille prioritairement renégocier les termes des relations avec son voisin de la Guinée Equatoriale qui expulse ses compatriotes comme des malpropres, avant d’aller répondre à l’invitation de Joe Biden qui quoiqu’on dise, et c’est légitime, protège d’abord les intérêts américains, ce qu’on ne saurait lui reprocher.
Au total 163 députés sont acquis à la cause gouvernementale, sur les 180 que compte la chambre. Dans ce cas de figure, il suffit au gouvernement de penser un article de la loi des finances, pour qu’il devienne réalité et applicable l’année budgétaire suivante. Les projets de loi deviennent automatiquement loi en l’état tant que l’initiateur n’y soustrait ou n’ajoute rien. L’Assemblée nationale ne sert qu’à les rendre légaux, les objections de quelques députés de l’opposition contribuant au passage à donner l’illusion d’un débat démocratique. Mais les lois douloureuses passent, avec la bénédiction passive, mais pas innocente de la majorité des députés de l’Assemblée nationale, obligés de se taire pour faire honneur à la discipline du parti, obligés de couvrir des lois impopulaires dont les populations payent de plus en plus cher le prix. Au Cameroun, le contre-pouvoir est vidé de tout pouvoir.
Le conflit religieux
C’est le plus désastreux car la logique, la rationalité de la pensée sont aux abonnés absents. Le sujet est persuadé que c’est le Dieu de l’autre (blanc de préférence) qui sera sa planche de salut. Il ne perçoit pas l’universalité des croyances, ni l’universalité de Dieu mais ne voit que l’uniformité, la conformité et la soumission à un dogme religieux extra africain, qu’on lui a généralement inculquées depuis l’enfance. Seul son passé d’ex-colonisé et son ignorance peuvent expliquer un tel comportement. Pour lui, la religion africaine n’est que sorcellerie (résultat de l’action des missionnaires) et n’a jamais pu faire germer l’idée d’un Dieu unique, créateur du ciel, de la terre et de des hommes
Dans tous les cas, ce sont les populations pauvres qui vont subir cette hausse des prix gouvernementale, ajoutée à ce qu’elles subissent déjà dans les marchés. Pendant ce temps, ceux qui prennent ces décisions d’augmenter les prix des services et autres de 50% ne sont pas concernés. Ministres et directeurs des entreprises publiques bénéficient des maisons de fonctions, voitures de fonction avec carburant et vignette. Ils se soignent gratuitement avec leurs familles aux frais de l’Etat, voyagent gratuitement et son même payés pour voyager, ils ne payent pas l’eau, l’électricité, le téléphone, internet, ils ont des domestiques et des chauffeurs à dispositions payés par l’Etat. Et quand on dit payé par l’Etat, cela veut dire par les impôts que payent les pauvres. Aussi, les subventions de l’Etat sont souvent présentées comme si un individu sortait cet argent de ses revenus personnels, alors qu’il s’agit une fois de plus du fruit des impôts que payent les citoyens. Schématiquement, les pauvres payent les dirigeants pour qu’ils les pressent davantage avec d’autres impôts et taxes. On appelle cela rémunérer son oppresseur, qui se plaît chaque jour à imaginer d’autres moyens d’oppression, comme ces taxes qui augmentent, et augmentent, pendant que ce gouvernement prétend lutter contre la vie chère. Comme un parent qui envoie un enfant sorti de l’eau de l’eau, d’aller se sécher sous la pluie.
« la réhabilitation de la pénétrante Ouest en 2018, avait pour but de décongestionner la sortie du pont sur le Wouri, au départ de la capitale économique camerounaise pour les régions de l’Ouest, du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. Tout comme les travaux de construction de la pénétrante Est qui piétinent depuis plus de trois ans, l’entrée de la ville étant devenue un chantier à l’abandon. D’années en années les budgets sont sollicités et accordés, d’années en années les enveloppes augmentent, et d’années en années les problèmes supposés être solutionnés s’empirent. Il en est du ministère des Travaux publics comme celui de l’Eau et de l’énergie, de l’Education de base, des Enseignements secondaires, de la Santé publique, de l’Habitat et du développement urbain, de l’Agriculture et du développement rural, des Transports…et on peut citer la soixantaine de département ministérielle que compte le mammouth gouvernemental camerounais.
Ce qui inquiète, avec l’épisode de Qatar 2022, c’est que le Cameroun se complait désormais dans cette posture d’accompagnateur, et oriente ses objectifs non plus sur la qualification aux tours suivant mais sur la victoire sur une équipe. Un peu comme un élève qui échoue au baccalauréat depuis 6 ans et dit à ses parents que sur le relevé des notes il a au moins eu 12 de moyenne en mathématiques, la matière la plus difficile. Et ce qui se fait au niveau du sport, se fait dans tous les domaines de la société camerounaise, où on ne se complait plus seulement dans la médiocrité, on jubile des défaites. On jubile qu’un bailleur de fonds ait encore consenti à accorder un prêt au Cameroun, alors que la dette traverse la borne de 10 000 milliards, le système de santé est médiocre, on dit qu’on fait mieux que d’autres pays, le sous-sol boue de gaz naturel, on en arrive quand même à la pénurie dans les ménages et l’on annonce en grande pompe qu’un bateau est arrivé de l’extérieur avec une cargaison suffisante, etc…
Le fait est assez important pour ne pas être remarqué, ou pour être minimisé. Lentement mais sûrement, on assiste au réveil africain dont la manifestation la plus visible se fait aux plans sportif et politique, mais l’économie, la technologie, la médecine et bien d’autres domaines ne sont pas en reste. Ce réveil, bien entendu, ne se fait pas sans heurt. Face à la montée de la conscience africaine, les puissances impérialistes ne sont pas indifférentes. Le racisme n’est pas encore complètement éteint dans les stades en Europe, les politiques en direction de l’Afrique restent prédatrices, les richesses du sous-sol continuent d’engraisser les firmes occidentales, il subsiste sur le continent des dirigeants néocolonialistes qui perpétuent la douce exploitation du peuple, les monnaies serviles comme le franc cfa restent d’actualité dans le pré carré français. Mais la flamme africaine telle que portée sur les stades qataris en 2022, n’est pas faite pour s’éteindre, elle est désormais semblable à cet étincelle dans la nuit, qui reste visible malgré la densité de l’obscurité.
. En 1989, quand Joseph Antoine Bell arrive à Bordeaux, le public ne l’accepte pas au départ et lui lance les peaux de bananes. Plus tard il commente cet épisode de sa carrière en ces termes : « J’étais le premier gardien noir. Ça n’a pas été plus facile pour moi, mais ça l’a été pour ceux qui sont arrivés après moi. À l’époque, tout le monde pensait qu’un noir ne pouvait pas être assez sérieux ou assez intelligent pour être gardien de but. Les gens pensaient qu’on ne pouvait pas faire confiance à un noir à ce poste, qu’un gardien noir n’était pas fiable. Les gens ne s’attendaient pas à ce qu’un noir puisse être bon au poste de gardien, mais j’ai réussi à le prouver, et depuis le message est passé. C’est pourquoi j’affirme que c’est par le comportement que l’on peut faire changer les gens. Ceux qui pensaient que les noirs n’étaient pas assez sérieux pour être gardiens de but avaient raison à l’époque parce qu’ils n’avaient jamais vu de bon gardien noir. Une fois qu’ils en ont vu un, ils ont su qu’ils s’étaient trompés et c’est par des actes que j’ai fait évoluer leur opinion. » Mais les opinions peuvent-elles évoluer au Cameroun en général et dans le milieu du football en particulier par des simples actes ? Joseph Antoine Bell fait partie de ceux-là qui montrent la lune, mais on ne voit que les défauts de leurs doigts.
Dans le secteur éducatif par exemple, le promoteur d’un établissement scolaire privé doit dans la pratique de la centralisation, adresser une demande au ministère, d’où doivent partir de multiples missions d’inspection dont le rapport fera avancer la procédure. Ce qui implique des frais de mission, et l’ « accueil » par le promoteur qui doit être digne des gens qui viennent de Yaoundé. Autant d’avantages qui seraient perdus si tous les agréments et autorisations nécessaires devaient désormais s’obtenir au niveau de la Région dans le cadre de la décentralisation. S’il est convenu que la décentralisation est gage d’un meilleur développement au niveau local au bénéfice des populations, le refus manifeste de transférer les compétences accompagnées des ressources nécessaires, ne peut être motivé que par l’enjeu… des privilèges.
De même, l’alinéa 5 de l’article 497 dit qu’un décret du président de la République détermine les modalités de transfert, d’affectation ou de mise à disposition prévu au présent article, selon que le transfert est total ou partiel. Devant les députés de l’Assemblée nationale le 25 novembre 2020, le Premier ministre Joseph Dion Ngute, président du Conseil national de la décentralisation disait que « sur les 32 textes d’application du Code Général des CTD, 26 projets ont été élaborés, 06 textes ont déjà été signés et les 20 autres sont en cours de validation, notamment celui relatif à la mise en place de la Fonction Publique Locale ». En résumé, la décentralisation introduite dans la constitution en 1996, a attendu 23 ans pour qu’une loi la consacrant soit votée et promulguée, laquelle attend aussi depuis 3 ans les textes d’application. Que cache cette lenteur, pourquoi le pouvoir central ne lache pas du lest?
Il va sans dire que la publication de l’arrêté portant nomination des personnels de l’éducation trois mois après la rentrée scolaire, crée plus de problèmes qu’elle n’en résout. Sur le plan social d’abord, c’est la dislocation familiale assurée, avec ses corollaires que sont la perte de l’autorité parentale sur les enfants, l’éloignement physique des conjoints qui peut entrainer l’éloignement des cœurs et aboutir à la rupture. Au plan professionnel, les nouveaux nommés doivent prendre les commandes d’un train en marche et assumer un probable déraillement ou recevoir les lauriers d’une arrivée triomphale en gare, alors qu’ils ne sont en rien responsables du type de passagers embarqués, de la qualité et de la quantité du carburant consommé par la locomotive au départ. Ce qu’ils savent, ces nouveaux responsables, c’est qu’ils doivent se débrouiller pour que l’année scolaire s’achève. Penser que dans ces conditions la qualité de l’éducation n’en prend pas un coup, c’est simplement confirmer l’absence de vision en la matière, car pendant que les Camerounais attendent une véritable politique de l’éducation le gouvernement leur sert…une éducation politisée.
Le mythe d’Œdipe, ou le mythe d’Embolo, est à tout point de vue la manifestation de ce que le Boudhisme appelle le karma, dogme selon lequel la destinée d’un être vivant et conscient est déterminée par la totalité de ses actions passées, de ses vies antérieures. Ce qui arrive à l’Afrique aujourd’hui et qui va arriver demain n’est autre que la conséquence de ce qui s’est fait hier et se fait aujourd’hui. La question est : qu’est-ce que l’Afrique fait pour ne plus être spectateur de l’éclosion de ses talents au profit des autres, et contre soi ? Le manque d’anticipation africain n’empêche pas le monde d’avancer, d’être plus exigeant et d’imposer ce que Alexandre Djimeli appelle la circulation mondiale des talents. Pour le « journaliste en retrait », « la star – malgré lui – du match opposant « ses deux pays » est le fruit de la circulation globale des talents. La motivation principale de cette circulation c’est d’abord de rechercher là où l’on peut s’en sortir, se valoriser et, pourquoi pas, briller. » A l’Afrique de se réveiller et devenir le principal pôle d’attraction où peuvent briller ses talents, sans plus rappeler le mythe…d’Œdipe
Que reste-t-il de Jean Miché Kankan ? Pas grand-chose, l’artiste ayant subi le même sort réservé aux héros nationaux, celui de l’oubli. Il a fallu qu’une image de sa tombe en ruine circule dans les réseaux sociaux en 2019, pour qu’elle soit enfin restaurée et rendu digne d’un homme par la mairie d’Akonolinga, grâce dit-on, à une subvention du ministère des Arts et de la culture. Selon le site d’information en ligne la voixdukoat, un prix baptisé « Prix Jean Michel Kankan » a été institué par le Festival international des images comiques (Festico), attribué lors de l’édition de mai 2019 à celui qui jouait avec le comédien de son vivant, René Dieudonné Foudda. Ce dernier avait d’ailleurs un projet du Mémorial Jean Miché Kankan, pour lequel il avouait en septembre 2019 à Valgadine Tonga de lavoixdukoat, n’avoir encore reçu aucun centime pour le projet dont la maquette était exposée sur les réseaux sociaux, notamment sur la page facebook « KANKAN FOR EVER. » Il reste que les œuvres de l’homme continuent d’être une source d’inspiration pour les nouvelles générations de comédiens camerounais et africains, qui essaient de perpétuer en le modernisant, le style de Jean Miché Kankan, convaincus que dans une société où le stress se vit au quotidien, ils peuvent en présentant les situations sous forme de comédie, arriver à susciter une prise de conscience à terme, et un changement en actes.
Il faut donc élargir l’assiette fiscale pour utiliser les termes savants du milieu, ce qui veut dire en termes simples qu’il faut davantage presser les populations pour extraire le maximum d’argent. Les populations se retrouvent ainsi dans une serre qu’il faut presser chaque année un peu plus. Et pendant que ces populations suffoquent chaque jour sous la pression du gouvernement pour lequel lutter contre la vie chère consiste à rendre les choses plus chères, toutes les explorations et études confirment que le Cameroun est un pays riche, béni par la nature. Sans être un El dorado, le Cameroun a dans son sous-sol de quoi donner aux populations un niveau de vie enviable. Il est d’ailleurs démontré que ces richesses africaines nourrissent bien les gens ailleurs, qui viennent les piller en laissant sous la table des milliards de cfa pour quelques individus, comme l’ont confirmé par le passé les dirigeants de Elf et récemment ceux de Glencore.
La Chambre des Comptes a relevé que des entreprises ont été créées à la faveur du plan de riposte, ou réactivées pour les besoins de la cause, mais également que des marchés ont été attribués sur fond de conflit d’intérêt. Trois prestataires, Proof Consulting Group Sarl, Technologie Medicale du Cameroun Sarl et New Pharma Sarl, alors qu’elles n’ont été immatriculées qu’en juillet et août 2020 et sans aucune expérience ont bénéficié 35 à 40 jours après, de 3 contrats de 276 554 869 fcfapour Proof Consulting Group Sarl, d’un marché spécial de 131 355 000 fcfapour Technologie Medicale du Cameroun Sarl et d’un marché spécial de 291 597 346 fcfa pour New Pharma Sarl, soit un total de 699 507 215 fcfa. 1 250 000 000 fcfa de travaux inachevés ont été payés intégralement, des doubles paiements de marchés ayant occasionné un préjudice de 708 400 000 fcfa. La liste des irrégularités du rapport de la Chambre des comptes dans la gestion des fonds Covid est loin d’être exhaustive. Depuis la publication de ce rapport, aucun ministre n’a été démis de ses fonctions, aucun cadre de l’administration interpellé par la justice, aucun des responsables de ces entreprises créées le matin pour gagner des marchés le soir inquiété. Le préjudice de l’Etat s’évalue en dizaines de milliards de fcfa, alors que les enfants s’assoient toujours sur des morceaux de bois dans des hangars pour apprendre. Il n’y a rien eu depuis juin 2021. Et comme le dit le ministre des Finances pour l’audit des lignes 65 et 94, « il n’y aura rien »
Un autre secteur de blanchiment des capitaux qui prospère au grand jour, est celui du commerce des matériaux de construction, communément appelé quincaillerie. D’après le rapport, le secteur des marchands des matériaux de construction est intimement lié à celui de l’immobilier. La menace « élevée » observée dans ce secteur a amené le législateur communautaire, dans sa réforme de 2016, à intégrer les quincailleries dans la liste de professions assujetties à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. La forte prépondérance du cash et des mesures ou diligences de la lutte appliquées par les professionnels du secteur financier conduit les criminels à déposer les fonds directement dans les quincailleries et à retirer leurs contreparties en matériaux de construction. L’ampleur et le standing des immeubles témoignent de ce que de fortes sommes d’argent transitent par ce secteur. Au demeurant, ces quincailleries sont en nombre très élevé et disséminés un peu partout sur l’étendue du territoire national
Et pourtant, jamais la nécessité d’une coordination internationale n’a été plus grande. Jamais le monde n’a été plus menacé d’une fragmentation : la Chine se referme sur elle-même ; les Etats-Unis, même s’ils ont pour le moment échappé au pire, se dirigent à grands pas vers l’isolationnisme qui les attire depuis leur création. La Russie s’est exclue du monde. Et les puissances européennes, incapables de définir une vision géopolitique commune, retournent à grande vitesse à leurs égoïsmes suicidaires des siècles passés. Pendant que les événements démontrent chaque jour davantage que les frontières ne protègent pas des principales menaces : les pandémies, le réchauffement climatique, l’inflation, l’accumulation folle des richesses, les mouvements de population.
Quels sont les rouages de l’aliénation culturelle des Kamits (Noirs) ? Comment s’exprime cette aliénation et d’où vient-elle ? Telles sont les thématiques abordées dans cet ouvrage, où il soutient que l’aliénation culturelle continue de créer une espèce de dualisme dans le fonctionnement psychologique de chaque Kamit ou Noir. Dualisme qui révèle l’existence d’une relation conflictuelle secrète et intérieure, entre un Moi africain continuellement agressé et un sur-Moi occidental agresseur et conquérant, désireux d’imposer par tous les moyens au Moi africain, sa vision du monde. Pourquoi cette agression et que cache-t-elle ? Au-delà des analyses faites par Frantz Fanon et Aimé Césaire, Omotunde Kalala souhaitait apporter une vision et une solution afrocentriste, à ce mal qui ronge nos consciences et engendre le complexe d’infériorité, la frustration et la violence.
Les frais d’Apee qui sont défendus par le gouvernement comme étant la contribution des parents au financement de l’école, arguant que l’Etat ne peut tout faire seul, et avalisant en silence l’obligation faites aux parents d’élèves d’adhérer par le paiement de ces sommes sans lesquelles l’enfant ne sera pas inscrit à l’école. Si tant est que ces frais étaient si précieux au gouvernement, pourquoi laisse-t-il les chefs d’établissements prendre des libertés avec l’argent des pauvres parents ? De nombreuses lois et circulaires existent, qui encadrent la gestion des frais d’Apee du reste partie intégrante des fonds publics. Mais combien de chefs d’établissements sont en prison pour avoir détourné les fonds des associations, malgré les dénonciations et même la confirmation par les enquêtes de la Conac. Face à la corruption, l’impunité contribue simplement à la nourrir.
Et c’est ainsi que dans la plupart des cas, des projets de développement, qui bénéficient même des financements étrangers n’évoluent pas parce que la partie camerounaise n’arrive pas à indemniser les populations afin qu’ils libèrent les sites des travaux. La raison étant que l’enveloppe des indemnisations gonflent anormalement, grâce à l’ingéniosité des délégués départementaux qui s’adjoignent même la complicité du préfet et du rapporteur de la commission d’évaluation, comme dans le cas d’espèce. Ce cas qui est loin d’être isolé. Le ministre de l’Administration territoriale à l’habitude de voir des ennemis de la république tapis dans l’ombre. Ils ne sont ailleurs que dans les bureaux administratifs, ils occupent des fonctions avec des avantages de toutes natures, et ils s’emploient au quotidien à utiliser les moyens de l’Etat…pour ternir l’image de l’Etat.
L’enseignante expliquait que faire passer les enfants avec des notes ridicules, venait de l’idée de les flatter pour qu’ils viennent à l’école, sous-entendu qu’elle n’attire pas. Comment d’ailleurs serait-elle attrayante quand elle est logée dans des abris de fortune que les intempéries érodent d’années en années dans l’indifférence totale ? Comment le serait-elle quand dans un lycée technique ou un collège d’enseignement technique, on enseigne l’électricité, sans électricité, comment le serait-elle si le cours d’informatique se résume à la présentation aux élèves d’un écran dépassé par le temps? Pour l’éducation en zone rurale, il y a plus que l’urgence…d’agir
Les dénonciations en 2021 ont bien entendu poussé l’Institution à faire des enquêtes sur le terrain pour se rendre compte que 83% de ces dénonciations sont fondées. Surtout, au terme des investigations, la Conac est arrivée à la conclusion que le préjudice financier subi par l’État du fait des actes de corruption pour l’année 2021 s’élève à 43 947 794 138 Fcfa, dont près de 44 milliards. Ce chiffre est en hausse de 26 336 519 954 Fcfa, car en 2020 le préjudice financier était de 17 611 274 184 Fcfa. Conclusion, les effets négatifs de la corruption sur les finances publiques ont plus que doublé entre 2020 et 2021, pourtant le nombre de dénonciations a diminué dans le même temps de 2/3, passant de 16067 en 2020 à seulement 6705 en 2021, presque 10 000 dénonciations de moins. Ce qui laisse penser que d’une part l’engouement des populations pour la dénonciation a baissé, peut-être en l’absence des résultats concrets ou du sentiment selon lequel rien ne change, et d’autre part, les acteurs de la corruption ont redoublé d’ardeur dans la pratique, pour que leur chiffre d’affaire double en un an comme l’indique le rapport. De là à conclure qu’au Cameroun, plus on lutte contre la corruption, mieux elle se porte. Un autre héritage du renouveau !
Paul Momo est trahi et abattu par la gendarmerie le 17 novembre 1960 sur une piste à Bahouan. Ses deux protecteurs prennent peur et se font accompagner par le député Noé Mopen à Bafoussam 10 jours plus tard pour se rendre officiellement. Ils sont immédiatement récupérés et mis en exploitation c’est-à-dire interrogatoire sous torture. Des informations qu’ils fournissent, et de l’exploitation des documents saisis lors de l’attaque du QG de Paul Momo, les forces françaises apprennent que les unités du capitaine génie étaient étrangères aux harcèlements récurrents subis par les colonialistes au nord et au sud de l’arrondissement de Bafoussam. Après son assassinat, le corps de Paul Momo est exposé pendant des jours au carrefour aujourd’hui connu sous le nom de Carrefour Maquisard en plein cœur de la ville, avant d’être décapité et enterré entre deux dalles de béton lourdement armé, pour éviter dit-on, qu’il ne se métamorphose et sorte de terre. Paul Momo fait partie des milliers de victimes assassinées de manière barbare au mépris des lois de la guerre, et dont la mort rentre dans le lourd passif colonial… qui reste non liquidé.
» Contre le Renouveau, des ressortissants du Grand Nord auraient donc une rancœur tenace, éléments à l’appui. Tout comme les ressortissants des autres régions d’ailleurs, exclusion faite des ceux qui se nourrissent du système. Toute incarnation du renouveau provoquerait alors de prime abord un sentiment de rejet, à plus forte raison le fils du père du renouveau, l’accession à la magistrature suprême laisserait penser à une dynastie. Mais un sentiment de rejet n’empêche pas l’objet ou le fait rejeté d’exister, et même de se réaliser. Et comme le rappelle Dieudonné Essomba, la conquête du pouvoir reste…un rapport de force.
Une enquête ouverte au Cameroun aurait permis non seulement de mettre la main sur les hauts fonctionnaires coupables, et peut être récupérer quelque chose, mais le Cameroun aurait en plus pu, alors que le procès se poursuivait devant les instances judiciaires étrangères, se constituer partie civile et demander des dommages et intérêts. A moins qu’une partie des 208 milliards d’amende que devra payer Glencore ne soit redistribuée au pays concernée, le Cameroun, en restant silencieux, perd ainsi quelques milliards qui auraient aidé –Dieu aidant- à construire des salles de classes quelque part ou rallonger de quelques mètres les adductions d’eau dans les villes et campagnes. Sans compter que ce silence conforte dans leurs agissements ceux qui ont fait main basse sur les richesses du pays, et également fait des dessous de table… un mode de gouvernance.
Après les festivités du 6 novembre 2022, bien de Camerounais sont retournés dans leurs domiciles sans électricité ni eau. La peinture du tableau est loin d’être achevée. Bref, comme pour l’économie à laquelle Célestin Monga faisait allusion en parlant du mouvement immobile, le Cameroun a beaucoup bougé ces 40 dernières années dans l’ensemble, tous les secteurs confondus. Mais en faisant du surplace, tel une voiture embourbée sur une route de Yabassi ou de Fondenera avec une roue suspendue en l’air. A l’accélération, elle tourne beaucoup et même très vite, mais la voiture reste sur place, et plus grave, en consommant son carburant, sa ressource énergétique, qui arrive à s’épuiser. En 40 ans de Renouveau, le Cameroun a également beaucoup consommé de ses ressources, le budget de l’Etat est passé de quelques centaines de milliards en 1982 à plus de 5000 milliards en 2022, suivant ainsi la courbe démographique, mais dans l’arrière-pays les enfants continuent de faire l’école sous les arbres faute de salles de classe. Le pays a beaucoup bougé en 40 ans, mais soit il est allé dans le sens contraire, soit le mouvement est resté plus que jamais…immobile
Comme par le passé, à l’époque de la domination allemande et de ses successeurs français et britannique, cet accaparement des terres ne se fait pas sans douleur. Les propriétaires coutumiers sont dépossédés et transformés par la suite en ouvriers agricoles sur leurs propres terres, où ils travaillent dans des conditions inhumaines. Le Njok-Massi est revenu sous une nouvelle forme. A l’époque de la première colonisation, les firmes dominatrices coloniales étaient protégées par l’administration coloniale qui usait de tous les moyens, y compris la force pour étouffer toute contestation. Ce rôle est aujourd’hui sous-traité à l’administration locale pour les mêmes missions, briser les contestations. Les mouvements d’humeurs souvent enregistrés dans ces plantations et dans les entreprises étrangères en général, où les ouvriers locaux dénoncent le traitement inhumain et l’inexistence des droits sociaux, sont toujours étouffés par l’administration locale, au nom de « la paix sociale » et « des relations amicales », et transformés en réunions de concertation, d’où les ouvriers sortent toujours avec plus de plaintes. Que ce soit dans les années 1900 ou les années 2000, les mêmes techniques de domination de l’Afrique se reproduisent, seuls les acteurs ont changé.
En novembre 1948, Léonard Bouli fut remplacé par Ruben Um Nyobè au poste de secrétaire général. Après avoir fait le plus dur, à savoir faire accepter le parti par l’administration et les populations, il fallait désormais passer à l’étape de la consolidation des acquis. Um Nyobé faisait l’unanimité à ce poste, tant au sein du parti que du côté de l’administration coloniale qui le redoutait. Léonard Bouli su lever le pied et passer le relais, sans se sentir obligé de créer une autre faction de l’Upc, et mieux, sans vouloir confondre le parti à lui-même, comme la vague des chefs politiques apparus sur la scène depuis 1990, et qui y sont toujours, 32 ans après !
Au-delà de l’aéroport, aucune entrée de la ville de Douala, vitrine du Cameroun, ne paye de mine. Par le port de Douala Bonaberi, désordre et tracasseries sont au rendez-vous, les entrées Est et Ouest de la ville agressent littéralement la vue par le désordre et les débris qui jonchent ce qui tient lieu de chaussées et les abords, dépriment le corps et stressent le mental par des embouteillages qu’on dirait commandés. Ceux qui partent du pays et reviennent, sont obligés dès l’entrée du pays, de puiser la force mentale aussi loin que dans les familles, dans l’amour ou dans le devoir pour continuer, sinon ils sont tentés de rebrousser chemin dès que le pied touche le tarmac… Si la ville de Douala elle-même ne peut être meilleure, au moins les entrées devraient être flatteuses. Comme une femme devant le miroir, elles ont besoin de se faire une beauté.
L’inquiétude de Hrw était d’autant plus fondée que deux ans plus tôt, en 2018, la Banque mondiale dans un rapport avait tiré la sonnette d’alarme au sujet de l’absence de règles et d’informations sur ce fonds, notant qu’on n’est pas en mesure de savoir clairement à quoi sert le Fonds de solidarité » et qu’il n’y a toujours pas de législation sur son mode d’utilisation. » Qu’est devenu ce Fonds de solidarité pourtant régulièrement alimenté par les institutions sanitaires, au moment où l’on cherche des financements pour permettre l’accès aux soins des plus démunis ? La question est d’autant plus sérieuse que les revenus du fonds proviennent dans une large mesure des frais de traitement supportés par les malades. Les statistiques en la matière parlent d’elles-mêmes, en 2018, 70 % du total des dépenses de santé du pays étaient supportés par les ménages. Une partie de ces dépensent alimentent un fonds, sur lequel règne visiblement… la loi de l’omerta
Par la suite les principaux leaders du syndicat étaient affectés dans des coins reculés du pays. Le président, Dr Pierre Yves Bassong, neurologue en service à hôpital régional de Bamenda était affecté au centre médical d’arrondissement de Somalomo dans la région de l’Est. Le vice-président, Dr Kamta, neurochirurgien en service à l’hôpital général de Douala était affecté au centre médical d’arrondissement de Ngaoui dans la région de l’Adamaoua. Le Secrétaire général, Dr Ndoudoumou, en service au centre médical d’arrondissement d’Akono était affecté au centre médical d’arrondissement de Mayo baleo dans la région de l’Adamaoua. Le Chargé de communication, Dr Laah, radiologue à l’hôpital régional de Bamenda était affecté au centre médical d’arrondissement de Mozogo dans la région de l’extrême Nord. Ainsi, 3 médecins spécialistes membres du syndicat étaient affectés, sans être remplacés dans leurs postes respectifs, un peu comme c’était le cas dans les années 50 quand les leaders de l’Union des populations du Cameroun qui revendiquaient l’indépendance véritable étaient affectées en brousses. Le syndicat soulevait un problème crucial de santé publique, en face l’idée était de briser leurs carrières, laissant de côté le problème soulevé, qui reste entier.
Peut-on dès lors, en prenant en compte l’idéologie qu’il défend désormais et le sens de l’hospitalité que lui confère l’âge, penser qu’il soit à l’origine de l’expulsion des soit disant « étrangers » de son territoire ? Soit disant « étrangers », parce que dans la logique panafricaniste, l’Africain ne saurait être étranger en Afrique. Aussi, le 29 novembre 2013, Obiang Nguema Mbasogo était en visite au Benin, et a rencontré la jeunesse avec son homologue Yayi Boni au palais des Congrès de Cotonou. Il leur adressa ce jour ce message : « J’invite la jeunesse à se réveiller parce que l’Afrique est toujours dominée et subit beaucoup de manipulations des puissances qui ne veulent pas de la souveraineté acquise à l’indépendance… Nous devons prendre l’initiative d’unir l’Afrique. Il faut une Afrique unie, intégrée qui n’a pas de problèmes de culture, sans barrières linguistiques, c’est comme cela que nous pouvons surmonter les difficultés… L’Afrique d’hier n’est pas l’Afrique d’aujourd’hui.» 9 ans après ce discours, que s’est-il passé ? Au-delà des considérations économiques et politiques, l’Afrique pourrait-elle être unie en luttant contre elle-même ? Les enfants africains pourchassés au large des côtes européennes, le devraient-ils être également aux confins des frontières africaines ? Une sagesse africaine dit : « si l’enfant du voisin fuit et entre toi, donnes-lui le souper et le coucher, et va ensuite discuter avec son père. Car le mettre dehors augmenterait plutôt…ses souffrances.
Mais Dakolé Daïssala, que l’âge et la santé affaiblissent de plus en plus, reste désormais loyal à son mariage avec le Rdpc. Il soutient la modification de la constitution de 2008 qui supprime la limitation des mandats présidentiels, ce qui permet à Paul Biya de briguer un nouveau mandat en 2011. Il propose cependant qu’il y ait une élection à deux tours et le vote obligatoire pour tous les Camerounais. Paul Biya lui sera reconnaissant en 2013 pour cette loyauté, et le nomme parmi les sénateurs lors de la mise ne place de la C hambre haute du Parlement. Reconnaissance restée intacte 5 ans plus tard lors du renouvellement de la chambre. C’est avec ce titre que le fils de Goundaye a tiré sa révérence le 9 août 2022, à l’âge de 79 ans. Qualifié de caméléon politique, l’homme aura été plutôt celui qui a su s’adapter chaque fois à son environnement pour ne pas être largué, et à sa manière il a influencé le cours de l’histoire du Cameroun, d’une manière que seule cette histoire jugera.
Quand un pays perd l’honneur à partir du sommet, que lui reste-t-il ? Ailleurs, dans certains pays, les hommes publics, même au plus profond du vice et du cynisme, se débrouillent encore à préserver la morale publique, et démissionnent de leurs fonctions dès qu’une rumeur de scandale liés aux bonnes mœurs circulent sur leurs personnes. Et quand la justice commence à s’intéresser à eux, ils rendent leurs tabliers pour se mettre à la disposition de celle-ci et aider à rétablir la vérité. Il est vrai qu’un ministre de la république, Jean de Dieu Momo déclarait que démissionner est une affaire des blancs, trahissant ainsi la culture de la « peau de canard » qui est en vogue dans le système, mais il n’en demeure pas moins vrai aussi, ce que disait l’artiste humoriste Dave K Moktoï, de manière visionnaire, avec humour certes mais très au sérieux : « Il faut savoir quitter les choses, avant que les choses ne vous quittent. » C’est une question d’honneur, que rappelle le refrain de l’hymne nationale « Chère patrie, terre chérie, Tu es notre seul et vrai bonheur, notre joie et notre vie, A toi l’amour et le grand honneur ! »
Ainsi, avec tout le potentiel gazier vanté au quotidien, l’exploitation constamment en hausse, le Cameroun en arrive à la pénurie, parce que dépendant de l’extérieur pour une ressource énergétique disponible localement. A qui profite les transactions en haute mer ! En tout état de cause, la pénurie du gaz qu’a connu le Cameroun pour une énième fois en octobre 2022, ne risque pas d’être la dernière, puisqu’elle ne tient qu’à l’absence de vision, au déficit d’anticipation dont font preuve les gouvernants. Et si les leçons ne sont pas tirées et les responsabilités établies, les mêmes causes produiront les mêmes effets, ou plutôt, le même système produira le même résultat.
Dans les faits, on a souvent eu à faire à des altercations entre les agents des mairies d’arrondissement et ceux des mairies de la ville au sujet des compétences territoriales. Il n’est pas certain que le décret du 9 août 2022 clarifie la situation et tranche le débat de manière définitive. C’est qui induit que c’est à la pratique quotidienne sur le terrain que les insuffisances se feront voir et devront être corrigées progressivement. La crainte se trouve donc là, celle de voir la mise en place de la police municipale prendre un temps éternel, surtout que le Cameroun a l‘expérience de la mise en place des institutions démocratiques, qui devaient se faire progressivement selon la Constitution de 1996, et dont certaines, comme les Conseils régionaux, ont attendu 24 ans. Que deviendraient les villes, si elles devaient attendre encore longtemps pour être dotées d’une véritable police municipale, alors que la situation se dégrade chaque jours un peu plus ?
Dans la quête de la dignité africaine, la guerre sera loin d’être finie si les victoires engrangées au sommet ne sont pas sous tendues et accompagnées par des mouvements de réveil des consciences au sein de la société. Pour mieux asseoir leur mainmise sur l’Afrique, les impérialistes ont surtout travaillé sur le mental, et une fois la bataille gagnée à ce niveau, ils se sont frottés les mains, le reste devant aller de soi. Ils n’auront plus à dévaloriser l’Africain, son cerveau était déjà programmé pour qu’il se déprécie lui-même, se dévalorise, déteste ce qu’il était, ce qu’il faisait et comment il le faisait. Et tout a été mis à contribution pour y parvenir : l’église, l’école, le cinéma, la musique, la mode, tout cela résumé dans le mot « civilisation. » Pendant que les batailles se mènent au sommet, la société elle, doit prendre conscience…que sa conscience est encore plus colonisée.
« Les griots dans le passé, faisait-il remarquer, étaient en réalité les chargés de la communication, mais si vous observez bien, ce qui a consacré la disparition de nos valeurs anciennes, c’est le fait qu’on n’ait pas eu une écriture pour transmettre au fur et à mesure aux nouvelles générations. Aujourd’hui heureusement il y a une prise de conscience, lorsque dans toutes les communautés on s’est mis à enseigner la langue maternelle aux enfants. Mais le retard a été tel qu’aujourd’hui c’est une course à la montre, pour essayer de lutter contre la rapidité de la civilisation moderne. Mais en même temps nous avons la chance de pouvoir mettre à profit toute cette technologie de la conservation pour essayer de sauver l’essentiel. Mais il y a aussi notre capacité organisationnelle et notre patriotisme, et en général ce n’est pas notre domaine le plus fort, et c’est là donc que réside le point faible. Selon qu’une grande majorité de patriotes existera, déterminés à affronter le 21eme siècle, du moins à introduire la civilisation africaine et camerounaise, et même la civilisation de tous les peuples qui composent le Cameroun, on peut espérer. Si on ne réussit pas ce pari dans un bref délai, tout va disparaître, parce qu’on a suffisamment perdu. » Une grande majorité des patriotes pour défendre les origines et la culture, c’est l’un des souhaits de Salomon Madiba Songue pour la postérité, pour un peuple qui retrouve ses valeurs.
Que faisait le Cameroun depuis le temps que ces pays producteurs qui ont fermé leurs portes avec la crise, abattaient un travail de fourmi, accumulaient des réserves pour les jours difficiles ? Pourquoi les milliers d’hectares de terre arables qui s’étendent à perte de vue sur le territoire camerounais ne sont pas en exploitation, pourquoi le Cameroun producteur de pétrole, doit attendre le gaz domestique dans le bateau, avec une société de raffinage inaugurée le 24 mars 1973, il y a bientôt un demi-siècle ? Et sur un autre plan, pendant 40 ans de règne, n’y a-t-il pas eu comme dans la bible (Genèse 41) un Joseph pour interpréter le rêve du Pharaon, et lui dire de nommer à travers le pays des commissaires qui « collecteront tous les vivres que produiront ces bonnes années qui viennent, (ils) emmagasineront le blé dans les villes sous l’autorité du pharaon, et le garderont comme réserve de vivres. Ces provisions serviront de réserve pour le pays, en prévision des sept années de famine qui s’abattront sur l’Egypte. Ainsi les habitants du pays ne mourront pas de faim. » Si, il y a pourtant bien eu ce Joseph, Dion Ngute de son nom. Choisi et mis à la tête du gouvernement. Mais pourquoi n’at-il pas pu épargner le peuple de la faim, comme en Egypte de Pharaon, pourquoi a-t-il failli à sa mission ?
Il reste à espérer que la purge aille jusqu’au bout, et que les places libérées permette de résorber des milliers de jeunes formées dans des écoles et reconvertis en conducteurs de motos et détentrices de call-box. Le ministre de la Fonction publique, a signé le 26 juillet 2022 un communiqué annonçant l’ouverture de concours direct pour le compte de l’exercice budgétaire 2022 dans les métiers de la justice, de l’administration, des affaires sociales, des régies financières, de l’éducation de base, de l’agriculture, du génie civil, des mines, de l’élevage et des industries animales, et de la santé publique. Mais au total, moins de 1 000 postes ont été ouverts, alors que le corps médical à lui seul connait un déficit de 55 000 personnels, tel qu’indiqué par le ministre de la Santé publique lors de son passage devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale, le 1er décembre 2021.
Au contraire, après lui avoir infligé toutes les tortures morales que peut subir un homme qui a le sentiment d’être un fugitif ou un sans papier chez lui, cet État-là, lui ajoute les violences physiques et finit par le priver de sa liberté, sans se poser la question de savoir où est sa propre responsabilité dans ce qui arrive. Dans un sursaut de conscience et un élan de réparation, on se serait attendu que lors du séjour de Foundikou dans la cellule du commissariat, l’Etat lui apporte sa carte nationale d’identité, parce que cela est possible, accompagné des excuses sincères. Pareil sursaut de conscience, on l’a vu avec le ministre de la Fonction publique et de la réforme administratives le 24 février 2022, quand en quelques jours l’arrêté d’intégration de Hamidou, professeur d’Education physique et sportive au lycée de Beka depuis 10 ans était signé, accompagné d’une lettre de félicitations. Les autres arrêtés d’intégration ont suivi, libérant nombre d’enseignants qui avaient le sentiment d’être des clandestins dans leurs corps de métier. Comme Hamidou, Foundikou devrait rentrer en possession de sa carte d’identité et cesser d’être inquiété, et cela devrait déclencher la délivrance sans délai à tous les usagers dans la même situation de cette pièce, qui seule consacre l’intégration à la citoyenneté camerounaise.
Pour retrouver sa vraie place, le Continent devra selon Carlos Lopes, relever huit défis : réformer le système politique, respecter la diversité, comprendre le contexte des politiques publiques, se transformer structurellement grâce à l’industrialisation, augmenter la productivité agricole, revoir le contrat social, s’adapter au changement climatique et se donner la capacité d’agir dans les relations avec la Chine. L’économiste montre comment le continent africain peut, à partir de sa situation et de ses ressources spécifiques, devenir l’agent d’un développement autonome plutôt qu’un simple épigone d’expériences historiques antérieures ou extérieures. C’est bien parce que « l’Afrique n’est prisonnière d’aucun choix technologique » qu’elle peut « directement adopter la voie de l’énergie verte et propre, sans passer par les anciens modèles à forte empreinte carbone », et convertir son actuel statut de « victime du changement climatique » en celui d’acteur majeur dans l’élaboration de véritables solutions.
En décembre 2020, dans l’une de ses sorties épistolaires, il s’adressait encore ainsi aux hommes du pouvoir, dans un langage terre à terre qui lui est propre : « Donc si vous avez de l’argent et que vous voyez même un cadavre humain vous allez seulement acheter? Donc comme vous avez le pouvoir là, le peuple va seulement se coucher par terre et vous marchez sur lui pour montrer votre part de puissance? Mais que chacun sache que le jour se lève et retombe. Seul le temps nous dira qui disait la vérité et surtout n’oubliez pas que l’année prochaine n’est que demain. Quand dieu vous donne de l’argent ou le pouvoir, ce n’est pas pour écraser son peuple, pas pour que vous partagez la misère et la souffrance à son peuple, mais pour que vous soyez le sel de la terre, que vous vous mettez au service des nécessiteux et que vous soyez du côté de ce peuple qui se bat déjà chaque jour pour vivre. » Agé de 86 ans, il prépare ses 70 ans de règne du 31 décembre 2O22 au 14 janvier 2023, à Bamendjou et à Bikok dans la région du Centre, où il est également successeur de son père adoptif, de qui il a hérité le nom de Esso. La combinaison qui donne l’appellation Sokoudjou-Esso, reste, au-delà de la résistance, le symbole de l’interculturalité, et du vivre ensemble.
Malheureusement, la situation de non-respect des normes dans le domaine de l’habitat, relevée par des études il y a 40 ans, est allée s’empirant depuis lors, avec une poussée démographique non maîtrisée. Une panoplie de lois a été pourtant élaborée entre temps, comme la loi N° 2004-003 du 21 avril 2004 régissant l’urbanisme au Cameroun, qui dit par exemple à l’article 16 : « Sauf disposition contraire contenue dans les documents de planification urbaine, la façade principale donnant sur rue de toute nouvelle construction doit être implantée à une distance des limites parcellaires au moins égale à cinq (5) mètres. » Mais sur le terrain, des propriétaires implantent leurs maisons à la lisière de la rigole, et se moquent des croix de saint André marquées du reste avec complaisance sur le mur. La norme de l’habitat, de la maison d’habitation, du cadre de vie des populations est l’un des domaines qui devrait interpeller les politiques en cette semaine de la normalisation. Ils ne le savent peut être pas, mais dans des quartiers les populations vivent dans des cellules infectes et non aérés, abusivement appelés chambres.
La Sctm ne put sortir de cette situation et relever la tête que grâce à l‘entregent de son jeune directeur Ludovic Sielienou. Mais combien de managers n’ont pas eu la même force pour tenir, combien sont-ils qui ont dû fermer l’entreprise et partir à l’étranger pour certains, à cause des pratiques qui dissuadent et découragent ? Comment faire éclore l’économie camerounaise dans un climat des affaires infecté de pratiques contre-productives? Autant de questions que devrait se poser le politique, assoiffé de l’émergence en 2035, au risque de se retrouver à cet horizon, comme la Cigale de Jean de Lafontaine qui avait passé son temps à chanter au lieu de semer, et au moment de manger, la fourmi lui demanda de danser !
Le gouffre serait bien profond au moment où Paul Biya instruit les audits de ces lignes en janvier 2022, sur une période de 11 ans, de 2010 à 2021. Le rapport du Contrôle supérieur de l’Etat sur l’ampleur des dégâts financiers n’est pas encore officiel à date, mais le nombre de fonctionnaires convoqués laisse présager que la fête aura été grandiose et les participants bien nombreux. Bien entendu, durant cette période de 11 ans, les 1790 fonctionnaires ne sont pas les seuls à avoir effectué des missions, mais s’ils sont convoqués cela est indicateur de l’existence des soupçons. En attendant les conclusions qui n’auront rien de reluisant pour les caisses de l’Etat, des questions essentielles se posent encore : que font au quotidien les instances chargés de vérifier et d’empêcher cette saignée, Conac, Anif, Cours des comptes et Contrôle supérieur de l’Etat confondus, pourquoi faut-il toujours attendre l’instruction présidentielle pour se lancer aux trousses des prévaricateurs ? Et aux fonctionnaires, pourquoi toujours penser et se comporter comme si l’Etat est une vache à lait qu’il faut traire indéfiniment ?
Dans le même temps, Vincent Ganty tente de mobiAprès avoir une fois de plus exterminé les populations africaines dans les guerres d’indépendance, les colons partirent par la porte pour rapidement revenir par la fenêtre. Comme l’ennemi ne dort jamais, ils ont développé d’autres moyens plus subtils pour continuer à asservir l’homme Noir. La monnaie comme le franc cfa en est un exemple, de même que les systèmes de gouvernement sous contrôle et des contrats d’exploitation des ressources du sous-sol africain. L’Afrique a ainsi passé plus de 600 ans à se battre pour retrouver sa dignité, pour se débarrasser des impérialistes accrochés comme une sangsue qui sucent et sucent encore. Tout cela a fait que l’Afrique accuse un énorme retard, qu’il faut désormais rattraper. C’est la mission aujourd’hui dévolue à la jeunesse, qui doit savoir d’où elle vient pour savoir où elle va. La lutte est loin d’être achevée, quelques batailles ont été gagnées mais la guerre reste ouverte, et se mène désormais sur un terrain où se chevauchent technologie pointue et maîtrise de ses origines. liser les populations sur le territoire. Dans diverses lettres à l’approche des élections législatives du 10 novembre 1946, il appelle les Camerounais qu’il désigne désormais comme ses « sœurs, frères et compatriotes », à voter nationaliste, expliquant que « Notre parti politique étant le nationalisme pour l’indépendance et la souveraineté du peuple camerounais sur son territoire…nous voulons la constitution immédiate d’un parlement camerounais à Douala…nous voulons la constitution d’un gouvernement des Noirs émancipés du Cameroun » Nul doute que ces écrits et ces appels ont largement contribué à bâtir l’idéologie du parti nationaliste l’Union des populations du Cameroun, qui est créé deux ans plus tard, en 1948. Les écrits de Um Nyobé se seraient également inspirés des écrits de Vincent Ganty, qui dû, à partir de la France, retourner dans son pays natal, où l’historien Adalbert Owona n’a pas pu suivre ses traces. Mais son influence sur le mouvement nationaliste camerounais reste indéniable.
Dans le même temps, Vincent Ganty tente de mobiliser les populations sur le territoire. Dans diverses lettres à l’approche des élections législatives du 10 novembre 1946, il appelle les Camerounais qu’il désigne désormais comme ses « sœurs, frères et compatriotes », à voter nationaliste, expliquant que « Notre parti politique étant le nationalisme pour l’indépendance et la souveraineté du peuple camerounais sur son territoire…nous voulons la constitution immédiate d’un parlement camerounais à Douala…nous voulons la constitution d’un gouvernement des Noirs émancipés du Cameroun » Nul doute que ces écrits et ces appels ont largement contribué à bâtir l’idéologie du parti nationaliste l’Union des populations du Cameroun, qui est créé deux ans plus tard, en 1948. Les écrits de Um Nyobé se seraient également inspirés des écrits de Vincent Ganty, qui dû, à partir de la France, retourner dans son pays natal, où l’historien Adalbert Owona n’a pas pu suivre ses traces. Mais son influence sur le mouvement nationaliste camerounais reste indéniable.
L’allègement de la tutelle administrative sur les collectivités territoriales décentralisée n’a pas prospéré. Aucune recommandation de la commission 7 n’a été prise en compte, notamment la réforme du Code de la nationalité pour l’adoption de la double nationalité ou des nationalités multiples. Quant au comité de suivi des recommandations du Grand dialogue, sur les 6 sessions statutaires depuis la création, elle a tenu à 4e le 4 août 2022, au cours de laquelle le premier ministre a déclaré : « la situation n’est pas encore absolument saine, c’est un chemin difficile nous le savons, mais nous voyons déjà la lumière au bout du tunnel. » Le bout du tunnel, Paul Biya l’avait déjà vu et annoncé en novembre 2005 il y 17 ans, c’était au sujet de l’endettement du Cameroun, mais depuis lors il s’est éloigné ! Pour la crise anglophone et le Grand dialogue national, l’histoire semble se répéter.
D’après le préambule de la constitution qui reprend la Déclaration universelle des droits de l’homme, tout le monde a droit à un logement, mais dans les faits, tout est désormais fait pour que personne n’aie droit au logement : le logement social n’a rien de social dans les prix. Celui qui acquiert un terrain n’est pas en sécurité, le titre foncier mère peut être annulé à tout moment. Celui qui construit n’est pas en sécurité, il peut se réveiller un matin et se retrouver face à des engins accompagnés de la police, venus le détruire, avec en embuscade un nouveau propriétaire des lieux détenteur d’un titre foncier authentique. Celui qui est en location n’est pas en sécurité, par simple sms le bailleur peut lui dire un soir que le loyer a augmenté de 50%, et justifier cela par l’augmentation des frais de scolarité dans l’établissement privée que fréquente son enfant ou des frais d’Apee au lycée. Au lendemain de la célébration de la 36eme journée mondiale de l’habitat, il y a lieu de dire qu’au Cameroun, l’habitat est dans tous ses états, et nécessite sans doute, les états généraux de l’habitat.
Dans les couloirs des différentes délégations concernées, sous les apparences de sérénité se cachent en réalité un malaise. Les collaborateurs, sans le montrer, boudent les occupants des lieux qui devraient déjà être partis. Ces derniers à leur tour ne peuvent efficacement interpeller ni leurs proches collaborateurs, ni les chefs d’établissements, au risque de se heurter à l’interrogation de savoir à quel titre ils agissent. Au mieux ils se limitent à gérer les affaires courantes et faire le ménage autour d’eux, au propre comme au figuré, car administrativement ils ne peuvent plus signer aucun document ni prendre un acte qui engage ces différentes délégations. Ces conditions favorisent la cour du roi Pétaud, et dans un secteur aussi sensible que celui de l’éducation, on en arrive à un tel blocage doublé de cacophonie à une rentrée scolaire, à cause de ce qui est appelé dans le milieu la guerre des réseaux. Comment en effet Nalova Lyonga a-t-elle pu signer l’arrêté du 12 septembre 2022 comme si celui du 31 août 2021 n’existait pas, comment un délégué remplacé depuis un an, réapparait sur l’échiquier comme s’il était toujours en fonction depuis tout ce temps ? Et depuis que l’erreur a été détectée, si elle en était une, est-ce si difficile de rapporter l’arrêté, dans un milieu éducatif où l’on enseigne que reconnaître ses erreurs est un signe de grandeur !
Pour le premier ministre Malien, la France ne devrait pas oublier que l’Afrique ne lui doit rien, mais se rappeler qu’au contraire, elle doit tout à l’Afrique : « Afin de se donner une bonne conscience, la junte française accuse le Mali de n’avoir pas été reconnaissant, en se gargarisant de la mort regrettable de 59 soldats français au Mali, lors de diverses opérations de lutte contre le terrorisme. …Aussi, nous les invitons à ne pas s’arrêter en si bon chemin et de remonter le temps, en passant par leur intervention en Libye décriée par toute l’Afrique, sans oublier la participation forcée des milliers d’Africains à la 1ère et la seconde guerre mondiale, sans oublier la traite négrière qui explique l’essor économique de beaucoup de pays. Combien d’Africains sont-ils morts pour la France et le monde libre dans lequel nous sommes ? » C’était Um Nyobé en 1952, c’est Abdoulaye Maïga en 2022, à la tribune de l’Onu. Les indépendances réclamées en 1952 ont été noyées avec la complicité des frères africains qui ont accepté d’être les nègres de service. Y en aurait-il encore pour noyer l’indépendance réclamée en 2022. A la jeunesse de se questionner !
Dans deux lettres de mission confidentielles signées de sa main en date du 16 septembre 2007, Ahmadou Ali avait confié à un « expert en intelligence économique » camerounais, Francis Dooh Collins, le soin de mener des enquêtes sur la fortune cachée de ses compatriotes – voire de ses collègues du gouvernement. A ces lettres de mission étaient jointes une liste d’une soixantaine de personnalités en deux versions, anglais et français, rendues publiques en janvier 2008 par les quotidiens Le Messager et La Nouvelle Expression. L’affaire fut d’ailleurs reprise par Jeune Afrique dans son édition du 25 février 2008 à travers un article intitulé « Ali et les soixante voleurs », sous la plume de François Soudan avec Georges Dougueli. Figuraient dans cette liste des banquiers, des directeurs généraux, douze anciens ministres, deux conseillers à la présidence, six ministres en exercice (dont ceux de la Défense, de l’Administration territoriale et le secrétaire général de la présidence, le patron de la Sûreté nationale et même le président de l’Assemblée nationale. Tous « suspectés de détournement, de corruption et de blanchiment » au détriment de l’État camerounais.
Où donc se trouverait la solution à l’obtention de la carte nationale d’identité au Cameroun ? Pourquoi est-ce si difficile de produire un document ainsi décrit dans le décret : « la carte nationale d’identité est un document en polycarbonate plastifié et sécurisé, établi sur fond pré-imprimé selon la norme Iso/Cei 7810 sous le format ID-1. Elle est informatisée, biométrique, personnelle et contient une puce électronique » ? Et alors qu’il est si difficile de produire une petite carte qui peut se cacher dans la paume d’une main, les mêmes services de la délégation générale à la sûreté nationale sont en mesure de produire un passeport de 32 pages en 48 heures. Finalement, la production de la carte nationale d’identité, est-ce un problème de moyens ou de volonté ? Quelle que soit la réponse, un fait reste constant dans cette affaire, c’est qu’un décret du président de la république souffre de la non application stricte de ses termes par la délégation générale à la sûreté nationale, qui ironie du sort, est directement rattachée à la présidence de la république
Si la pratique était applicable avec une certaine équité aux parents, la jeune génération est-elle encore concernée, du simple fait que leurs parents sont originaires des zones sous scolarisées ? Et que devient le vivre ensemble, si deux camarades d’enfance se retrouvent séparés à l’entrée d’une école, et sont clairement informés que cette séparation est le fait qu’ils sont originaires des localités différentes du même pays ? En définitive, si les précurseurs de la pratique de l’équilibre régionale dans les concours administratifs l’inscrivaient dans un processus de construction nationale, il s’est avéré avec le temps être un élément de déconstruction de la nation, avec le brassage social devenu incontournable. À l’heure où le vivre ensemble est devenu un slogan, n’est-il pas souhaitable de dépouiller les textes des vestiges de divisions car à tout point de vue, l’équilibre régional a aujourd’hui transcendé les générations.
Les régimes sont ainsi bâtis en Afrique en général, au Cameroun en particulier. L’Etat et ceux qui l’incarnent sont suprêmes, les peuples qui font la Nation subissent. Ainsi occupés à se défendre, chaque peuple de son côté, l’idéal commun qui fait une Nation n’a plus de place. Les replis identitaires prennent le pas, les associations communautaires foisonnent. Et l’Etat, au lieu de trouver un idéal commun qui fragilisera ces replis en faveur de la construction d’une nation, cherche plutôt le moyen de s’en servir. L’Afrique Noir est mal partie, disait Franz Fanon, on pourrait ainsi de la construction d’une Nation sur le territoire camerounais, qui n’est pas mal partie, mais qui n’est même pas encore en chantier. Les Camerounais, au mieux, s’identifient chacun par leurs cultures locales. Les discours politiques vantent la diversité de la culture camerounaise présentée comme une richesse, mais un véritable symbole de la nation reste invisible. La raison est qu’à ce jour, les dirigeants camerounais n’ont réussi qu’à maintenir des peuples diverses sur un territoire, dont le seul dénominateur commun est la détention d’une carte d’identité sur laquelle est marquée République du Cameroun.
A peine un an au Kamerunstadt, Gustav Nachtigal avait réussi à sécuriser le territoire pour le compte de l’Allemagne, non sans violence et victimes bien sûr, mais les écrits restent floues ou muettes sur les méthodes initiées et qui furent perpétuées pour soumettre les populations locales à l’indigénat. Tombé malade, on décide de le ramener chez lui en Allemagne, mais il meurt le 20 avril 1885, à l’âge de 51 ans au large du cap Palmas au Liberia. Pour ne pas jeter son corps en mer comme ce fut le cas pour des milliers de Noirs esclaves, il est ramené à Douala où il est enterré. Le Cameroun garde encore des souvenirs de lui, comme le monument Nachtigal dressé dans la ville de Douala au quartier Bonanjo, ou le village Nachtigal, dans la région du Centre, éponyme du fleuve Nachtigal sur lequel se développe depuis 2016 un projet de barrage hydroélectrique. Un privilège de mémoire donné une fois de plus aux colonisateurs, là où les héros nationaux sont maintenus dans l’ombre
On ne sait plus qui est qui, c’est la confusion totale. Les civils sont confondus au sécessionnistes et liquidés comme tels, les fonctionnaires sont confondus à l’ennemi, les hommes de Dieu sont pris pour des espions et traités comme tel, avec enlèvements et demandes de rançon. Les uns se battent comme ils peuvent pour sortir de là, d’autres cherchent à tirer le meilleur profit de la situation. Pillages, détournements, incendies des villages et des infrastructures, torture et tout autre traitement inhumain, tout y passe, c’est la jungle, le no mans’ land. Le seau est également devenu plus lourd à porter et demande plus d’énergie en termes de finance et de ressources humaines. Tous ces actes, aussi condamnables les uns que les autres, puisent leurs sources quelque part et prospèrent dans un environnement qui leur est propice. Le tapioca qui a gonflé a aussi touché d’autres contenu du seau et les a rendu inopérant, comme l’éducation, la santé, l’économie. L’eau n’a touché le panier que depuis 6 ans, mais la crise existe depuis 61 ans, et l’attaque suivi de l’enlèvement des prêtres à Nchang n’est là que pour rappeler que le problème reste entier : tant que les racines d’un arbre ne seront pas saines, les feuilles resteront souillées.
Il y a des Cetic, des lycées techniques et d’enseignement général sans électricité dans les zones où ces élites se présentent en messie. Tout cela découlant de la mauvaise gouvernance entretenue au sommet et au sein des différentes instances institutionnelles par le système auquel toutes ces élites appartiennent. Le financement de la construction d’une ligne électrique pour un lycée technique, suivi par des machines pour les ateliers par exemple, seraient plus bénéfique pour les enfants. Une bonne qualité de l’éducation garantirait une formation qui permettrait à la jeunesse d’être autonome, indépendant et libre, et cette qualité de l’éducation se défend à l’Assemblée nationale, au sénat, dans les conseils régionaux et municipaux, et c’est dans ces instances que les élites devraient intervenir pour être utiles. La culture des dons contribuent plus à asservir la jeunesse, qu’à la servir.
S’agissant de la conscience des juges, le 17 septembre 2022 en Belgique, 55 magistrats volontaires ont été placés en détention pendant deux jours dans une prison de la région de Bruxelles. Ces magistrats, du parquet et du siège, à qui rien n’était reproché, devaient suivre les ordres et les instructions du personnel pénitentiaire exactement comme les autres détenus, le but étant d’expérimenter ce que signifie la privation de liberté. Selon le ministre de la justice belge Vincent Van Quickenborne, « les magistrats savent évidemment comment se passent les choses dans une prison, mais en faire l’expérience par eux-mêmes leur donne une occasion unique qui pourra les aider à prononcer des peines en toute connaissance de cause.» Ce n’est pas que les condamnations prononcées par les magistrats belges sont souvent sujettes à caution comme celles connues sous le ciel camerounais, mais l’idée était d’améliorer ce qui n’est pas déjà mauvais. Et si au Cameroun les magistrats étaient aussi placés pendant deux jours d’expérimentation dans les prisons infectes de New-Bell et de Kondengui, l’expérimentation pourra peut-être porter des fruits ! A moins que faire des prisonniers politiques… ne soit consubstantiel au régime.
Et si Jacques Chirac avait raison de dire que l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie, est-on tenté de se demander. Devant le congrès à Brazzaville en 1996, il rappelait : « la démocratie, c’est un état d’esprit, ce sont des comportements, des réflexes. C’est le fruit d’un long apprentissage, celui de l’intérêt général, de la tolérance, de l’acceptation des différences. C’est le seul moyen d’être libre et le remède le plus honnête que l’on puisse opposer aux maux de la société. La démocratie exige le rejet de la solution trop facile, de la loi du plus fort et du recours à la violence. Elle dépasse les divisions et les haines. Elle désarme la peur. La démocratie, c’est un Etat respectueux de chacun, juste, équitable, désintéressé, capable de susciter l’adhésion, de mobiliser les énergies. C’est l’acceptation de règles transparentes et rigoureuses d’administration et de gestion, en un mot la “bonne gouvernance” » Au Cameroun, le pouvoir peut-il jurer la main sur le cœur qu’il y a acceptation des différences, quand les manifestations publiques des partis de l’opposition sont systématiquement interdites et violemment réprimées en cas d’entêtement ? En lieu et place de l’alternance, on a fait de la démocratie au Cameroun la capacité à durer au pouvoir à tout prix, et quand il le faut, à tous les prix.
La femme dans l’ensemble n’a pas moins souffert dans les luttes d’indépendance africaine en général et camerounaises en particulier. Son rôle, à bien y voir, a même été parfois déterminant et essentiel, elle a toujours été aux côtés de ceux qui sont célébrés chaque année, confirmant cet adage selon lequel « derrière chaque grand homme se cache une grande femme. » Autant on devrait avoir dans les villes camerounaises des avenues Um Nyobé, Ouandié Ernest, Afana Ossendé, Kingue Abel et autres, autant on devrait en avoir qui portent les noms de Poha et Ruth, ces deux femmes assassinées dans la forêt avec Um Nyobé, il devrait en avoir dénommée « avenue Marthe Moumie, Esther Ngo Manguele, Henriette Ekwé… et on peut en citer. Si les colons français et l’administration servile laissée derrière eux ont condamné toutes ces femmes à la mort pour certaines, et à des tortures de toutes sortes pour d’autres à cause de leurs convictions, la société contemporaine, elle, ne saurait les condamner… à l’oubli.
Le 21 juin 2022, la filiale britannique du géant du négoce Glencore a officiellement plaidé coupable de sept chefs d’accusation de corruption dans le cadre d’opérations pétrolières au Cameroun, en Guinée équatoriale, en Côte d’Ivoire, au Nigeria et au Soudan du Sud. Au Cameroun particulièrement, la multinationale spécialisée dans les mines et le négoce de produits pétroliers, coté à Londres, a avoué lors de l’enquête menée depuis 2019 par le bureau d’enquête criminelles britannique le Serious Fraud Office (SFO), avoir versé aux hauts cadres de de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), de la Société nationale de raffinage (Sonara) et à d’autres hautes personnalités du gouvernement camerounais, près de 13 millions de dollars, (environ 7 milliards de francs CFA) de dessous-de-table pour favoriser les opérations du groupe au Cameroun entre 2007 et 2010. Des noms ont même été cités dans cette affaire de corruption, mais contrairement à la réaction des autorités au Libéria où le président Georges Weah a immédiatement suspendu les mis en cause, au Cameroun, les dirigeants de la Snh et de la Sonara, les deux principales sociétés impliquées, sont toujours en place
Les trois ne sont que des exemples, mais des cas doivent exister à profusion. Trois universitaires, trois idéologies, trois méthodes de combat qui se rejoignent au bout, et le même sort, victimes du rouleau compresseur du pouvoir qui agit soit par l’administration universitaire, soit par la justice. Le but ultime étant le même, museler la réflexion universitaire, et soumettre les érudits de la science aux ordres du pouvoir, pour tuer la science et empêcher l’esprit critique. Et la méthode réussit bien. Beaucoup d’universitaires, à un moment enthousiastes d’apporter leur contribution au développement de la société avec des analyses critiques, se sont résolus à se taire, dissimulés derrière la célèbre formule « je veux voir mes enfants grandir ». Nicolas Boileau disait « du choc des idées jaillit la lumière. » Mais même les universitaires, traqués par tous moyens, préfèrent désormais eux aussi, voir leurs enfants grandir, même dans l’obscurité, face à un système qui faute d’arguments, utilise les moyens d’Etat pour sévir.
« Une fois les travaux de construction de la première phase terminés, le gouvernement du renouveau se rend compte que l’autoroute s’arrête à Bibodi, en plein milieu de la forêt. Elle ne peut servir à rien à l’état actuel des choses (alors qu’elle était initialement prévue initialement pour relier Douala et Edéa, deux grandes villes). Afin de rendre cette première phase de l’autoroute utile, il faut la raccorder à l’axe qui relie actuellement Yaoundé et Douala. Il faut donc encore débourser 204 milliards de francs cfa pour les travaux de raccordement de l’autoroute Yaoundé – Bibodi à l’axe lourd Yaoundé – Douala. Au final, la première phase de l’autoroute Yaoundé – Douala, longue de 60 km, aura coûté 424 + 204 = 628 milliards de francs CFA au contribuable camerounais. » On a là une idée de la gestion qui est faite de l‘argent emprunté chaque année. Non seulement il est l‘objet de la mauvaise gestion, mais en plus de ne pas voir raisons concrètes de l’endettement, le contribuable doit également souffrir de savoir qu’en 2023 par exemple il doit payer des intérêts pour 287,6 milliards de fcfa
Des données qui pourront permettre d’interpréter ces propos de Jean Lamberton lorsque, parlant de la région « Bamiléké », il affirme dès 1959 qu’elle a d’ores et déjà « été dépeuplée à 50 % » Le général Briand quant à lui reconnaissait « un peu plus » de 20 000 morts pour l’année 1960 seulement, tout en précisant que « ce chiffre [était] à rapprocher de l’expansion démographique estimée annuellement entre 22 000 et 25 000 personnes. » Quoi qu’il en soit, la restitution de l‘histoire du Cameroun ne devrait pas se limiter à la consultation des archives dont parlent les présidents français comme un lot de consolation, du reste écrits par le bourreau et donc susceptibles d’être tronqués. Le gouvernement devrait, à côté de ces archives, faire un appel à témoins pour recueillir toutes les informations encore cachées ou retenues par des témoins vivants, qui ne se sont pas encore remis du traumatisme des têtes coupées et exposées sur la place publique. La réconciliation du peuple passera aussi par là
Il fait ainsi partie des jeunes Camerounais qui se frottent à l’administration française et ont le temps d’apprécier le traitement qui est infligé aux locaux qualifiés d’indigènes, un traitement méprisant en somme. Il ne reste pas indifférent à cette situation et n’hésite pas à s’engager dans la défense des droits élémentaires des locaux.
Quoi qu’il en soit, les difficultés d’approvisionnement du paquet minimum en cette rentrée, alors que le gouvernement a rassuré lors d’une conférence de presse conjointe le 30 août 2022 que toutes les mesures étaient prises pour un retour sans heurts des enfants en classe, indique le niveau de priorité qu’occupe le secteur éducatif. Pourtant, à chaque occasion, le gouvernement ne cesse de rappeler que l’Etat consent beaucoup de moyens pour l’éducation. L’affaire est d’ailleurs présentée comme si ces moyens sortaient des poches des membres du gouvernement et devraient être perçues comme un cadeau, alors qu’il s‘agit bien de l’argent du contribuable ou des ressources naturelles du pays, que ces membres du gouvernement sont simplement chargés de gérer. Cet argent destiné au financement de l’éducation est également inscrit au budget de l’Etat et voté, tout comme la ligne budgétaire destinée au fonctionnement. Alors, pourquoi les cartons de fonctionnement des ministères ne sont jamais en retard, alors que ceux du paquet minimum pour l’éducation des enfants le sont ?
Le préambule de la Constitution dit également « L’Etat assure à l’enfant le droit à l’instruction. L’enseignement primaire est obligatoire. L’organisation et le contrôle de l’enseignement à tous les degrés sont des devoirs impérieux de l’Etat.» Il serait peut être judicieux, que l’Etat admette son incapacité à assumer ce devoir et prenne une loi pour rendre l’école plus payante quitte à en assumer les conséquences, que de légitimer les pratiques illégales derrière les frais d’Apee, devenus une des principales sources de financement de l’Education au Cameroun, tout en engraissant au passage quelques véreux.
Le peu de morale, de loyauté, de respect, de bienveillance et de sagesse enseigné le jour à l’élève, est saqué le soir à la maison par une télévision avec des programmes qui échappent au contrôle gouvernemental, ce peu de valeur est complètement dilué et avalé par une société dans laquelle la corruption est devenue le mode de gouvernance, dans laquelle un ministre à qui la confiance a été placée pour assurer le bien-être des citoyens dans un domaine précis, peut détourner les milliards qui lui sont confiés, prendre la fuite et être rattrapé hors des frontières, être ramené au pays, faire une courte prison, être libéré après avoir remboursé, et être reçu à la présidence de la république le lendemain, quand des honnêtes citoyens cherche en vain à y être reçu. Toutes les activités de la société sont devenues des niches de triche : la musique, le cinéma, la politique, l’économie, le commerce, la religion, les travaux publics, la culture, les concours officiels. Au bout du compte, il devient normal qu’un élève en classe de terminale ne sache pas ce qu’il fera après le baccalauréat, incapable de se faire une idée claire du chemin à prendre, dans ce nid de contre valeurs, en l’absence d’une politique éducative sans nuages.
Les partis politiques au Cameroun ne sont que des rejetons du parti originel, (comme le péché originel), des « versions trafiquées du Rdpc… on ne comprend pas pourquoi le pays est bloqué, certaine opposition étant conçue pour pérenniser le système mieux encore que le parti au pouvoir. A l’observation finale, jusqu’à date, le multipartisme n’aura été en réalité que la croissance de nouvelles branches sur un même arbre profondément enraciné, avec des objectifs bien plus éloignés du peuple qu’il ne le croit.
Son fils Léopold Moumé Etia fera ce témoignage à ses obsèques « Mon père fut un de ces membres de l’élite pas seulement du Cameroun, mais de la race noire qui, par un travail énergique et assidu, a voulu démontrer au monde civilisé que nous aussi, surtout nous Noirs du Cameroun, étions capable d’une évolution. Pendant les longues années qu’il servit l’administration française, il assuma sa besogne avec amour et conscience. Il a voulu que l’administration comprenne la mentalité de ses semblables. C’est pourquoi il s’est fait fabuliste des Camerounais. C’est pourquoi aussi il a écrit maints ouvrages afin que la langue et les mœurs de son pays soient révélées à nos prospecteurs français. »
Le bras de fer est donc relancé : d’un côté un gouvernement pour qui tous les problèmes ont été solutionnés, de l’autre des enseignants pour qui les instructions du Chef de l’Etat n’ont pas été exécutées. Qui croire ? Toujours est-il que le gouvernement devrait se rendre à l’évidence que l’éducation a été pendant longtemps le laisser pour compte, à tous les niveaux.
L’une des solutions est proposée par Benoit B. Bouato, auteur de l’ouvrage L’Afrique confisquée ou De l’urgence d’une contre-conférence de Berlin, qui a fait l’objet d’une conférence le 20 juillet 2022 à Yaoundé, organisée par le Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola). L’auteur soutient que l’Afrique, malgré la décolonisation et les indépendances, est toujours sous le joug des colons, et plaide pour l’organisation d’une autre conférence sur le continent africain, avec les Africains réunis pour discuter de l’avenir du continent et explorer les pistes de solutions visant à recoller les morceaux de cette Afrique qui a été dépecée en 1884 et 1885 lors de la conférence de Berlin. L’Afrique, qui a été sédimentée et transformée en micros Etats, devrait se réunir pour faire tomber les frontières héritées de la colonisation et entretenues par le néocolonialisme. Un énième appel à l’auto-conscientisation de l’Afrique, comme le soutenait Jean Emmanuel Pondi pour qui : « le développement de l’Afrique doit être fait par des Africains… et contre personne».
Immédiatement, le guide, Luc Makon, « aperçoit […] Um Nyobè, qu’il désigne au sous-officier africain. Mais, à la vue des forces de l’ordre, Um Nyobè et les siens prennent la fuite ». Après une course poursuite de 200 mètres, poursuit Rigal, « le sous-officier ouvre alors le feu au pistolet-mitrailleur et blesse mortellement Um Nyobè, dont les compagnons, parmi lesquels Yem Mback Pierre, chef du SA/BL (secrétaire administratif du bureau des liaisons), sont également atteints par le tir des autres soldats africains » Les deux versions concordent sur un point : Pierre Yem Mback est mort en martyr, en servant de bouclier à Um Nyobé dont il était presque l’ombre. Nationaliste convaincu, il avait consigné dans l’un de ses écrits « tant que l’indépendance n’est pas acquise, aucune mort ne peut permettre aux colonialistes de croiser leurs pieds.»
Autorisation gouvernementale ou pas, les classes se tiennent, les enfants suivent les cours de niveaux en niveaux. Une fois arrivés en classe d’examen, l’astuce est toute trouvée, la sous-traitance des candidats. La ruse consiste pour les établissements clandestins, de faire présenter leurs élèves à l’examen officiel par un établissement reconnu. Les élèves brillants passeront leurs examens parfois avec brio, le jury ne va pas vérifier si cet enfant a suivi un parcours scolaire dans un établissement clandestin ou pas. La nature a horreur du vide, la mauvaise herbe pousse dans un champ abandonné. Si le gouvernement respectait lui-même la carte scolaire qu’il s’est prescrite, en l’actualisant chaque année en en fonction de la poussée démographique, les établissements clandestins trouveront sans doute moins d’espace pour s’installer, étant directement concurrencés par une école primaire publique… ou un lycée.
Le temps leur a donné raison. Le temps de la trêve, alors que le gouvernement devait le mettre à profit pour trouver des solutions définitives à des problèmes qui n’auraient jamais dû exister, rien ne semble avoir été fait, si les enseignants ont renouvelé le préavis de grève pour le 5 septembre 2022, date prévue pour la rentrée scolaire. Par contre, dans l’intervalle, le ministre des Enseignements secondaires avait instruit aux délégués régionaux de son ministère, de transmettre à leur hiérarchie avant le 5 mai la liste des grévistes, qui selon elle, avaient en observant le mot d’ordre, manqué à l’obligation de servir, de se consacrer au service, et à l’obligation de réserve et d’obéissance. Oubliant que la grève était la conséquence du manquement en amont par le gouvernement lui-même… de ses propres devoirs.
Ce qui est constant c’est qu’il y a manifestement une manipulation des chiffres pour ce qui de l’entretien des routes au Cameroun. Présenter un bon bilan politique, ou pour justifier les chiffres en milliards ? Toujours est-il qu’au fin fond du pays, les populations souffrent de l’absence des routes et du mauvais état de ce qui existe, et les 5% de route bitumé au Cameroun, non seulement est un chiffre de la honte, mais un arbre qui cache la forêt de la misère routière
Face au grand mal qu’est l’insécurité routière, le ministre des transports n’est qu’un infirmier, aux côtés des autres infirmiers que sont le ministre des finances à travers ses services de douanes, le Délégué général à sûreté nationale, le Secrétaire d’Etat à la gendarmerie, le ministre du travail et de la sécurité sociale et le ministre des Travaux publics. Les actions isolées comme les opérations coup de point de la prévention routière ne serviront jamais qu’à délester les automobilistes malchanceux de quelques billets de comptoir français d’Afrique ou cfa. Sans une synergie d’action de tous les infirmiers, le mal se portera toujours… bien !
Pour ce qui est des routes nationales, la question ne se pose pas, l’entretien revient exclusivement à l’ingénieur de l’Etat, qui est le ministère des Travaux publics. Et que dit ce ministère concernant ces routes qui se dégradent sous les yeux de tout le monde ? En octobre 2021, il informait l’opinion nationale que pour l’année 2020, l’entretien routier au Cameroun avait englouti la somme de 105 milliards, dont 37,5 milliards correspondant aux travaux effectués par ses soins, 58 milliards au profit des collectivités territoriales décentralisées et 2 milliards pour le ministère des transports. L’année 2021 est passée, c’est dire que des milliards doivent aussi être comptabilisés pour la même rubrique de l’entretien. Le bon sens se demande dans ce cas, pourquoi la dégradation des routes s’accentue d’années en années, alors que dans le même temps l’argent est décaissé pour l’entretien, quelle alchimie y a t-il derrière que le commun de mortel ne peut comprendre, pour ne pas dire palper du doigt en circulant sur des routes entretenues en permanence ? Y aura-t-il un jour où l’entretien des routes ne se fera plus à la veille des élections, et présenté comme un don du chef de l’Etat ?
en Afrique le handicap a surtout une perception sociale et culturelle, qui met le porteur en situation de faiblesse, et appelle donc à compassion. La fibre humaine seule pourrait alors empêcher que des malvoyants se retrouvent dans une cellule de commissariat ou déportés dans un village, sans que ne leur soit reproché un crime ou un délit pouvant donner lieu à une peine privative de liberté.
Il y a des raisons d’espérer que toutes les autres puissances coloniales suivent cet exemple, pour ramener les restes de Félix Roland Moumié, Kemayou, Kingué et tous les autres nationalistes assassinés en exil, il est possible que même en interne on réhabilite les Castor Osende Afana dont le corps sans tête a été enterré par son second à l’aide de son couteau quelque part dans la forêt tropicale, Ruben Um Nyobé, Ernest Ouandié….Il est possible que les lieux mythiques comme les chutes de la Metche à l’Ouest du Cameroun où les différentes grottes dans la forêt en Sanaga Maritime, qui ont avalé des milliers de corps anonymes, soient restaurés, tout cela pour permettre au Camerounais de se réconcilier avec lui-même, et faire un véritable trait d’union entre son passé et son présent, pour mieux envisager l’avenir. Cela est valable pour toute l’Afrique martyrisée, il suffit à la jeunesse d’y croire. Comme le chante l’artiste congolais justement Pascal Lokua Kanza, né trois ans avant l’assassinat de Lumumba, dans le titre i believe in you, « le soleil viendra, qu’importe le temps qu’il fera »
Avec du recul, des questions se posent : Monseigneur Thomas Mongo pouvait-il mener sa mission en toute impartialité, sans être influencé par un sentiment de redevabilité envers le colon qui ne devait pas être étranger à sa promotion au sein de l’église ? Le choix porté sur lui pour mener cette médiation n’était-il pas bien calculé, Pierre Messmer caressant le secret espoir que le médiateur, au cours de cette mission, ne devait pas oublier qui était son véritable bienfaiteur et se débrouiller pour que les choses tournent à son avantage ? Le prélat n’aurait-il pas aussi été utilisé comme un gage de « bonne foi » que le colon voulait montrer à la communauté internationale, pour légitimer par la suite la décision d’éliminer le nationaliste ? Monseigneur Thomas Mongo est mort le 17 mars 1988 à Log-Bikoy, emportant avec lui secret de ces questionnements, mais il reste dans la guerre de l’indépendance du Cameroun, celui qui peut à juste titre, pour ce qui est de la survie de Ruben Um Nyobé, être qualifié de négociateur… de la dernière chance.
Les députés à l’Assemblée nationale peuvent d’ailleurs se permettre du libertinage lors des sessions, du moment où ils n’ont aucune obligation de compte rendu. Combien parmi les 180 députés disposent de cabinets parlementaires, combien parmi eux tiennent des réunions avec les populations une fois rentrés des sessions, pour leur expliquer ce qui a été fait pour elles à l’Assemblée. Autant de préoccupations qui amènent à se poser deux questions essentielles : Qui devient député au Cameroun, et comment le devient-il ? Trouver de bonnes réponses à ces questions est désormais crucial pour les prochaines échéances, si tant est que les Camerounais peuvent un jour compter sur les députés pour l’élaboration des bonnes lois, et un véritable contrôle de l’action gouvernementale.
S’agissant du volet spécifique de la maturation des projets, le ministère de l’Economie, du plan et de l’aménagement du territoire a élaboré au moins depuis 2010 un « manuel de référence des normes de maturation des projets d’investissement public au Cameroun » dont la dernière version date de 2017. Mais les délais de livraison des chantiers ne sont pour autant pas devenus moins élastiques. Le 22 février 2022, le président sénégalais Macky Sall a inauguré le Stade Abdoulaye Wade d’une capacité de 50 000 places, dont la première pierre avait été posée deux ans plus tôt, le 20 février 2020. En 18 mois réglés comme une horloge, les clés du stade ont été remises et on est passé à autre chose. Au Cameroun, cela relève d’un rêve, et on en est à se demander si la mise en route des projets n’est finalement pas une astuce pour endetter davantage le pays, et permettre aux gestionnaires de s’engraisser au passage…
De la rupture avec l’establishment, Le Sdf est passé par l’usure du temps et de la politique. Aujourd’hui il arrive à la fracture. Le parti aurait-il bouclé son cycle de vie ? Et si oui quelle est la suite ? Va-t-il céder la place à une autre organisation qui va arriver, se jouer du peuple, ramasser les prébendes et faire son deuil à son tour, ou va-t-il renaître de ses cendres, pour l’honneur de ce peuple qui, il y a longtemps avait placé ses espoirs en lui ? Autrement il ne restera plus à ce peuple qu’à dire avec l’artiste ivoirien Tiken Nja Fakoly : « Allez dire aux hommes politiques qu’ils enlèvent nos noms dans leur business, On a tout compris. »
A qui d’autre, plus qu’aux Africains, l’injonction « connais-toi toi-même » s’adresse-t-elle, avec autant de véracité aujourd’hui ? Pourquoi le m’as-tu vu africain consiste plutôt à vouloir ressembler aux autres, que de faire voir ses propres cultures et valeurs, pourquoi le vin sorti des vignes de Bordeaux est plus célébré par le Camerounais que celui tiré des raphias de Babadjou ? En plus, dans cette tendance à embrasser les choses des autres en dénigrant lui-même les siennes, l’Africain croit être civilisé, être un savant. Mais Socrate dans sa pensée, était arrivé à conclure : « Ceux qu’on vante le plus me satisfont le moins, et ceux dont personne ne fait cas – c’est-à-dire les simples, les artisans – je les trouve beaucoup plus près de la sagesse »
président du Directoire de l’opposition qui mène un combat pour la conférence nationale souveraine, mais il subit des coups tant de l’intérieur du parti que de l’ensemble de l’opposition, et n’est pas épargné par le pouvoir. Dans le parti, le secrétaire général réclamait la suprématie, au sein de l’opposition il est suspendu de la Coordination après une réunion de l’instance à Bamenda dont le lieu lui avait été caché, et au cours de laquelle il avait été accusé d’avoir pris une enveloppe du pouvoir. Lequel pouvoir a fait encercler son palais pendant un mois, le soupçonnant de cacher des armes, a bloqué son salaire et l’a expulsé de sa maison de fonction à Yaoundé après une marche de l’opposition. Il meurt le 21 juillet 1995. Si ses objectifs politiques n’ont pas été atteints, il lui subsiste au moins la science. D’après le journaliste Edouard Kingue, avec le nyambéisme, Dika Akwa ou colonel Diabobe demeure l’un des rares Sawa et camerounais qui a honoré la mémoire de ses ancêtres et rendu sa fierté aux Akwa-Bonaku de la grande Famille Bonambela, en bâtissant le célèbre Mukanda, plus connu sous le nom de ‘château Dika Akwa’, une œuvre aux mille symboles qui font remonter l’histoire du duala jusqu’à l’Egypte
Le corps de la justice au Cameroun est constamment cité par les institutions nationales et internationales de lutte contre la corruption, comme faisant partie du peloton de tête des plus affectés par le fléau. Si l’on oriente le plus souvent le regard sur les magistrats, on tend à oublier qu’il n’y a pas de corrompu sans corrupteur, et les personnes intermédiaires entre les justiciables et les magistrats, ce sont les avocats. Par voie de conséquence, si les magistrats sont pointés comme les plus corrompus, cela induit que les avocats sont les plus grands corrupteurs, les porteurs de mallettes, comme le dénoncent certains. Et comme on ne peut nourrir l’enfant sans se sucer le doigt selon l’ordre naturel des choses, il va de soi que le porteur de mallette se fait des commissions au passage, en plus des honoraires.
Cette sortie du Secrétaire général de la présidence de la république, est un aveu de perte de confiance : la présidence de la république ne fait plus confiance aux dirigeants des entreprises et établissements publics dans la mise en pratique de la politique de l’équilibre régionale. Mais une question subsiste : le mal ne vient-il pas du sommet ? Quelle logique avait guidé il y a 14 ans l’admission des candidats à l’Ens de Maroua ? Et pour le cas des entreprises publiques la nomination des dirigeants eux-mêmes respecte-t-elle ces quotas, Et sinon, une fois en poste, n’est-il pas normal que la même logique qui a guidé leurs nominations soit appliquée dans le choix du personnel ? Pourquoi s’attendre à ce que la poule produise les œufs du canard ?
Les résultats obtenus au concours d’entrée en 6eme en zone rural, n’est pas signe que les enfants des villages ne sont bon à rien, c’est simplement un message que la jeunesse envoie aux dirigeants enfermés dans le système colonialiste, un message de rejet de ce système d’éducation dans lequel ils ne se reconnaissent pas. Il est fort à parier que si ces enfants étaient évalués en technique de chasse ou d’agriculture, ils auraient les meilleures notes. Et ils ne demandent que cela. Il suffira de remplacer les lycées d’enseignement général par les lycées de chasse, de pêches, ou d’agriculture, et ils feront le plein d’œufs. Vouloir à tout prix forcer les enfants à adopter un système éducatif qu’ils ne veulent pas, c’est tuer davantage cette jeunesse. 1,3/20 n’est pas une mauvaise note, ça dépend de ce sur quoi l’enfant est évalué, et c’est même un exploit à bien y voir, car on ne peut pas évaluer un poisson sur sa capacité à grimper un arbre.
Cette ordonnance a été abrogée par la loi n°90/046 du 19 décembre 1990, mais la subversion a été subtilement remplacée dans les lois par le mot « ordre public », prétexte légal, tout comme le mot subversion, pour museler toute opposition au régime. Il n’y a qu’à voir le nombre de prisonniers politiques et d’opinion dans les geôles camerounaises, il n’y a qu’à voir l’énergie mise pour réprimer toute manifestation de rue, pour comprendre que le régime s’est simplement perpétué, et qu’entre « subversion » et « ordre public », ce n’est qu’une question de sémantique, et d’époque.
Tankeu Noé et Makanda Pouth sont traduits devant un tribunal militaire qui les condamne à mort, sentence qui donnera lieu à l’exécution simultanée du 3 janvier 1964 à Douala pour Tankeu, Edéa pour Makanda Pouth et Bafoussam pour Kamdem Ninyim. Tankeu Noé abattu en public et attaché à un poteau électrique au quartier Congo réputé être son repère, afin que ses voisins qui se sont réinstallés après le rasage d’avril 1960, se souviennent bien du sort qui leur est réservé au cas où, au cas où. Aujourd’hui, difficile de dire si les enfants nés dans ce quartier peuvent retrouver l’endroit où le corps de Tankeu a été attaché à un poteau, mais à Bonanjo non loin de là, on a consacré un monument à l’un des bourreaux, le Général Leclerc
Il y avait à peine un an que la crise anglophone avait pris une tournure meurtrière quand cet avertissement était donné. Les cris des sirènes les plus sincères, objectives et préventives indiquaient qu’une nation ne pouvait efficacement prendre les armes contre son propre peuple. Ces cris sont tombés dans des oreilles qui, 6 ans après, s’efforcent toujours d’être sourdes, malgré le sang qui coule et les familles qui voient leurs espoirs brisés par la perte d’un membre, tombé au front ou victime collatérale. L’artiste sénégalais Youssou Ndour a sorti en 2000, une chanson intitulée « My Hope is in you », dans laquelle il demande aux enfants soldats engagés dans les guerres civiles un peu partout en Afrique de rendre les armes et aller à l’école. « Drop your gun and go to school ». On pourrait paraphraser cette phrase en s’adressant au gouvernement camerounais en ces termes « drop you gun, and talk with your people », baisse les armes, et parle avec ton peuple
Tous ces éléments historiques, fondait le pouvoir de Yaoundé à ne pas permettre qu’une étincelle éclate dans ces zones, pour éviter l’embrasement. Mais une simple manifestation de rue a été réprimée dans la violence. Comment un père de famille peut-il risquer de rabrouer un enfant qui demande à lui parler, alors que ce dernier a déjà manifesté la volonté de quitter la maison ? C’est simplement pour lui donner l’occasion de partir une fois pour toute, convaincu que le sentiment de rejet qu’il soupçonne depuis longtemps est réel. Le problème anglophone a existé, et existe toujours. La solution n’est pas encore trouvée. Autant le dire, encore et toujours, tant que le sang coule…
Et les enfants élèves, en bas de l’échelle, ne prennent que ce qui arrive à leur niveau, en l’absence de surveillance et de censure des chansons et des rythmes obscènes, du reste promues par les médias audio visuels, avec une grande majorité proposée par des bouquets de diffusions aux contenus occidentaux complètement inadaptés aux mœurs et cultures locales. Ailleurs on anticipe sur le modèle de société qu’on va avoir dans 20 ou 30 ans et on adapte le contenu de l’éducation en fonction. La société de demain se construit aujourd’hui.
« Le bien-fondé de ce sommet tient à l’urgence alimentaire, elle-même nourrie par un environnement inflationniste propice à l’apparition de tensions sociales et politiques. La rencontre, qui pourrait se tenir en terre africaine – pour en ajouter à la symbolique –, aurait pour objectif de définir les mesures d’accompagnement des pays africains en vue d’une sortie de crise à court terme et, d’un autre côté, d’engager la réflexion sur une organisation efficace des politiques agricoles, incluant la modernisation du secteur et la promotion de l’agro-industrie et des produits locaux. » Il était temps qu’on y pense, pourrait-on dire, même s’il faut une fois de plus regretter que plus de 60 ans après les indépendances, le Continent soit encore et toujours obligé de se tourner vers l’ancien maître pour des solutions à ses problèmes. Comme un enfant qui refuse de grandir. Le Continent est à l’image d’un malade sur le lit d’hôpital, conscient de l’origine de sa maladie, et qui supplie tous les médecins pour qu’ils le sortent de là tout en promettant de tout faire pour ne plus attraper la maladie. C’est tout le mal qu’on lui souhaite !
Au-delà du Cameroun, Isaac Tchoumba Ngouankeu croyait également à l’Afrique. Alors qu’il était président de la section Camerounaise de la Conférence Panafricaine des peuples Africains, il a participé en tant à la réunion d’Accra au Ghana le 29 avril 1961, à l’issue de laquelle le document de la création de l’Organisation des Etats de l’Afrique a été signé par Modibo Keita, Kwame Nkrumah et Sékou Touré. Il meurt le 17 février 2009 à l’âge de 91 ans, avec son rêve de voir un Cameroun libre, indépendant et prospère, et au-delà, une Afrique debout.
Les cas cités ci-dessus confirment le caractère aveugle de la justice, ou de son revers qui est l’injustice. Ces Camerounais détenus sont victimes de ce que leurs avocats appellent l’arbitraire, ou de l’acharnement politique, sans distinction de parti politique. Pour les militants du Mrc, il ne fait aucun doute qu’ils payent le pris de leur appartenance à une opposition qui conteste le pouvoir en place, et pour les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais parti au pouvoir, il leur serait reproché à tort ou à raison, sans le dire à haute voix, des ambitions politiques. La justice serait alors devenue le bras séculier du régime pour mettre à mal toute velléité de contestation, ou volonté de prise de pouvoir.
les expériences des placements foireux des fonds que les Camerounais ont connu jusqu’ici : Africa’lif, la Mida et autres, tardent à faire des leçons, à moins que ces fonds placés ne soient d’origine douteuse, parce qu’il est difficile dans un contexte de récession, qu’un individu mette dans du virtuel l’argent gagné à la sueur de son front.
Le président de la république s’imagine-t-il son représentant dans un département, en train d’utiliser son titre pour de telles demandes ? Peut-être le préfet du Wouri ne fait plus la différence entre la personnalité publique qui est l’autorité administrative, représentant du chef de l’Etat, et l’individu qui a perdu sa génitrice ? L’expression « l’Etat c’est moi » est plus que réelle au Cameroun dans ce cas de figure.
Ahidjo avec ces regrets essayait également une tentative de déni de ses responsabilités quant à la présence de son successeur au pouvoir, mais sans rien changer au fond. Que ce soit le premier ou le deuxième président du Cameroun, le peuple ne les ont jamais choisis, normal que la base et le sommet évoluent dans deux mondes différents, avec l’illusion d’être dans un même pays.
D’après le témoignage de Paul Audat, un conseiller français du gouvernement camerounais à l’époque, « Kamdem Ninyim était un assassin, un voyou choisi à l’origine par Aujoulat et qui jouait un double jeu. En 1963, Ninyim était venu me voir à mon bureau, quand la police le recherchait. Je lui ai donné rendez-vous au même endroit le lendemain et c’est là que la police l’a arrêté. Il a été jugé, placé en résidence surveillée et exécuté.» Son vrai crime était donc qu’il était un chef insoumis, qui n’a pas livré ses populations quand l’administration réclamait leurs têtes. Pierre Kamdem Ninyim, 13 eme chef des Baham a ainsi été exécuté par le pouvoir néocolonial le 3 janvier 1964 à Bafoussam, sur la place publique, devant une foule estimée à 40 000 personnes sommées par les autorités d’assister au supplice. De quoi terroriser les populations dans leurs subconscients et les maintenir dans la peur.
La situation est davantage complexifiée par le fait qu’en ville, dans les capitales économique et politique surtout que sont Douala et Yaoundé, il y a des habitants, et dieu sait combien ils sont nombreux, qui évoluent complètement en marge de toute norme : ils occupent illégalement un terrain non constructible, sans voie d’accès, plus souvent marécageux, où ils ont bâti une maison sans respect d’aucune règle d’urbanisme, sans toilettes ni système d’évacuation des eaux usées. Comme activité, ils vendent des marchandises de contrebande sur la chaussée au marché. C’est dire qu’ils sont un problème pour la ville à tous les niveaux. Si l’on veut dégager les chaussées encombrées pour aérer la circulation, ils sont parmi les victimes. Si l’on veut déguerpir les populations des zones inhabitables ils n’échappent pas, si l’on traque les constructions non réglementaire ils sont dans le lot.
Le Camerounais n’a nul part où aller en premier ressort, personne vers qui se tourner pour demander justice, face à ce qui est désormais avéré, à savoir que les populations sont maintenues dans la pauvreté, la misère et la précarité par ceux-là même qui sont supposés être les gardiens de leurs richesses, et s’assurer en cas de vente, que c’est vendu au meilleurs prix sur le marché. Il n’est surtout pas question pour les garants de la justice de vouloir se réfugier derrière l’illusion de leurs carrières pour ne rien faire, car une bonne carrière ce n’est pas accumuler les médailles et grimper les échelles au point d’en être hors, c’est au soir de cette carrière être fier d’avoir été au service du peuple.
Elf garantit un prêt bancaire aux Etats souverains à court de trésorerie en se remboursant sur le pétrole produit pendant un certain nombre d’années, c’est bien pour tout le monde, et au passage les présidents africains prennent une commission sur ces emprunts. » S’il en est ainsi pour les compagnies pétrolières, pourquoi en serait-il autrement pour les compagnies minières, hôtelières et autres ? Dans cet extrait il suffit de remplacer la compagnie Elf par une autre compagnie, (Sinosteel, Glencore…) et le reste tient. En Libye, Kadhafi a utilisé l’argent de la richesse de son sous-sol pour mettre l’eau dans le désert, en Afrique subsaharienne, on utilise l’argent des richesses du sous-sol pour créer le désert en pleine forêt, et la soif au milieu des fleuves.
Elf fut et reste une pièce essentielle du dispositif néo-colonial mis en place par Paris, quelques années après les indépendances, afin de maintenir sa tutelle économique et politique sur les pays de son ancien pré carré formellement émancipés. Les “soleils des indépendances”, pour reprendre le titre de l’écrivain africain Ahmadou Kourouma, étaient par avance brouillés.” En définitive, l’affaire Elf a démontré aux yeux du monde et des Africains, comment les richesses africaines sont retournées, ou retournent…contre elle.
Usant des manœuvres d’investiture du parti unique, Ahidjo avait déjà pu placer Muna comme Premier ministre du Cameroun occidental, il fera également supprimer la clause d’incompatibilité de ce poste avec celui de vice-président de la République fédérale, pour le prendre comme vice-président pour la candidature à l’élection de 1970. A ces positions, Solomon Tandeng Muna aurait assisté, impuissant selon ses adeptes, complice selon ses détracteurs, à la manipulation des textes et des hommes pour obtenir une réunification au forceps. Pour le consoler après avoir supprimé le poste de vice-président de la Constitution en 1972, Ahidjo le nomma ministre d’Etat, et en récompense pour son « adhésion » à son projet d’unification, il accepta sa démission du gouvernement en 1973 et favorisa son entrée à l’Assemblée nationale. Tandeng Muna restera Président de la Chambre jusqu’à la démission d’Ahidjo en 1982 et 6 ans encore après la prise du pouvoir par Paul Biya
Il faut relever également que si la décision était entérinée, les Ecoles de formation des enseignants du secondaires rejoindraient ainsi les Ecoles normales d’instituteurs de l’enseignement général et technique (Enieg et Eniet) qui forment les enseignants du primaire, les Ecoles nationales polytechniques qui forment les ingénieurs, les Facultés de médecine qui forment les médecins, l’Institut des relations internationales du Cameroun qui forme les diplomates, l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la Communication (Esstic) qui forme les journalistes et autres. Dans le même temps, il reste à l’abri les écoles de formation des militaires, des policiers, des sous-préfets, des inspecteurs d’impôts et de la Douane. Tous des corps de métier qui transpirent la répression. Ceux-là continueront d’être intégrés à la fonction publique et pris en solde, tandis que les corps de formation et d’éducation sont laissés à la traîne. Demain se prépare aujourd’hui, dit l’adage.
En application de cette loi, le bénéficiaire de ce site devait débourser au bas mot 1 milliard 972 millions 500 mille francs cfa pour espérer contenter les populations déguerpies, surtout que le coût annoncé du projet de construction de cet hôtel est de 60 milliards de francs cfa. En attendant de savoir qui se cache derrière ces déguerpissements, le Marriot ayant annoncé que le groupe n’a aucun projet au Cameroun jusqu’en 2023.
Ces graines de la division implantées depuis le début, ont pris le temps d’arriver à maturité, et de se manifester de diverses façons. Mais le pouvoir de Yaoundé, hier comme aujourd’hui, continue de vivre dans l’illusion selon laquelle ce qu’il dit et décide est vrai. Il croit encore que scander à longueur de discours et ce pendant des années, que le Cameroun est uni, le rend uni. Face à un problème anglophone né d’une unité mal ficelée, il continue de faire la sourde oreille ou la politique de l’Autriche, multipliant les moyens pour casser le thermomètre croyant par la faire baisser la fièvre. Des solutions simplistes sont pourtant proposées, pour que l’on parle d’un même langage de l’unité
La loi en main, les institutions législatives, judiciaires et administratives sous contrôle, plus rien ne lui faisait obstacle. Il fallait consolider l’unité nationale, plus pour atteindre un dessein politique que pour garantir le bien-être des populations, et surtout sans attention particulières aux spécificités des compatriotes anglophones désormais désarmés et contraints, subtilement bien sûr, à applaudir ou au pire, subir une unification imposée de toute pièce. Cela avait tout l’air d’un mariage forcé, dans lequel le mari avait adopté seul le code du mariage en se donnant tous les privilèges et les pouvoirs, choisi le célébrant, la date, les invités, le couvert et les convives. La mariée n’avait plus qu’à prononcer le mot fatidique « j’accepte. » 50 ans après le mariage, l’époux continue de célébrer l’union, pendant que l’épouse rumine les souffrances, et ne manque plus de le faire savoir à l’occasion.
Ainsi donc, après s’être donné un appareil politique unique avec l’Union nationale camerounaise, Ahidjo s’emploie à utiliser ce monopole pour tailler les textes sur mesure et constituer des institutions obéissantes. En trois ans, la Constitution a été modifiée 3 fois, toujours pour trouver l’unité
La création du parti unique, qui prendra le nom de l’Union nationale camerounaise (Unc) se ferait sous les auspices d’un comité directeur provisoire (Cdp), dont la composition exprimait le rapport de force et les partages d’influence révélés par la réunion du 11 juin : 22 représentants de l’Union camerounaise, 4 du Kndp, deux du Cnpc et deux du Cuc. Au total, les 3 partis du Cameroun anglophone étaient représentés par 8 membres alors que l’Union camerounaise seul en comptait presque 3 fois plus.
Le conflit de Banka se retrouve ainsi partout dans les communautés camerounaise, avec des acteurs différents, des méthodes diverses qui s’adaptent en fonction du milieu. Et les autorités traditionnelles se retrouvent souvent sans le savoir, être des marionnettes entre les mains des avides du pouvoir qui ont accumulé soit des richesses matérielles, soit des titres politiques, soit les deux à la fois, et qui sont à la recherche des honneurs. C’est tout le sens de cette phrase en apparence anodine dans le message d’excuse du sous-chef Tchio au Chef Banka : « j’ai maintenant compris que nous ne devons pas donner l’occasion à ceux-là qui nous opposent inutilement. »
René Dumont parlait de l’Afrique noire mal partie, mais 60 ans après, l’attitude des certains Africains laisse plutôt croire qu’ils n’ont pas l’intention de prendre le départ, pour parler de mal partir. Mais les faits sont constants, on ne le dira jamais assez, l’Afrique est l’avenir, riche et prospère, elle n’a pas à avoir faim, qu’il y ait la guerre sur Mars ou Neptune. Les autres l’ont compris, l’espoir est que l’Africain lui-même le comprenne, au plus tôt.
L’accès au droit de vote est en effet soumis à des conditions professionnelles et statutaires précises et un double collège est instauré. Le premier, composé de citoyens français, vote dans les mêmes conditions qu’en métropole, tandis qu’au sein du second, le droit de suffrage des citoyennes et citoyens dit « de statut personnel » est soumis au respect de conditions particulières. Les femmes sont exclues sur toute la ligne. Cette conception de la citoyenneté électorale suscite des mécontentements, parmi les Camerounaises lettrées notamment. Encouragées par des dispositions offrant une relative libéralisation de la vie sociale et politique, à l’instar de l’extension de la loi sur la liberté d’association, cette minorité de femmes instruites essaye de s’organiser au sein d’organisations féminines visant à mobiliser toutes les femmes pour la défense de leurs intérêts, améliorer leur condition socio-économique et faciliter leur accès aux institutions politiques et administratives.
Les détournements massifs des biens publics, le train de vie ostentatoire des dirigeants aux côtés des populations sans eaux et sans table banc à l’école, l’accaparement grossier des terres par des hauts placés, la longévité au pouvoir exécutif et législatif, aux postes ministériels ou de direction des entreprises publiques, la tribalisation des nominations, le clientélisme à l’entrée des grandes écoles, tout cela créé des frustrations qui jouent un rôle déterminant dans l’attitude de ceux qui ont tendance à ôter la vie des autres, soit par vengeance, soit pour éliminer une menace. Dans cette logique, on peut se demander si la violence observée au quotidien dans la société d’en bas, n’est-elle pas le juste reflet d’une autre violence pratiquée dans la société d’en haut ?
» Le ministère des Enseignements secondaires serait-il en train d’envisager sérieusement de traduire au conseil de discipline des enseignants qui ont travaillé pendant des années sans salaire, sans arrêté d’intégration, et qui un matin ont décidé de dire « On a trop supporté », serait-on en train de vouloir exhumer le corps de Hamidou du lycée de Beka pour le traduire au conseil de discipline, pour avoir manqué à son devoir d’enseigner, pour avoir désobéi à sa hiérarchie en refusant de reprendre les cours, ou pour avoir manqué au devoir de réserve en publiant une vidéo dans les réseaux sociaux pour dénoncer sa situation de travailleur pendant 10 ans sans intégration et sans salaire ? Où met-on désormais la frontière entre le droit de grève et le devoir d’obéissance ? Qui a manqué à son devoir dans l’affaire des enseignants de l’OTS ou OTA, les services administratifs des divers ministères où les dossiers sont enterrés, ou les enseignants obligés de conduire des motos pour survivre, multiplier des cours de vacation au point d’y laisser leurs vies, assassinés par des élèves ?
Et si l’on reste dans la logique du ministre qui dénonce le détournement de 50% de recettes, la même somme se serait envolée dans les poches privées au cours de la même période, et c’est comme cela toutes les années, et se sera ainsi tant que les péages seront manuels. Les qui se partagent cet argent ? En résumé, après 3 ans de négociation, le premier ministre signe le 24 avril 2019 le communiqué d’attribution du marché de construction des péages automatiques. Un an après, le 18 mai 2020, le contrat est signé avec le groupement d’entreprises chargé de l’exécution des travaux, deux après, ce groupement cherche encore de l’argent. Au bas mot 6 ans que le péage automatique est en projet au Cameroun, 6 ans que le gouvernement sait avec certitude que 50% des recettes du péage sont détournés, et ne fait rien, ou pas assez.
Ces doctrines placent les populations civiles au cœur des dispositifs répressifs.
Elles confèrent une place centrale à l’« arme psychologique » et au renseignement ; et elles légitiment – aux yeux de leurs promoteurs – le
quadrillage et la surveillance implacables des populations, l’utilisation massive de la propagande et l’usage systématique de la torture.
Deux jours avant l’arrestation du ministre de l’Information, le conseiller militaire français de l’ambassade de France, le colonel Robert Renan, avait reçu du directeur du SEDOC des informations mettant à jour un supposé complot américain contre le régime Ahidjo, dont Kanga aurait été l’instrument. Des informations selon lesquelles les Américains « allaient fomenter des mutineries » dans l’armée camerounaise et se préparaient à faire remplacer Ahidjo. « D’après Jean Fochivé, explique une note du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) dans un message codé, le remplaçant du président Ahidjo que les USA auraient choisi, ou qui leur paraît le plus souhaitable, serait Victor Kanga. Mécontents de la politique du général de Gaulle, les USA auraient décidé de fomenter des troubles en Afrique, poursuit l’auteur de la note. Le Cameroun aurait été choisi comme premier champ d’expérience »
Travailler pour soi ne veut pas dire se mettre en marge de toutes les normes exigées pour la sécurité du travailleur. Si les entreprises ont obligation de mettre les employés en sécurité dans leur environnement de travail, les individus eux-mêmes ont doublement obligation de se mettre en sécurité dans la recherche de leur gagne-pain.
Une véritable gabegie au sommet, dans un pays qui ploie sous le poids des dettes. De quoi se demander si le Cameroun n’est pas géré par des étrangers.
Au Cameroun où l’organisation d’une manifestation se heurte toujours à la menace de trouble à l’ordre publique brandie par les sous-préfets, les défilés officiels restent la seule tribune pour s’exprimer. Même là, le gouvernement trouve les moyens de museler. La méthode semble marcher encore, mais pour combien de temps ? Comme un père qui supprime toute occasion pour son enfant de s’exprimer, et se rend compte plus tard qu’il a développé des habitudes qu’il ne peut plus contrôler, le gouvernement croit encore jouer le bon rôle en pressant sur le couvercle de la marmite pour empêcher que la vapeur ne sorte. Sauf que la marmite boue toujours.
Hier comme aujourd’hui, les intérêts des lobbies français sont en jeux dans la consommation du pain au Cameroun. Normal que la culture du blé piétine, normal aussi que la farine faite à base des cultures locales patinent. Le colon ne veut pas lâcher sa prise, le colonisé semble confortable, avec l’hameçon au cou…
Les témoignages ne s’accordent pas sur la date de ces évènements historiques. Pour Mekah Fossi la fille de Jacob Fossi, cela se passait dans la nuit du 9 au 10 mai 1957, pour d’autres écrits, on était dans la nuit du 11 au 12 septembre 1959. Quelle que soit la date, l’acte héroïque de Jacob Fossi permit déjà d’annuler l’opération de cette nuit-là, les prisonniers furent ramenés à la prison de Dschang, et les colons mirent également fin à partir de ce jour à cette pratique d’élimination nocturne dans les eaux. Fossi Jacob avait choisi de donner sa vie pour sauver celle des autres, de son engagement pour la libération totale jusqu’à cet acte ultime. Cette année 2022, la famille du héros commémore comme depuis quelques années les 65 ans de cette disparition, en attendant que la nation fasse, elle aussi, son devoir de mémoire
Le pain a réussi à reléguer au second plan les mets locaux. Maman a laissé les mets qu’elle composait elle-même pour l’enfant le matin, y mettant des ingrédients naturels qu’elle maîtrisait et connaissait les vertus, pour dépendre désormais du pain. Que met-on dans ces baguettes après lesquels tout le monde court, dans quelles conditions sont-elles fabriquées, la levure qui sert à gonfler la farine, quels sont ses effets indésirables, sur le plan nutritionnel, une baguette de pain vaut-elle une boule de mets d’arachide, un morceau d’igname jaune glissé dans le sac de l’enfant pour son goûter ? Il n’y a pas de comparaison en réalité. Dans les zones reculés du pays où les populations ont conservé ces habitudes alimentaires, où on mange encore un plat de pomme pilé ou de couscous légume le matin, les habitants sont bien portant, moins fragile, avec des organismes qui ont développé une immunité naturelle, presque intouchables par ces maladies étranges que développent les populations en ville, où les types de cancer ne se comptent plus. Et pour mieux maintenir la dépendance des populations urbaines au pain, on en trouve de toutes les variétés dans les rayons : pain complet, pain au lait, sans sel, pain grillé et autre.
Dans le système éducatif, le Cameroun est comme un simple pilote formé et mis aux commandes d’un avion qu’il n’a pas conçu, il doit juste appuyer sur des boutons suivant les indications qui lui sont dictées par le concepteur. On en arrive à ce qu’un enseignant à la retraite appelle la triple aliénation : aliénation des parents qui donnent seulement l’argent, aliénation des élèves qui ne savent pas pourquoi ils vont à l’école, aliénation des enseignants qui ne savent pas pourquoi ils enseignent. Pourtant, le Cameroun devrait travailler à produire des enfants en mesure de se battre demain avec les autres à armes égales, d’où la nécessité d’une éducation de qualité, et qui corresponde à des objectifs précis. La chine, la Russie ont ainsi conçu leurs systèmes éducatifs, et avec les résultats ils fixent aujourd’hui l’agenda de toute l’humanité.
L’affaire Messanga Nyamding ressemble au final, à tout point de vue à celle décrite par Jean de La Fontaine dans sa fable intitulée « les animaux malades de la peste. » Il y est question que chaque animal confesse ses péchés pour que le plus coupable soit puni et que l’on obtienne une guérison commune d’une peste qui n’épargne personne. Le lion qui confessa avoir dévoré les moutons inoffensifs, et même parfois le berger, fut déclaré saint et applaudi, de même que bien d’autres animaux. L’Ane vint à son tour et dit qu’il avait mangé une herbe parce qu’il avait faim. Et l’auteur de conclure : « A ces mots on cria haro sur le baudet. Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue, qu’il fallait dévouer ce maudit animal, ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable ! Rien que la mort n’était capable d’expier son forfait : on le lui fit bien voir. Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »
Des programmes de « développement agricole » sont mis en place et de grands projets, tels que les zones d’actions prioritaires intégrées (ZAPI), lancées en 1967, sont mis sur pied pour accroître la production, stimuler la production agricole afin de créer la richesse en zone rurale mais aussi stabiliser les ruraux afin qu’ils puissent résister aux mirages de l’exode rural Cf Kamerun, version longue P 783. Cette politique a permis au Cameroun d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, qui était de 96% en 1980, mais qui n’a cessé de régresser depuis lors, faisant du Cameroun en 2022 un PFRDV, entendu comme Pays à Faible Revenu et à Déficit Vivrier. Le prix d’un régime de plantain sur le marché est là pour le confirmer.
Les difficultés que cette administration rencontre aujourd’hui à Bangou, témoignent une fois de plus de la grandeur du chef Paul Bernard Kemayou Sinkam, dont la mémoire n’a pas toujours été restaurée, tout comme sa lignée ne devrait pas être effacée aussi facilement de l’histoire. Paul Bernard Kemayou a peut-être été destitué et contraint à l’exil où il est mort, mais il n’a sans doute jamais quitté le trône, et son esprit semble encore planer au village où il rappelle un vieux proverbe ancré dans les cultures à tous ceux qui s’agitent autour de son trône, tout en refusant de faire ses obsèques. Cette vérité qui dit : « on ne remplace jamais quelqu’un… sans l’avoir enterré »
Si les ministres savaient qu’ils ont des rapports et des comptes à rendre toutes les semaines au Palais de l’Unité, chacun sans doute s’arrangeraient-ils à ce que tout aille bien dans leurs départements ministériels. Il y aurait sans doutes moins de chantiers abandonnés, les fonctionnaires n’auraient sans doute pas à attendre 10 ans pour être intégrés et pris en solde, les préavis de grèves seraient sans doute moins nombreux, des mesures véritables auraient sans doute été prises pour anticiper sur la cherté de la vie à laquelle fait face la population. L’absence des Conseils ministériels réguliers n’est pas étrangère à l’état de déliquescence dans lequel se trouve le Cameroun en 2022. La gestion d’un pays ne peut se passer de ces réunions dont l’efficacité a été prouvée dans l’histoire du management, et qui ne peuvent être remplacées, et surtout pas en permanence, par des « hautes instructions »
En définitive, un nouveau gouvernement ne devra plus être l’occasion pour certains de dire « c’est mon tour » et traiter de fous ceux qui suggèrent la démission en cas d’échec, mais il devra être conçu pour ceux qui auront compris quels sont les intérêts nationaux qui s’imbriquent dans les enjeux internationaux. Le peuple a faim, les Camerounais ont assez souffert pour qu’un remaniement soit un simple changement d’acteurs, qui viendront jouer les mêmes scènes.
Ainsi, pendant que l’élève apprend à lire l’alphabet et à écrire les formules mathématiques, la mallette pédagogique lui donne une éducation financière en le disciplinant dans ses rapport avec l’argent-ce qui peut en faire des gestionnaires moins prévaricateurs demain-, cultive en lui l’esprit de bienfaisance et lui rappelle qu’il lui incombe aussi d’extirper la mauvaise graine de la société à partir des dénonciations, tout cela pour faire de lui un citoyen complet et responsable pour la société.
La méthode de dresser les ethnies les unes contre les autres a bien marché, et aujourd’hui encore, le subconscient de beaucoup a gardé l’idée que l’ethnie voisine représente l’ennemi, ce qui dans le fond est tout le contraire, car la nation camerounaise ne se fera que dans une harmonieuse fusion des différentes ethnies qui la composent. « Nous ne vivons pas seulement à notre époque. Nous portons toute notre histoire avec nous »
Dans son ouvrage Mission Tchad Cameroun, il écrivait qu’au cours de la retraite qu’il avait faite avec ses 13 compagnons avant de s’envoler pour le Cameroun, il avait compris que «le secret de la réussite, c’était en eux-mêmes qu’ils le portaient. Ils ont senti que plus ils seraient faibles et dépouillés, plus ils seraient forts et riches; que plus ils s’oublieraient, plus ils auraient de puissance; plus ils se feraient petits, ils grandiraient et réaliseraient l’œuvre de l’Eglise.» Une œuvre qu’il a accompli et achevé à sa manière. Il avait fait du Cameroun sa patrie, il avait don de soi au pays, mais comme pour Jésus dont il prêchait l’évangile, les pharisiens n’étaient pas loin.
Gouverneurs et préfets, fortement sécurisés, protégés par des militaires à domicile et au bureau, sont mis à contribution pour exercer la pression sur des fonctionnaires à mains nues, les contraindre à aller tronquer leur vie contre l’illusion de stabilité, contre l’orgueil du gouvernement. Gouverner pourtant, c’est être en capacité de faire la différence entre responsabilité et culpabilité. Si le pouvoir de Yaoundé n’est pas coupable de ces assassinats des fonctionnaires, il en porte l’entière responsabilité.
Ne serait-il pas plus juste et équitable de revoir les terrains qui ont continué à être vendus ou achetés sur la base du certificat du droit coutumier en violation du décret de 76, et quelle en sera la faisabilité dans ce cas ? Pour dire simplement, avec les appétits que la terre aguiche au Cameroun, la circulaire du ministre Ayissi risque d’être une boîte de Pandore, dont le contenu, essentiellement faits des problèmes, n’épargnera personne, et ce qui devait être une solution pour le foncier au Cameroun, peut alors devenir la vraie source de litiges.
Et les experts du secteur en cause ici, sont unanimes pour dire que Le transport routier et les infrastructures routières sont les clés de l’évolution et de la prospérité de la société moderne. Connecter les personnes et les lieux, les biens et les services de manière sûre, efficace et durable est essentiel pour créer et maintenir une croissance durable et inclusive dans l’ensemble de la société.
En décembre 1957, l’administration coloniale annonce la création de ce que l’on nomme pudiquement la « zone de pacification du Cameroun ». L’opération militaire elle-même doit se dérouler en deux temps. Il s’agit d’abord d’obliger les populations à se regrouper dans des villages situés le long des grandes voies de communication afin de mieux les surveiller et les éloigner des maquis. Ensuite, après avoir procédé au quadrillage de la région, les maquis de l’UPC seront réduits par la force. Avec une priorité, même si ce n’est écrit nulle part, l’élimination physique de Ruben Um Nyobé…
Connu ou pas, Ayang Luc semble avoir compris et intégré le vieux proverbe africain, qui dit que celui qui veut vivre longtemps vit caché. La preuve, grâce à sa discrétion, il est parmi les personnalités protocolaires de l’Etat, celui qui est resté le plus longtemps possible à son poste, sans faire les efforts réguliers de se faire réélire, comme c’est le cas pour la présidence de la république ou les chambres du Parlement. De quoi se dire que l’efficacité tient aussi de la discrétion. A 75 ans, Ayang Luc tend encore à la prouver.
Ahidjo lui-même, absent du pays sera condamné par contumace. Il était passé de l’illustre prédécesseur à sinistre prédécesseur, banni et vomi. Depuis cette année-là, la protection et la conservation du pouvoir seraient devenues l’une des priorités du régime du Renouveau. Le pouvoir que Paul Biya avait failli perdre 79 jours seulement après sa première élection, il a pu le conserver pendant 40 ans déjà, tout en rappelant à qui veut l’entendre, que « ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut »
Quand le président de l’Assemblée nationale faisait valider ce règlement intérieur, il n’avait peut-être pas conscience qu’il ouvrait ainsi une brèche dans laquelle les députés ne tarderont pas à s’engouffrer pour vider la salle des travaux, en plénière comme en commission, tout en gardant leurs avantages intacts. Les faits lui ont donné tort avec le temps, surtout que dans l’intervalle, le sentiment d’inutilité est allé grandissant chez ces élus du peuple, dont certains sont arrivés enthousiastes, avec l’envie de bousculer les lignes. Ils se sont très vite rendu compte qu’ils avaient affaire à un mammouth qu’il était impossible de bouger, et donc il ne leur restait plus qu’à exploiter les failles des textes pour être le plus absent possible. Après tout, les indemnités ne souffrent de rien, et il n’est pas possible qu’on leur fasse ce qu’on ne fait qu’aux enseignants.
Tous ces scandales aurait été suffisant pour provoquer la démission d’un Premier ministre et de tout son gouvernement, ce qui aurait logiquement entrainé le remaniement, qui se fait attendre. Une attente qui laisse penser à une machine gouvernementale grippée, et qui donne lieu à autant de rumeurs sur le changement des pièces.
Le Mali est de retour, plus fort que jamais. La Cour de justice de l’Uemoa a ordonné la suspension des sanctions économiques imposées au Mali, Assimi Goïta vient d’être invité à participer à un sommet extraordinaire de la Cedeao au Ghana. Ça a changé. Pourquoi? Parce que celui qui commandite la destruction du Mali ne sait pas quelle sera la prochaine action d’Assimi. Et si le Mali annonçait sa monnaie? Quittait la Cedeao? La France pourrait-elle survivre à ça? Elle qui a besoin de nous pour financer son train de vie et payer ses dettes? Bientôt, l’usine de production de la monnaie située à Chamalières en France sera mise au rebut. Cette monnaie dont la France inonde nos économies pour nous asservir, il nous faut l’attaquer par tous les moyens dont nous disposons. C’est ce que font les Russes et les Chinois qui viennent d’ouvrir un nouveau front. A nous de nous y engouffrer… » Et Alain Foka de dire à la jeunesse « Le monde vous appartient et le ciel seul est la limite. Faites de ce siècle celui du réveil de l’Afrique, afin que dans les prochains, on puisse parler de l’ère africaine, vous en êtes capables ! »
A 68 ans, Bassek Ba Kobhio continue de penser que le cinéma pourra permettre à l’Afrique de se repenser, même s’il reste un brin de scepticisme quant à l’avenir. Il y a 4 ans, en juillet 2017 à l’ouverture de la 21eme édition des Ecrans noirs, il disait aux journalistes de TV5 Monde : « On a une certaine fierté d’avoir tenu tout ce temps, on se pose des questions sur l’avenir, vous vous demandez si ça tiendra toujours, si ça tiendra sans vous. »
« Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre; et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas. » lit-on dans Proverbes chapitre 22 verset 6, et il est connu que les enfants copient plus qu’ils n’obéissent, y ajouté le fait qu’ils sont plus tentés de copier les contre-valeurs que les modèles. Quand dès l’école – et les jeux ne sont qu’une illustration parmi tant d’autres- on apprend à l’enfant qu’il faut tricher pour réussir, que le succès ne se trouve qu’au bout des magouilles et des trafics, quelle société prépare-t-on pour l’avenir ? Bien sûr une société de contre valeurs, d’après le principe naturel selon lequel on ne peut pas planter un kolatier et s’attendre à récolter des mangues
Dans le fond, le Cameroun est aujourd’hui comme un père de famille, qui occupé à se battre pour payer des lourdes dettes, sans forcément être de mauvaise foi, oublie au passage que les enfants à la maison n’ont pas mangé. Mais comment on en arrive là ?
Le président de la république va-t-il signer par exemple le décret d’application de l’article 66 de la Constitution sur la déclaration des biens et avoirs des dirigeants, afin d’endiguer cette course à l’enrichissement promotrice des niches de corruption à tous les niveaux des administrations, va-t-il dissoudre l’Assemblée nationale et le Sénat pour permettre qu’il y ait un souffle nouveau, va-t-il faire une purge du gouvernement actuel, ou va-t-il remettre toute la loi fondamentale sur la table pour qu’elle subisse des modifications sans intérêts personnels, comme ce fut le cas pour Lincoln avec le 13ème amendement de la Constitution des Etats Unis ?
L’une des vielles missions des médias, c’est de faire la veille de la cité, voir le danger qui arrive de loin et prévenir. Et si un matin la cité se réveille complètement rongée par une gangrène, on peut logiquement se poser la question de savoir pourquoi les médias ne l’ont pas vue venir. Et même quand elle est déjà là, les média aident-il à la justifier ou à la soigner ?
En utilisant moins de la moitié des terres africaines, la Chine parvient à nourrir convenablement 1,3 milliards d’habitants et de fournir l’Europe en divers produits alimentaires comme le soja, la tomate etc. Pour lui, l’Afrique a besoin de détruire tous les champs de cacao et de café qui ont la fâcheuse caractéristique de ne rien laisser pousser en dessous, pour mener sa propre révolution agricole en cultivant ce qu’elle peut contrôler et ce qui peut lui donner une récolte tous les trois mois, et non 12 comme pour le Café et le cacao. »
Près de 8 milliards s’étaient ainsi envolés, et on ne sait non plus de qu’est devenu le consortium Cameroun Audit Conseil-CBL Consulting. Le marché a été re attribué aux tunisiens pour 4 milliards 200 millions supplémentaires, avec un autre délai de 24 mois, soit jusqu’en mai 2023. On sera ainsi à 29 ans que le Cameroun court derrière un logiciel de gestion du personnel de l’Etat, et 11 milliards 800 millions de francs cfa dépensés ! Si jamais ce délai est respecté, il y aura alors, mais alors seulement à ce moment-là espoir que le traitement des dossiers des fonctionnaires se fasse avec célérité, si tant est que le gouvernement compte sur ce logiciel. En attendant, les promesses du ministre de la Fonction publique aux élèves professeurs risquent d’être des promesses. Sans compter qu’elles s’adressent à des personnes qui n’ont encore rien demandé, alors que les mécontents… attendent toujours.
A moins que les membres de cette coalition ne rendent publics les accords paraphés de tous et répartissant entre eux les postes qui reviennent de droit à un groupe parlementaire. Autrement, l’Union pour le changement du 11 mars 2022 ressemble à tout point de vue à un braquage qui a mal tourné au moment du partage du butin. Les députés dit de l’opposition, dont certains se réclament même être de proposition, voulaient une fois de plus se payer des avantages sur la tête du peuple, en prenant soin, comme tous les hommes politiques, de préciser dans leur déclaration qu’ils avaient à cœur de défendre les intérêts du peuple. Les députés du parti au pouvoir au moins fonctionnent à visage découvert, ils ont la majorité parlementaire pour mieux protéger un gouvernement qui a réussi l’exploit de transformer le pays en poudrière en attente, avec les préavis de grève désormais au mètre carré. Ceux dit de l’opposition veulent hélas laisser croire qu’ils font autrement, mais cette hypocrisie politique ne sert pas le peuple
Elle en est consciente, mais oserait-elle faire son devoir jusqu’au bout, en rendant son tablier pour témoigner de sa totale sympathie pour la cause des enseignants qui la regardent, avec une chance de décrisper l’atmosphère, ou va-t-elle malgré tout rester fidèle à celui à qui elle doit son ascension sociale, au risque de rentrer dans le même registre de l’hypocrisie politique ? Entre devoir et loyauté du ministre Nalova, se joue également le sort du mouvement « On a trop supporté » et l’opération « craie morte »,
A chaque fois ils ont du se calmer après des réunions comme celles qui sont convoquées dans divers ministères depuis le début de l’opération « craie morte », réunions au cours desquelles les promesses ont toujours été faites, après avoir flatté leurs égos avec les expressions comme « vos revendications sont légitimes », « le gouvernement va prendre des mesures ». Une fois rentrés dans les classes, les dossiers étaient tout de suite remis dans les tiroirs-cimetières des bureaux ministériels, et priorité donné à autre chose
Thaddée Nya Nana, réputé être une forte tête, qui en plus s’opposait ouvertement à Samuel Kame, était vite rangé dans le même registre que les Victor Kanga ou Jean Mbouendé, qui malgré leur appartenance au pouvoir, était soupçonnés d’être de mèche avec les nationalistes, c’est pourquoi dès que l’occasion se présentait le système en profitaient pour s’en débarrasser, et parfois les méthodes était aussi radicales que la pendaison. Ce fut le cas de Thaddée Nya Nana le 19 novembre 1965, alors qu’il avait 44 ans, pendu avec un présumé complice du nom de Yitna. Une autre victime de ses convictions.
Dans nos villes, il y a des bailleurs qui ont construit des maisons qui ne respectent déjà aucune règle en matière d’habitat, avec des pièces exiguës, sans toilettes, dans des endroit où ils ne peuvent pas eux-mêmes arriver à cause des marécages ou des pistes impraticables sur les flancs des collines, qui logent dans le même bâtiment des privés qui ont besoin de tranquillité, des soudeurs métalliques dont les machines font du bruit à longueur de journée et des tenancier des bars qui produisent un vacarme indescriptible tous les soirs. Pour bien montrer que l’argent seul les intéresse, ils demandent aux locataires de se débrouiller pour avoir de l’eau ou de l’électricité, refusant de dépenser de l’argent pour faire des adductions principales ou des branchements mère. Tout ceci est fait en totale violation des droits des consommateurs que sont les locataires.
Il n’est pas exclu que les robinets constamment à sec au Cameroun soit la conséquence de pareilles pratiques, de l’entretien des goulots d’étranglements dans divers services de la structure en charge de la distribution de l’eau. La semaine de l’eau qui commence devrait donner l’occasion à tous de faire une introspection, se rappeler que l’eau est un service public et que le patriotisme devrait guider toute attitude. Les travailleurs de l’eau devraient, dans chaque acte, se poser la question essentielle : est-ce que cela permet à la petite fille de Guidiguis, de voir de l’eau couler au robinet ? Tous ont droit à la vie, et l’eau, c’est la vie.
Dans le fond, le problème que posent les enseignants n’est que la face cachée de l’image de l’enseignement publique au Cameroun, que personne ne veut voir depuis longtemps, à travers la décrépitude et l’état de délabrement avancé dans lequel se trouvent les infrastructures. Les bâtiments vétustes et non entretenus, les toilettes qui n’ont rien à envier à celles des prisons du Cameroun, les laboratoires, les ateliers, les salles de classe surpeuplées, le lycée est devenu un endroit où il ne faut pas être. Conséquence, les parents, quand ils ont le choix, n’hésitent pas à aller au privé, le public étant devenu pour le laisser pour compte.
Que le chef de l’Etat soit chaque fois appelé physiquement ou via les « hautes instructions », et plus par « hautes instructions » que physiquement à jouer le sapeur-pompier pour éteindre un feu que les ministres et fonctionnaires payés sur les fonds publics allument méthodiquement dans tous les secteurs, est une preuve de l’existence de ce que le Professeur Charlemagne Messanga Nyamding appelle le coup d’état scientifique
Il faut que la richesse remplace la pauvreté pour voir surgir d’autres comportements. Les gens s’offriront des banquets eux-mêmes; ils en auront les moyens, cesseront de guetter les occasions que fournissent les élections, les obsèques et autres funérailles, par exemple. Lorsqu’au Cameroun nous aurons accédé à cette étape du développement, il ne sera pas rare de voir des gens s’offusquer des cadeaux de toutes sortes, que des élus ou des candidats aux élections se hasarderaient à leur offrir… »
Il est évident à la lecture, que les enseignants subissent une torture fondée sur la discrimination de leur corps de métier, qui ne bénéficie pas du même traitement que les autres corps. L’alinéa 1 de cet article précise qu’ « est puni de l’emprisonnement à vie celui qui, par la torture, cause involontairement la mort d’autrui. » L’Etat ne doit plus seulement satisfaire les revendications des enseignants, les auteurs de cette torture devront être retrouvés et punis, de même que des dommages devraient être réparés. Avocats et magistrats ont le devoir de redonner confiance aux acteurs de l’enseignement au Cameroun, la justice devrait désormais s’intéresser à ce qui arrive à ce corps et tenter de sauver… ce qui peut encore l’être
Et pour cela, vaut mieux rester une femme. Et jouer de ses qualités de femmes sans tenter de singer l’homme qui lui-même à maille à partir avec les défis sociaux de notre temps auxquels il est confronté. Ne dit-on pas que la femme est l’avenir de l’homme? » Et pour parvenir à relever ces défis, la femme, disons la femme enseignante puisqu’elle symbolise dans ce contexte la lutte, doit déjà bénéficier de l’Etat qui l’emploi, du minimum de considération, d’un traitement non dégradant et inhumain, comme l’indique la Constitution
En dehors de l’intégration des bureaux de vote de ce groupement dans l’arrondissement de Dschang, aucune réalisation dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des populations n’a été faite pendant ce temps. En attendant que le litige soit finalement réglé avec clairvoyance, il reste à constater qu’au Cameroun, on est prêt à dresser des communautés contres elles-mêmes, juste pour assouvir des ambitions politiques
Au Cameroun, comme revendiquer un droit est synonyme d’être contre le gouvernement, ou pire, contre le Chef de l’Etat, il est alors rappelé à ces responsables que leurs nominations tient de la magnanimité du chef de l’Etat ou de son ministre, qu’il faudrait donc soutenir dans des moments difficiles comme ceux-ci. Pour se plier à cette allégeance, les responsables nommés s’adonnent alors à des actes d’intimidation des enseignants, proférant des menaces, relevant les noms des enseignants grévistes
« Pour moi, il est normal que les gens continuent à faire ce qu’ils considèrent comme normal. D’après ma théorie de l’écart et de la norme, notre société se caractérise par le fait d’avoir écarté la norme et d’avoir normalisé l’écart. Il s’agit bien d’un fait, et non d’une idée imaginaire. C’est pour avoir normalisé l’écart que les comportements d’écart n’étonnent plus personne. C’est de s’arrêter de détourner les fonds qui serait, au contraire, étonnant…Si le Tribunal Criminel Spécial élargit tranquillement tous ceux qui remboursent quelque chose après avoir volé, comment nous, enseignants, allons-nous encore enseigner le principe et le sens même de la faute en tant que telle ? Comment pourrons-nous continuer à enseigner l’impératif catégorique ? A la maison même : comment punir encore un enfant qui a remboursé le bonbon volé ?
L’administration ou le gouvernement que représente le préfet, devrait se rendre à l’évidence que la fourniture en énergie électrique au Cameroun est loin d’être satisfaisante, et anticiper sur les vraies solutions. C’est l’absence de l’électricité qui peut être cause de la révolte des populations, et non le fait de le dénoncer. S’il y avait de l’électricité il n’y aurait rien à dénoncer, et le préfet n’aurait pas à soupçonner l’excitation à la révolte. Tout laisse d’ailleurs penser que ce sont ceux qui ne font rien pour une solution définitive à un problème connu, qui sont ceux-là qui excitent à la révolte.
Et c’est parce des soupçons de collusion avec le pouvoir pèsent sur eux que le mouvement a décidé de faire sans eux. Le gouvernement qui en est conscient les a pourtant appelé à table, évitant les vraies interlocuteurs qui pour lui n’existent pas, parce ce qu’il ne lui a pas délivré un document officiel. On a connu la même situation au début de la crise anglophone, quand un Consortium s’était formé pour porter les revendications. Une première réunion avaient été tenue avec le gouvernement, avant que ce dernier se rétracte et méconnaisse l’existence du Consortium qui pour lui aussi n’existait pas légalement. 6 ans après, il n’a toujours pas trouvé d’interlocuteur
Caressant de l’espoir, il va désormais abandonner son élevage et son agriculture qui lui permettaient de survivre pour se lancer dans ce calvaire décrit par une autre enseignante du lycée classique de Foumban dans un voice « tu achètes ton argent.” Cet arrêté risque d’être pour Hamidou ce qu’est le mandat entre les mains d’Ibrahim Dieng, personnage du livre Le Mandat de Sembène Ousmane, c’est-à-dire une lueur d’espoir… qui s’avère être le début d’un calvaire.
On est en plein dans un jeu de dupes, ou jeux d’espions. Qui regarderait un ennemi venir louer chez le voisin et dormir tranquille, se justifie Poutine, qui aurait vu le jeu auquel se livre les Occidentaux, a pris ses responsabilités et ne compte pas surtout s’arrêter là. Dans le film jeux d’espions, Sacha Spanenko laisse une lettre à Lisa dans laquelle elle lui demande de se rappeler que « quand on vit parmi les loups, il faut se comporter comme un loup
Foty est décédé en 2011 à Douala, Tim lui est entre l’Occident et Bafoussam, où il essaie non sans difficultés, de former la jeunesse à la vraie musique, avec des équipements de pointe sur lesquels il a investi. Les politiques culturelles tant au niveau central que local n’y sont malheureusement pas favorables, regrette l’artiste. Une autre note amère qui le désole, c’est qu’il a reçu une lettre de reconnaissance depuis 2017 des mains du ministre de la culture, laquelle devait être accompagnée d’une enveloppe, qu’il attend toujours, 5 ans après…
Le militant du monde rural avait pu démontrer que plus de 60 % d’une aide de plus d’un milliard, promise en 2008 à des paysans pour cultiver le maïs, avait fini dans les poches de caciques du ministère de l’Agriculture. Il avait découvert que 49 des 60 tracteurs offerts par la coopération indienne en 2007 trônaient dans des arrière-cours d’élus de haut rang, 32 tracteurs avaient été «offerts» à des ministres, 17 à des députés ou des responsables de l’administration et de l’armée. Ce sont les répercussions de toutes ces malversations qui retombent sur la filière avicole en 2022. Et Louis Marie Kakdeu de se demander si le plan des lobbies serait-il de tuer la production nationale pour justifier la ré-autorisation des importations massives des découpes de poulets congelés ? Si la réponse n’est pas encore affirmative, elle est loin d’être définitive.
Les élèves professeurs passent entre 3 ans et 5 ans dans les écoles. Qu’est ce qui empêche que pendant ce temps des dispositions budgétaires soient prises pour qu’ils soient immédiatement pris en charge à la sortie et se mettent à l’abri du besoin ?
Devrait-on encore disserter sur la nécessité d’une bonne qualité d’éducation pour les Camerounais, devrait-on encore débattre sur le fait qu’une éducation de qualité est le corollaire d’un personnel de qualité, travaillant dans des conditions décentes, à l’abri du besoin et n’ayant pas à se disperser dans des activités parallèles pour arrondir les fins de mois ? Le gouvernement ne maintiendrait-il pas à dessein l’éducation de la jeunesse camerounaise dans la médiocrité, avec un traitement approximatif de l’enseignant, alors que pendant ce temps sa progéniture est envoyée ailleurs fréquenter ? quelle sera la société camerounaise de demain, quand l’éducateur est clochardisé ?
De 1914-1918, lors de la Première guerre mondiale, ce sont environ 200 000 « Sénégalais » de l’AOF qui se battent sous le drapeau français, dont plus de 135 000 en Europe. Environ 15 % d’entre eux, soit 30 000 soldats, y ont trouvé la mort et beaucoup sont revenus blessés ou invalides. » Plus grave, à côté de wikipédia, d’autres archives et articles de presse, font état de ce que le 1er décembre 1944, des tirailleurs africains, tout juste rentrés au Sénégal après avoir combattu et libéré la France annexée par l’Allemagne nazi , réclament leur solde au camp militaire de Thiaroye, près de Dakar, où ils avaient été casés, en attendant que chacun rentre dans son pays. Leurs frères d’armes français répriment la manifestation dans le sang, et la France reconnaît la mort de 35 soldats… il y aurait en fait des centaines de victimes. Pendant ce temps, leurs camarades blancs étaient bien traités en France. Jean Yves Le Drian a donné le ton en évoquant les 53 soldats français morts pour la libération du Mali. Il faudra qu’on ouvre tous les tiroirs pour faire les décomptes.
« Quand on a un budget qui dépend en grande partie de l’aide étrangère, on ne joue pas à l’important, on ne fait pas le difficile, on n’a pas de ces exigences, assène le directeur. Le Cameroun ne survit que par la générosité de la France, le travail des Français qui sont ici ; si nous partons, si la France cessait son aide, votre pays retomberait dans le chaos, le cannibalisme s’installerait
partout »
Les universités de Harvard, Massachusetts et autres grandes écoles de renom dans le monde n’ont pas connu des manifestations de rue et des meetings de remerciements à leur création, leur mise sur pied et leur structuration ont été faites sur la base des compétences scientifiques et académiques prouvées. Le Cameroun de demain devrait se construire avec une jeunesse forgée au culte de l’excellence, mais pas moulée dans le folklore des marches de soutien
Cavaye Yeguié Djibril a simplement rappelé comment l’intéressé était arrivé là, et qu’il avait bien repris le même chemin pour le faire partir, en allant dire au Chef de l’Etat qu’il ne pouvait plus travailler avec lui. On se dirait là dans une sorte de parallélisme de forme.
Au-delà de la sanction inhérente au dernier cas d’homicide, il est grand temps que l’administration, tout en ménageant comme elle peut ses relations avec les chefs traditionnelles, puissent leur rappeler fermement que les chefferies ne sont pas les centre de rééducation, et qu’aucune autorité traditionnelle n’a le droit de vie et de mort sur un être humain.
La jeunesse a besoin du travail, et pas de l’emploi. Beaucoup de jeunes camerounais, peut-être même un peu plus que le chiffre avancé dans les discours, sont employés, mais très peu travaillent. Travailler dans le sens défini par l’Organisation international du travail, pour laquelle cette notion résume les aspirations de tout travailleur à exercer un travail productif et convenablement rémunéré, assorti de conditions de sécurité sur le lieu de travail et d’une protection sociale pour sa famille.
Le 15 Mai 1959, l’Administration coloniale réquisitionne huit camions remplis de militaires pour abattre près de 11 000 plants de café de sa plantation, convaincu qu’il se trouvait parmi ces plants. Ses épouses sont arrêtées et expédiées dans un camp de concentration à Maroua Salack pendant sept mois après. Pour la petite histoire, la ville de Kékem est créée parce qu’on cherche Jean Mbouendé
Cette dernière caractéristique serait d’ailleurs ce qui fait son charme et sa popularité au sein de la classe jeune. Quand on la consomme on devient justement nerveux, au sens camerounais du terme, avec ses synonymes comme avoir du sang à l’œil, ne pas donner le lait et autres, des expressions bien connues dans les milieux redoutés
Avant Mongo Beti, cet esclavage avait été dénoncé deux siècles plus tôt par Voltaire dans Candide ou le Nègre de Surinam publié en 1759, quand dans un champs de canne à sucre quelque part dans les Antilles, un vieux repus et assommé par la souffrance, répondait au visiteur qui se demandait comment il était parvenu à cet état et continuait à travailler : « c’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe » Les Camerounais ne peuvent continuer à se tuer dans les champs pour enrichir les chocolatiers en occident, alors qu’il manque toujours du blé pour faire la farine de pain, ou du mais pour faire l’élevage
la Can est finie mais la vie continue, toujours plus exigeante que jamais, et il n’est pas question pour les gouvernants de se dire qu’ils peuvent maintenant se reposer, au contraire, ils devraient maintenir le rythme tout en s’améliorant. Car en fin de compte, s’il est bien de faire le ménage pour accueillir l’étranger, il est encore mieux de s’assurer que la maison reste propre après son départ.
Des modifications de la constitution, avec pour seul objectif la pérennisation au pouvoir ont été enregistrés au Cameroun en 2008, au Togo en 2019, ou encore au Tchad en 2020 pour ne citer que ces cas. Et dans tous ces cas et bien d’autres, aucun retour à l’ »ordre constitutionnel » n’a été exigé. Réflexion par l’absurde : entre un militaire qui met aux arrêts le président de la république, sans effusion de sang et prend le pouvoir qu’il propose de céder dans 5 ans, et un président déjà au pouvoir depuis 10, 20 voire 30 ans, qui modifie la Constitution et réprime dans le sang les manifestations, fraude ensuite les élections pour se maintenir au pouvoir, qui roule pour le peuple, si la finalité d’un gouvernement c’est la préservation du bien-être des populations ? Qui est le putschiste ?
Ainsi disparaît tragiquement, alors qu’il n’a pas 30 ans, l’un des principaux acteurs de la « résistance kamerunaise » depuis 1957. Et ses ennemis ne peuvent que s’en féliciter. Eux qui, tenus en échec malgré leurs galons et leurs décorations, louaient depuis des années, dans leurs rapports secrets, sa « bravoure », sa « valeur militaire » et son impressionnant « sens de la stratégie ». Les autorités franco-camerounaises, n’ayant appris qu’à posteriori la mort de Singap, n’ont pas eu l’opportunité d’exploiter politiquement cette victoire. « Nous avons perdu le bénéfice de l’effet psychologique que cette mort aurait pu avoir sur la population si le cadavre avait été exposé comme celui de Momo Paul au grand public », déplore en octobre 1961 l’inspecteur général de l’administration pour l’Ouest Enoch Kwayeb.* Un autre héros de l’histoire dont le pouvoir souhaitait utiliser la mort comme arme psychologique contre le peuple.
La question de fond serait celle de savoir si la mise sur pied des Conseil régionaux avait besoin de 3 milliards de francs cfa, au Cameroun où rares sont les régions reliées à leurs département par des routes bitumées, si elles ne profitent pas du passage des routes nationales. Une question qui remet au goût du jour le vieux débat des priorités du budget au Cameroun, toujours consacré à la consommation au détriment de l’investissement. On se serait attendu que les Conseils régionaux, dont la principale mission est de sortir les localités du sous-développement, s’éloignent de cette pratique avec le peu qui serait mis à leur disposition pour un début, mais s’ils ne le font pas ils sont moins à plaindre. On ne peut accuser celui qui s’est noyé d’avoir bu de l’eau, et comme il est souvent dit, la chèvre broute…là où elle est attachée. Même si c’est au même endroit que le serpent vient la mordre.
Montrez leur qu’au lieu de s’appliquer aux études pour devenir entrepreneur demain, elle peut s’adonner à des vulgarités dans les réseaux sociaux et bénéficier de l’attention de l’Etat qui paye des billets d’avion et le séjour dans les hôtels huppés, c’est cela qu’elle retiendra. Montrez-leur qu’un serviteur de l’Etat peut faire son travail dignement, ne pas confondre les caisses de l’Etat avec ses revenus, c’est cela aussi qu’elle retiendra. Ne leur dites plus « faites ce que je dis, pas ce que je fais », car elle fera exactement le contraire, c’est-à-dire ce que vous faites, et non pas ce que vous dites. « Prêcher par l’exemple » est un dicton aussi vieux que le monde
La prompte réaction du gouvernement quant à la suspension du stade Olembé, sous la pression de la Caf, laisse croire que s’il y avait derrière le Cameroun une institution internationale qui suspendait l’usage de certaines infrastructures pour exiger enquêtes, réparations et mesures drastiques, bien des choses devraient être améliorées dans ce pays.
Mais le message est clair. Les Africains exigent désormais un changement de système à la tête des Etats, pas une alternance ou un simple changement d’hommes. Plus d’un demi-siècle de pseudo indépendance a suffisamment cristallisé les frustrations, en même temps que les nouvelles générations se réveillaient et comprenaient que les Etats n’avaient rien de souverains, que la longue et durable amitié proclamée avec les puissances coloniales, cachaient mal une main mise sur les politiques et les économies locales.
Il ne sera pas facile d’être président en Afrique dans les années à venir…
. Certes, les techniques d’implantation de la peur dans le subconscient avaient été si bien faites qu’elles résistent encore aujourd’hui, à travers des expressions comme « celui qui vend les œufs ne cherche pas la palabre”. “ Mais les générations actuelles et à venir ont plus que jamais l’obligation de réveiller la mémoire des Raphaël Fotsing et Gabriel Tabeu, tous deux assassinés le même 15 janvier 1971, à la droite et à la gauche d’Ernest Ouandié.
Deux ou trois matches intenses à ‘avance, avec du public nombreux, auraient permis de déceler les défaillances, du reste humaines, auxquelles des correctifs auraient été apportés, qu’on aurait évité le pire survenu en pleine compétition, avec à la clé une énième humiliation : à peine ouvert le Stade Olembé est suspendu.
Sur la terre, au milieu des humains, ils enverront des émissaires sur les lieux, ils ouvriront des enquêtes, ils feront des déclarations, même des promesses. Mais rien de tout cela ne ramènera à la vie. Mandela, Louis Bruno, Marie Louise, et les autres, vous êtes partis.
la défaillance se fait lorsque « en tant que centre d’impulsion et de décision, l’État est paralysé et inopérant ; en tant que symbole d’identité, il ne représente plus grand-chose aux yeux de sa population ; en tant que territoire, il n’est plus sécurisé ; en tant qu’organisation politique, il a perdu sa légitimité ; et en tant qu’organisation socio-économique, ses biens sont détruits et il n’a plus le soutien de sa population, qui par ailleurs n’attend plus rien de lui.
Se voyant perdre la main sur ce pays que des jeunes militaires expriment le désir de l’émanciper, l’ancien maître aurait-il décidé de s’appuyer sur ses anciennes colonies voisines du Mali pour le punir ? Si c’était le cas, ces derniers n’ont-ils pas compris qu’en facilitant l’incendie de la maison du voisin, son propre domicile était menacé ?
Pendant ce temps qu’est devenue sa mémoire dans son propre pays. Il avait 28 ans quand il mourut, et avait entamé le projet d’un complexe sportif à Nkomo. Des années plus tard, les reportages des médias le décrivaient comme étant en ruine. Un complexe qui aurait dut être réhabilité et servir de site d’entraînement des lions ou d’autres équipes africaines au cours de cette 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations organisée sur ses terres, le Cameroun aurait également pu lui dédier cette compétition qu’il accueille après le passage de tant de générations de lions indomptables, que cela ne serait que juste retour… d’ascenseur
En règle générale, les lois et règlements sont mis entre parenthèses en temps de guerre ou de catastrophe naturelle. A moins que la Can 2021 ne soit assimilée à une guerre qu’il faut à tout prix gagner, ou à une catastrophe de laquelle il faut se sauver, on ne peut comprendre que les lois et règlements soient aussi allègrement piétinés, les engagements non respectés. La république doit continuer après la compétition, et il faut éviter que certaines pratiques rendues normales au cours de son déroulement, ne fassent cas d’école par la suite.
Les élèves du privé vont-ils continuer les classes pendant que leurs camarades du public prennent une « part active » au jeu, ou bien par soumission à l’autorité étatique, les promoteurs du privé vont-ils fermer les portes à 13h pour s’aligner? Mais toutes ces questions ne participent que du jeu du chien et du caravanier, les aboiements du premier ne changent rien au mouvement du dernier. Pour la Can 2021, le choix est déjà fait pour les enfants : ce sera du pain et du jeu
A ce jour, bien de Camerounais, parents proches ou lointains de tous ces hommes tombés sur le champ de la bataille pour la liberté véritable, ont le sentiment d’être exclus, et affirment encore que c’est lourd de porter leur nom. Dans la logique de cette reconstruction de la nation, Basile Louka, universitaire, ancien Secrétaire général de l’UPC, ancien détenu politique, soutient dans le même journal : « Toute nation est mémoire et projet, l’éducation au patriotisme a besoin de modèles, Ouandié Ernest en est un, un symbole fort de la réconciliation du Cameroun avec lui-même.» Dans un contexte de désagrégation totale et de la monté du discours tribal, aucun matériau n’est à négliger dans la pose d’une solide fondation, pour une nation forte, au-delà des individus
Bien entendu, le projet de Khadafi, était à terme que le ciel africain soit couvert par la télévision africaine. Le combat était déjà bien avancée, mais depuis son assassinat le 20 octobre 2011 à Syrte, l’offensive des groupes médiatiques occidentaux ont repris de plus belle en Afrique, et avec la bénédiction des dirigeants, ils ont inondé les ménages des plus bas-fonds du continent. 11 ans après la mort de Kadhafi, l’Afrique doit encore dépendre des médias occidentaux, pour regarder les matches de la coupe d’Afrique !
Dans tous les cas de figure, les noms des légendes devraient être protégés, matériellement et financièrement, pour donner envie aux autres, d’être des légendes. Et au-delà, les autorités qui célèbrent les héros devrait aussi se regarder à travers le monument par exemple, et se poser la question : est-ce que moi aussi, je suis un Mbappé Leppé dans mon domaine ?, car perpétuer les qualités d’un héros, c’est aussi la meilleure manière, de lui rendre hommage
Face à cette situation le citoyen lamda fait un calcul simple. S’il est passionné par le match ou est fan d’un joueur qui évolue au moment m, les 3000 francs lui permettront de s’asseoir dans un snack tranquille avec de la compagnie en plus, se faire servir deux boissons et des grillades, regarder le même match à la télévision dans un confort qu’il n’aurait pas eu au stade, et sans la contrainte de test Pcr ou de vaccin anti covid.
Dans un communiqué du 30 décembre 2021, le maire de la ville de Douala regrettait que sur les 34 carrefours à feu installés dans la ville, 15 sont en arrêt du fait des actes de vandalisme et de vol sur les armoires des commandes qui sont très souvent remplacés mais subissent aussitôt la récidive. Il en est ainsi des gardes fous érigés un peu partout dans la ville aux abords des carrefours et des marchés pour délimiter les zones piétonnes, qui sont vandalisés au quotidien ou transformés en comptoir d’exposition des marchandises.
ue les Lions indomptables remportent cette compétition ou pas, le Cameroun en sortira grandi, l’Afrique en sortira grandie. Et ce ne sera pas grâce à la détermination du gouvernement comme ils le diront, ce sera grâce à la hargne des critiques, journalistes, hommes politique, société civile, simples citoyens, qui n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme, qui ont refusé l’appel soit disant patriotique des membres du gouvernement et de certains militants du parti au pouvoir, appel selon lequel il fallait se taire face aux insuffisances de préparation pour ne pas salir l’image du pays.
J’avais l’habitude de critiquer les entreprises africaines indigènes comme le groupe Dangoté, qui embauchent tant d’Indiens alors qu’il y a beaucoup d’Africains au chômage, mais maintenant, je comprends leur douloureuse décision. Mon plus grand défi dans le commerce est le même : obtenir un personnel honnête.
Pour lui, l’urgence est pour l’Afrique, de « mettre sur pied une unité politique aux dimensions de notre temps » laquelle réalisera « notre projet : une Afrique libre dans un monde libéré. » Marcien Towa a essayé toute sa vie d’expliquer à l’homme en général et à l’homme noir en particulier, que personne n’est supérieur lui, et que la colonisation n’est pas une fatalité ou le seul moyen par lequel il pouvait sortir de l’obscurité, comme l’ont fait croire les impérialistes. Il n’était plus seulement philosophe, il s’était appuyé sur la philosophie pour mener à sa manière le combat pour la libération de l’Africain.
Alors qu’en 7 jours l’armée camerounaise avait perdu 21 éléments des forces de défense et de sécurité, dont 15 le 16 septembre dans une attaque perpétrée par un lance-roquette à Bamessing, Dion Nguté se rend à Buea le 21 sans le ministre délégué chargé de la Défense, qui se rendra le lendemain 22 à Bamenda. Pendant qu’à Buéa le Premier ministre rencontrait les populations et leur parlait de dialogue, à Bamenda Beti Assomo rencontrait le commandement militaire pour discuter du réajustement des stratégies. Encore une autre démarche en rangs dispersés. Une mission conjointe aurait mieux parlé, mais la cohésion semblait là aussi ne pas être au rendez-vous.
Chaque année des chantiers abandonnés ou non exécutés s’accumulent, pourtant inscrits dans le budget alimenté par ces taxes et impôts. Mais les rétributions des fonctionnaires ne souffrent de rien, le train de vie de l’Etat est constamment revalorisé, tandis que celui des populations se dégrade, et ce sont elles qui doivent payer.
Les cris des populations en cette fin d’année 2021, devant la hausse des prix des denrées de première nécessité est une preuve qu’elles ne savent plus à quel saint se vouer. Face à cela, le discours à la nation, qui se veut compatissant et, humble et à la limite proche d’une confession, aurait été bienvenu. Il est inquiétant qu’à la veille d’une coupe d’Afrique des nations, le président parle de l’autosuffisance énergétique, quand une ville comme Bafoussam, accueillant une poule, ne peut être fournie en l’électricité en quantité et en qualité, compromettant au passage la fourniture de l’eau, l’autre denrée essentielle.
63 ans après, ces accords secrets influencent toujours la politique camerounaise, oriente l’économie, contrôle l’éducation…Pour savoir où on va il faut savoir d’où on vient, dit l’adage. Le balbutiement de la jeunesse camerounaise tient aussi du fait qu’elle n’est pas au fait de l’histoire du pays, ce qui justifie qu’elle ait souvent l’air perdue, dans une société où elle semble ne maitriser ni les tenants, les aboutissants. D’où le rappel mémoire !
Seul regret, le passage du relais ou la reprise du flambeau par la jeune génération reste un problème. Il y les difficultés de financement, mais l’homme avait bien su le braver à son époque, parce ce qu’il y croyait, et c’est cette conviction qui manquerait à la nouvelle génération
C’était l’Upc hier, aujourd’hui c’est le Mrc. C’était Ouandié, Djassep et autre hier, aujourd’hui c’est Bibou Nissack, Alain Fogue, Awasum Mispa et autres. Hier c’était des civils devant un tribunal militaire, aujourd’hui ce sont des civils devant le tribunal militaire. Avec comme dénominateur commun, l’opposition au régime. Et à l’instar de l’ambassadeur de France hier, il en trouve aujourd’hui, des Camerounais cette fois, qui se félicitent de la manière dont les procès ont été conduits. 51 ans après, l’histoire se répète. Chacun peut librement apprécier le niveau d’avancement de la démocratie, que Paul Biya voudrait qu’on retienne, comme ce qu’il a apporté de précieux au Camerounais.
“L’agriculture n’est pas à mes yeux, une simple source de revenu et de nutrition pour la population africaine, mais la première des activités stratégiques pour reprendre en main notre territoire, tout notre territoire.”
Le coût du transport a augmenté pour le peuple, ils ne le savent pas, ils n’empruntent jamais un bus de voyage d’une ville à l’autre, un « opep » ou une moto pour quitter du goudron jusqu’au village. Ils ne stressent pas dans les embouteillages comme le commun de mortel, les motards ouvrent la voie pour eux. Eux, ils connaissent les chiffres et les pourcentages, le peuple vit la réalité. Que de continuer de se plaindre, il ne lui reste qu’à prendre conscience de sa situation, parce que désormais, même dire que les prix sont élevés sur le marché, c’est vouloir déstabiliser le pays. Il faut surtout comprendre que pays ici ne désigne pas le triangle national berceau de nos ancêtres, il désigne le pouvoir… et ceux qui l’incarnent
Si les standards continuent d’être établis par l’Occident, il est évident qu’ils le seront toujours à leur avantage, ce sont eux qui seront toujours les plus beaux, les plus forts et les plus intelligents, ce sont eux qui seront les seuls à trouver le médicament et le vaccin contre le corona virus ou autre, ce qui viendra de l’Afrique sera toujours dénigré, tant que c’est eux qui écrivent l’histoire. Mais il est plus que temps que l’Afrique se réveille et apprenne elle aussi à écrire l’histoire. Avec l’avantage qu’elle n’aura pas à déformer la réalité, elle relatera simplement les faits qui sont incontestables, à savoir que l’avenir, c’est l’Afrique !
Le 9 novembre de l‘année suivante en 1956, alors que l’Upc est désormais dissoute depuis le 13 juillet 1955 à la suite des événements du 25 mai de la même année à Douala, il préside une réunion de la jeunesse démocratique du Cameroun à Buéa, quand un commando envoyé du Cameroun oriental par Delaunay l’assaille, le frappe et le laisse pour mort une fois de plus. Désormais les leaders de l’Upc sont réfugiés au Cameroun anglophone, notamment à Buéa, Kumba et Bamenda. Mais en juillet 1957, sous la pression de l’administration coloniale, les autorités britanniques du Cameroun anglophone les déportent à Khartoum au Soudan, d’où ils se disséminent au Caire en Égypte, à Conakry en Guinée ou à Accra au Ghana.
Au moment où les projets structurants sont abandonnées faute de moyens, le gouvernement est obèse, composés de 55 ministres et 9 secrétaires d’Etat, qui tous se déplacent en cortège, flanqué chacun d’au moins deux éléments des forces de défense et de sécurité, avec un train de vie princier. Et si l’on étend ce mode de vie dispendieux sur le dos de l’Etat à la présidence de la république, à l’Assemblée nationale, au conseil économique et social, et à tous les organes étatiques, on comprend aisément que le spectre du développement véritable est bien loin, et ce n’est pas demain que le Cameroun sortira du cycle de la dette.
Un coup de sifflet suffit, les conducteurs des véhicules se garent sur les abords de la route et parfois sur la chaussée, et les retrouvent sous l’arbre, dans le bosquet ou dans la voiture transformée à l’occasion en guichet. Le prix du péage varie en fonction du type de véhicule, de 500 à 2000 francs cfa, et un peu plus dans des circonstances particulières ou s’il y a des « arriérés. »
Il est donc loisible d’évoquer la pandémie du covid19 pour masquer l’envie totale de reléguer l’Afrique dans les arrières cours du football moderne. » Pas de doute, l’Afrique reste la vache à lait qu’il faut traire et laisser mourir au besoin. A elle de continuer à se laisser faire, ou pas. En attendant, cela saute aux yeux de tous que l’exploitation de l’Afrique est en ce moment… au variant CAN !
C’est un courant fort qui ne doit pas exister et nous ne pouvons réussir à réaliser nos projets que si nous pouvons opérer une division entre les personnalités et mouvements qui font bloc
Il rigolait toujours avec cette phrase : « Avec le combat que je mène, ma maison c’est la prison. L’exception c’est lorsque je dors à la maison ». L’Etat peut-il en être fier, quand ses fils épris de justice arrivent à mourir, avec pareille conviction !!!!
Les droits sont inaliénables. Quand il est écrit que « toute personne » a droit à telle chose, il ne s’agit pas de toute personne détenteur d’un pouvoir électif ou nominatif, il s’agit de toute personne tout court, y compris l’enfant Mousgoum ou arabe Choa. Le peuple a délégué certaines tâches à l’Etat, pour qu’il assure mieux ses droits, pas pour qu’il lui enlève certains droits.
Dans le fond, les violations des droits de l’homme par les gouvernements sont plus visibles, mais les violations des droits de l’homme par les individus sont plus nombreuses. Et c’est là tout le sens de l’interpellation d’Eléonor Roosevelt « Après tout, où commencent les droits de l’homme universels ? Ils commencent près de chez soi, en des lieux si proches et si petits qu’on ne peut les voir sur aucune carte du monde. (…) » Bien entendu, la responsabilité individuelle n’exempte pas l’État de son devoir, qui doit garantir et protéger ces droits de l’homme.
À terme, 150 000 ha de terres devaient devenir cultivables. Dans un pays désertique, le leader a réussi à donner l’eau aux populations. Pourquoi le Cameroun ne pouvait pas apprendre de la Libye ? Et réaliser ce projet à des dimensions réduites ? Au contraire, les recettes pétrolières sont restées longtemps « la chasse gardée de la présidence de la république », pour reprendre les mots de Jean Assoumou Mvé en 1989, alors directeur général de la Société nationale des hydrocarbures. Et dans ce pays béni et arrosé de toute part, en 2021, on meurt pour une goutte d’eau, après 39 ans de grandes ambitions, de grandes réalisations, et de la force de l’expérience.
Pour une goutte d’eau !
Je veux vous dire, jeunes d’Afrique, que le drame de l’Afrique n’est pas dans une prétendue infériorité de son art, sa pensée, de sa culture. Car, pour ce qui est de l’art, de la pensée et de la culture, c’est l’Occident qui s’est mis à l’école de l’Afrique.
Le corps aux Etats Unis, l’esprit au Cameroun, l’envie d’apporter ma très modeste pierre à la transformation de la jeunesse lorsque j’ai encore toute ma vigueur, ma force, me commandent. Convaincue de l’immense talent exceptionnel et sous exploité que regorge cette jeunesse, j’entreprends de m’investir dans le domaine de la formation des jeunes dans les IT pour leur donner le moyen d’être en phase avec l’évolution du numérique à l’échelle mondiale
Leur départ du gouvernement le 4 janvier 2019 ferait donc d’eux les premières victimes du Stade Olembé. Il est vrai que les deux ministres ne sont pas les seuls fautifs, mais étant les têtes de proues, ils ont été les premiers à écoper et les autres devront suivre, le temps que passe la Can.
L’Assemblée nationale est par essence le lieu où ça se discute, où on libère la parole et porte haut la voix du peuple d’en bas. Cet endroit s’accommode par conséquent mal avec les habitudes d’aristocrates pour accepter davantage les attitudes de démocrates. Le monde bouge, le Cameroun aspire à l’émergence, qui passe aussi par une émulation complète de l’Assemblée nationale consciente de son rôle, constitué des députés redoutés par les membres du gouvernement,
Au mois de janvier 1960, l’indépendance fut proclamée au forceps, et l’on sait où on en est aujourd’hui, à une parodie d’indépendance. Le régime avait couvert le pied, mais la blessure restait en dessous, l’objectif étant de conserver son pouvoir. Le déroulé de la crise anglophone et les réponses du gouvernement ressemblent étrangement au scénario de ces années de braise. Tant que le régime en place se maintient au pouvoir, tout va bien, et les morts ne comptent que pour ceux qui veulent bien les compter et s’en émouvoir. Pour le reste, je cite Paul Biya « tant que Yaoundé respire, le Cameroun vit…
Sauf qu’ils n’avaient pas compris que même s’ils produisaient des milliers de tonnes de café ou de cacao, il fallait attendre que le blanc vienne l’acheter. Et s’il ne l’achetait pas, le cultivateur ne pouvait pas le consommer comme il aurait dû consommer son macabo. En plus, le colon fixait le prix qu’il voulait, il continue d’ailleurs de le faire, pour la production que les paysans ont mis toute leur énergie à faire.
Pour lui il n’y a aucun doute que les scientifiques camerounais peuvent faire briller davantage les couleurs du Camerounais dans les laboratoires les plus prestigieux du monde, et pour y arriver ils doivent être « courageux, ambitieux et se laisser entraîner par les forces gravitationnelles de la curiosité et de l’innovation. Visez très haut, ciblez la lune, parce que quand bien même vous la ratez, vous vous retrouverez parmi les étoiles. »
, un média français met en garde contre les fausses idées qui continuent d’être reçues. La première est qu’on ne meurt plus de sida, ce qui est faux, et les chiffres de l’Onusida le confirment. La deuxième est que la pilule protège contre le sida. Non, la pilule est un moyen contraceptif qui permet d’éviter une grossesse, mais ne peut limiter les risques de transmission du Vih dans l’organisme lors d’un rapport sexuel non protégé. L’autre fausse idée propagée autour de la maladie est qu’elle ne touche que les homosexuels, mais il est établi que même si la communauté homosexuelle a été la première à être touchée par cette épidémie, elle a également été la première à se protéger et même efficacement. Enfin, l’idée selon laquelle on ne peut pas avoir d’enfant quand on a le sida n’est pas fondée, il suffit d’anticiper la grossesse afin de bénéficier d’une prise en charge médicale adaptée et d’éviter le risque de contamination de l’enfant…de quoi garder espoir. En restant prudent.
A l’Assemblée nationale, les députés ont voté quelques lois à ce sujet, juste pour donner un sens à leur existence. Il est évident qu’après le saupoudrage exigé par les maires des villes, le problème des villes camerounaises ressurgira de plus belle au lendemain de la Can. Et il en sera ainsi jusqu’à ce que les gestionnaires du pouvoir et des villes camerounaises, comprennent que la beauté d’une ville ne se résume pas au rafraîchissement de la peinture sur un mur la veille de noël ou aux casses de quelques kiosques occupants des trottoirs, elle est assise sur la planification contenue dans les textes, et dont la mise en application ne se fait pas en pensant à son ventre et aux prochaines élections, mais en pensant à la prochaine génération.
Méprisés, ils sont pourtant des soutiens actifs ou passifs au régime. Dans la plupart des cas, ils choisissent de se battre entre eux, se mettant bien souvent au service de vulgaires imposteurs pour broyer leurs camarades, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent eux-mêmes dans la position de victimes. Les populations camerounaises les soutiennent avec passion (et compassion, le cas échéant) mais les malheurs desdites populations ne semblent pas toucher ces stars qui, à chaque fois, se taisent ou ajoutent leur voix à celles de leurs bourreaux
. Pendant que les ingénieurs sont dans les champs en Asie et en Inde, en Afrique ils sont dans les bureaux, et en fin d’année, les ministres du Commerce font leur bilan pour dire combien de milliards ont été dépensés pour acheter le riz produit par ceux-là. Comme dit Field Ruwe : « Nous pensons que le développement peut être généré en nous asseyant de 8h à 16h derrière un bureau portant une cravate avec nos diplômes accrochés au mur.»
A méditer
J’écris donc cette préface pour l’encourager à dire au monde si c’est notre conception de la politique ou la sienne qui était fausse. Pour l’encourager à nous éduquer sur la façon dont nous devons concevoir la politique, la manière avec laquelle nous devons concevoir la vie en général, comment nous devons concevoir le progrès, la richesse et le développement. Et tout ceci parce qu’il me paraît toujours difficile de comprendre comment un individu peut choisir de voir les choses différemment que le reste de l’humanité, et pour aussi longtemps.
Avec la dernière correspondance du secrétaire général de la Caf avec un contenu aussi humiliant, un Etat souverain fier devrait à ce stade, se retirer simplement de l’organisation de cette compétition, quitte à supporter toutes les conséquences de droit et payer fièrement toutes les amendes que cette décision entraînerait. La fierté d’un pays ne se négocie pas, et ne peut pas se jouer sur des stades de jeu, en plus sans enjeux. La Can de la fierté du renouveau aura été plutôt la Can de toutes les humiliations.
La décision de poursuivre les auteurs de ces détournements, sera-t-elle judiciaire ou politique, qui donnera un sens au rapport d’audit de la Chambre des comptes, en déclenchant une action judiciaire ? Pour le moment le public semble simplement moqué, par l’absence de réaction d’aucune institution, même pas l’Assemblée nationale depuis la publication du rapport, et par l’attitude des auteurs de ces dérives, dont aucun n’a osé jusqu’ici avoir le sursaut d’honneur de démissionner pour se mettre à la disposition de la justice.
Au demeurant, les descriptions faites par la Chambre des comptes de la Cour suprême de la gestion du Fonds de solidarité Covid au Cameroun, peuvent faire de ce rapport d’audit un manuel de choix pour les cours magistraux de la mafia sicilienne. L’Assemblée nationale qui a refusé en juin de le réceptionner, prendra-t-il au moins acte de sa publication ?
Les ingénieurs zambiens sont-ils si invisibles qu’ils ne peuvent pas inventer un simple concasseur de pierres, ou un simple filtre à eau pour purifier l’eau de puits pour ces pauvres villageois ? Êtes-vous en train de me dire qu’après 37 ans d’indépendance, votre école d’ingénieurs n’a pas produit un scientifique ou un ingénieur capable de fabriquer de simples petites machines à usage de masse ? A quoi sert votre université alors…
Mais ces difficultés firent plutôt ressortir en lui l’essence même du Noir, la fertilité de l’esprit en temps de souffrance. C’est dans cette douleur qu’il eut l’inspiration de composer plusieurs centaines de cantiques à la « negro spiritual », qu’il intitula Esew’a Bosangi, une compilation de plus de 400 chansons aujourd’hui reprises par des centaines de chorales à travers le pays et même dans le monde. Son œuvre musicale est présentée comme un véritable cri de révolte de l’homme noir en quête de libération. Avec ces chansons, il gagna progressivement le cœur des populations, ses chanteurs vinrent de tous les quartiers de Douala et de toutes les religions, sans distinction. Les familles éprouvées par des deuils prirent l’habitude de l’inviter en vue d’organiser des veillées funèbres, où il faisait des prêches de plein air, agrémentés par ses chants d’une profonde consolation.
Comble de tout, alors que les Lionnes indomptables de handball tirent le diable par la queue, le ministre des Sports, annonçait après le match Cameroun Cote d’ivoire, une prime spéciale de 5 millions de francs du chef de l’Etat pour chaque joueur de l’équipe nationale de football. Soit 115 millions de francs cfa au minimum pour les 23 joueurs, alors que les Lionnes indomptables de handball ont besoin de bien moins que cela pour une représenter dignement le Cameroun en Espagne. Pour récupérer les victoires des jeunes en aval, il faudrait au moins songer à leurs souffrances en amont
Et dire que pour essayer de rembourser le peu de dettes qu’il arrive à faire, l’État continue de s’endetter. On déshabille Pierre pour habiller Paul, le temps de se rendre compte que Pierre est désormais nu. La gouvernance publique est une fois de plus interpellée, si l’on veut un jour sortir de la spirale de la dette, les ordures qui s’entassent dans la rue faute de ramassage, en est aussi une conséquence.
Pharaon, en l’apprenant, appela une dernière fois Moïse et Aaron, et leur ordonna de partir immédiatement, avec leur peuple. Depuis que le président Paul Biya a repris le pouvoir après la modification de la constitution, ce qui arrive au pays ressemble étrangement… aux 9 premières plaies de l’Egypte
Aujourd’hui les évidences parlent. Les deux mandats que le président Paul Biya a pris après la modification de la constitution auront été ceux qui ont noyé tout ce qu’il pouvait mettre de positif à son actif depuis sa prise du pouvoir en 1982. 3 ans seulement après qu’il ait rempilé en 2011, grâce à cette modification de la loi fondamentale, la partie septentrionale du pays s’est embrasée avec l’apparition du Boko Haram. 5 ans après, en 2016, c’est la crise anglophone qui prend le relais. Partie d’une simple revendication corporatiste, on en est aujourd’hui à la guérilla urbaine, avec des bombes artisanales ou pas qui explosent dans les taxis. Les morts se comptent par milliers, les souffrances induites sont intenables. La Constitution aurait été respectée que Paul Biya serait parti en 2011, que le Cameroun n’aurait peut-être pas connu tout ceci, ou si cela arrivait ce serait derrière lui, qu’une autre personne aurait porté le chapeau. Mais jamais plus à présent, il ne pourra pas s’en dédouaner, l’histoire retiendra que c’est sous son règne que l’unité, qui fait partie des valeurs nationales, aurait été la plus fragilisée. Et comme on se demande souvent dans les enquêtes policières, à qui le crime aurait-il finalement profité ?
les administrateurs français vont affaiblir Njoya qui sera privé de ses pouvoirs traditionnels autour de 1924. Il est finalement arrêté et exilé à Yaoundé en 1931, en compagnie de quelques proches et fidèles. Il y meurt le 30 mai 1933. Bien évidemment, l’administration française, dont le but était d’effacer la culture africaine, interdit les langues camerounaises et l’usage de l’écriture du Roi Njoya en particulier, qui disparut progressivement des usages, au profit de la langue française. Depuis 2002, des initiatives sont entreprises à l’occasion des festivals pour la réhabiliter, mais du chemin reste encore à faire, avec le poids colonial qui pèse encore.
Avec cette décision de la Cour Constitutionnelle, la voie était désormais ouverte pour la nouvelle candidature de Paul Biya à la présidence de la république en 2011. L’objectif de l’appel de la Lékié le 6 novembre 2007 avait été atteint. 14 ans après, la même Lékié a initié le 1er novembre 2021 un autre appel, cette fois pour une nouvelle candidature de Paul Biya à la magistrature suprême en 2025, quand il aura 92 ans. L’histoire va-t-elle se répéter ?
Chacun veut voir ses enfants grandir, mais personne ne pose la question « pour aller où et pour vivre dans quelle société ». Certains se préparent à envoyer les leurs à l’étranger et même y prendre la nationalité, mais ce que vivent les Camerounais en Guinée équatoriale est aussi un message. Il est plus que temps de penser au Cameroun à laisser aux enfants, si tant est qu’on les aime comme on le proclame tous les jours. On ne peut accoucher les enfants camerounais, et préparer leur avenir à l’étranger
Doit-on dès lors leur en vouloir et les condamner, en invoquant les principes religieux et les articles de loi, ou prendre pitié pour elles et les aider à ménager cette période de leur vie qui s’apparente à la puberté chez l’adolescent ? A la société de prendre ses responsabilités pour préserver la jeunesse qui les prend souvent comme des modèles, et aussi pour éviter le déshonneur sous le drapeau. Aucun citoyen ne tolère que le drapeau de son pays soit porté à travers le monde par des personnes qui se révèlent par la suite être de moralité douteuse, car arborer le drapeau national, c’est plus qu’un honneur, c’est davantage une responsabilité.
La chine est désormais à la conquête du monde. Pendant ce temps, le Cameroun est passé de pays en voie de développement à Pays pauvre très endetté, et mendie aujourd’hui aux genoux de la Chine. La Chine a su se développer, le Cameroun s’est enfoncé dans l’abime, et par coïncidence, cette période correspond à celle du Renouveau, dirigé par le même homme, depuis 39 ans
Ahmadou Hayatou quant à lui, avait également su tourner et se mettre dans le sens du vent. Il poursuivi sa carrière au secrétariat de l’Assemblée nationale, s’étant construit une personnalité qui avait fait de lui l’une des personne que le président Biya se déplaçait pour rencontrer à domicile pour des conseils. Le tsunami qui balaya l’élite du Nord à la suite du coup d’état d’avril 1984 l’évita. Il avait su jouer la partition pour concilier les deux présidents au plus forts de leur conflit de leadership, y mettant du sien pour sauver ce qui pouvait l’être, surtout qu’il était dans la salle au moment où le premier faisait confiance au second. Jusqu’au bout il a su jouer son rôle de l’homme… de l’ombre.
Le 3 novembre 1982 était également un mercredi, comme le 3 novembre 2021. Beaucoup de Camerounais n’étaient pas encore nés, bon nombre de vivants n’avaient pas encore conscience de ce qui se passait dans les couloirs du Palais, encore moins que ce qui se passait influencerait leur avenir dans un sens comme dans l’autre. Tout au moins, ils avaient espoir, avec déjà 22 ans de règne du précédent, que le nouveau président qui arriverait un jour serait porteur des gages d’un avenir meilleur. Ils ne savaient pas encore que ce nouveau président était déjà désigné, et que leur espoir avait déjà une réponse. C’était le 3 novembre 1982….ce n’était qu’un espoir,
Depuis 2013, la Fecafoot est en réalité dirigée par la Fifa et le tribunal arbitral du sport. Depuis 8 ans que le cœur de la Fecafoot bat au rythme imposé par Zurich et par Lausanne, deux villes de la Suisse, où siègent respectivement la Fifa et le Tribunal arbitral du sport. Comme si le siège de la Fecafoot à Tsinga n’était plus occupé que par des marionnettes qui attendent des ordres ou l’onction d’ailleurs pour se bomber le torse. Le Cameroun mérite mieux, le football est un jeu, et ce n’est pas pour un jeu que la Cameroun perdra sa souveraineté.
dans l’absolu, le système judiciaire camerounais ne peut prétendre qu’à enchaîner un prisonnier est le seul moyen à sa disposition pour éviter une évasion sur un lit d’hôpital. L’usage des chaînes dans le traitement humain a été honni et banni depuis 227 ans, Le Cameroun qui aspire à l’émergence ne peut continuellement s’inspirer d’un passé triste et copier dans des habitudes qui n’ont pas cours…même dans la forêt
Pour revenir à l’image des deux voisins, le deuxième ne peut accepter de vivre dans des mauvaises conditions pour laisser le premier jouir de son luxe, il doit dire non à cela, ou plutôt, il doit avoir le courage de dire et la politesse de dire on weekend « non merci
A 13 ans le jeune André Nziko était déjà face à son destin, loin de son village natal, il n’avait plus l’affection des parents et le soutien que les jeunes continuent de nos jours d’avoir à 25 ans, mais il a su se forger ce destin, et à 73 ans il a tiré sa révérence, laissant derrière lui une œuvre… que chacun peut apprécier
Si l’Apee était une maladie, elle mériterait qu’on la décrète problème de santé publique. Et en attendant que les diverses plaintes audibles et sourdes, et les soulèvements enregistrés sur le territoire national amènent les intrus dans les fonds des Apee à battre en retraite, le gouvernement devrait prendre ses responsabilités et se prononcer une fois pour toute, sans éluder les questions de fond, et tout en cessant de se réfugier derrière la formule « l’Etat ne peut pas tout faire seul », car ici comme ailleurs, force doit revenir à la loi. Et la loi en la matière n’a pas changé, il est toujours inscrit dans la Constitution que : « nul ne peut être contraint d’adhérer… à une association »
Toutes les côtes du squelette sont désormais attaquées, au point que le pays se retrouve en train d’attendre un bout de papier appelé « accord cadre » comme un messie, simplement parce que réaliser un marché au Cameroun enlève le sommeil à tout le monde. L’entrepreneur ne dort pas parce qu’il réfléchit à comment jongler et tricher pour s’en sortir, le maître d’ouvrage perd le sommeil à l’idée que le marché pourra ne pas être livré et l’on remonte pour découvrir qu’il avait pris des rétro commissions. A la base comme au sommet, au niveau local ou central, le mal est le même, les marchés publics sont devenus des marchés centraux, où tout se négocie en journée, et le soir tout le monde s’en va en laissant l’endroit rempli d’ordures.
En attendant que le ministre des Transports pointe du doigt un coupable dans un communiqué, puisqu’il ne peut pas condamner l’incivisme de l’arbre, il est indéniable qu’en dehors de l’état des routes, la configuration elle-même, est un facteur aggravant des accidents de la circulation. Si le pouvoir avait veillé à avoir à défaut d’une autoroute, au moins une route qui pardonne, l’arbre n’aurait pas à se retrouver sur la chaussée, ajoutant au compteur des pertes inutiles des vies humaines
Le pouvoir camerounais aurait-il compris que dans les manifestations spontanées, celui qui viole la loi n’est pas le manifestant, mais bien le gouvernant qui par son mode de gouvernance pousse fatalement le citoyen dans la rue ? Cette prise de conscience pourrait-elle pousser au changement souhaité qui commence par l’anticipation sur les problèmes, pour éviter que les populations en arrivent à descendre dans la rue avec des conséquences imprévisible? En tout cas, ces populations semblent avoir intégré l’adage qui dit : « quand l’injustice devient loi, la résistance est un devoir »
L’histoire de Sylver Talom, le seul défenseur que Georges Wéah, l’actuel président du Libéria redoutait quand il évoluait dans le championnat camerounais à l’époque, est aussi celle d’une jeunesse fougueuse et enthousiaste, ne rêvant que de porter haut le Cameroun, mais dont les ambitions ont de tout temps buté sur le mur d’une gestion à la petite semaine des structures et des infrastructures. Sylver Talom a été sacrifié à l’autel de cette incurie, les Lions indomptables pouvaient s’entrainer sans un secouriste dans le groupe, sans ambulance pour une évacuation rapide. L’équipe nationale avait-elle une assurance à l’époque, comment un jouer blessé sur le stade d’entrainement de l’équipe nationale devait squatter les cars de transport en commun avec un pied accroché en l’air pour rentrer chez lui ?